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WLTP, NEDC : vous avez peut-être remarqué ces sigles venant accompagner les consommations ou autonomie de vos voitures. Que signifient ces lettres ? Quelles différences induisent-elles ? Automobile-Propre vous explique tout.
Lorsque vous parcourez une brochure ou le site internet d’un constructeur, vous pouvez lire des valeurs de consommations et d’autonomie « WLTP ». Le WLTP a lui même remplacé le NEDC, les deux ayant un temps cohabité. Que cachent ces sigles ? Quelles différences ? Ce dossier vous dit tout.
À lire aussiTous nos dossiers sur l'autonomie et la consommation des véhicules électriquesAvant la mise en place de la nouvelle norme WLTP, le NEDC régnait. Signifiant « New European Driving Cycle » ou « Nouveau Cycle de Conduite Européen », c’est une norme d’homologation des véhicules neufs introduite en 1997 en Europe. La norme va définir les conditions dans lesquelles un modèle est testé, allant de la vitesse à la température, avec un avantage : tous les véhicules suivent le même protocole.
Ce cycle NEDC est aujourd’hui désuet. Lors du Dieselgate, il a été pointé du doigt pour ses conditions réelles de conduite très éloignées de la réalité (allure réduite, accélération molle…). Mais des études avaient prouvé bien avant le scandale des moteurs diesel du groupe Volkswagen que les chiffres de consommation calculés en NEDC étaient bien éloignés de la réalité.
Pire, les tests étant réalisés sur un banc d’essai et non sur la route, les constructeurs ont pu optimiser leurs logiciels pour baisser théoriquement leurs valeurs… voire tricher. C’est ce qui était au cœur du scandale Volkswagen (dans le cadre du cycle cousin EPA en vigueur aux États-Unis, où manipuler les moteurs à des fins de désinformation était courant).
D’ailleurs, les marques ont petit à petit optimisé les autos pour le cycle de mesure, creusant de plus en plus l’écart entre théorie et réalité. D’après un rapport de T&E, les émissions de CO2 selon le NEDC seraient environ 50 % supérieures dans la pratique en 2020, contre 10% en 2002.
Cet écart entre théorie et réalité vaut aussi pour l’autonomie d’une voiture électrique, très loin dans la pratique de celles annoncées par les constructeurs. C’est ce qui a poussé l’Union Européenne à accélérer la modification du cycle d’homologation.
Ainsi, l’UE a ordonné la mise en application du cycle WLTP pour tout nouveau modèle à partir du 1er septembre 2017. Il a concerné tous les véhicules neufs au 1er septembre 2018, et jusqu’aux véhicules en stock homologués NEDC et vendus après le 1er septembre 2019.
WLTP signifie « World harmonised Light vehicle Test Procedure » ou « Procédure mondiale harmonisée de test pour véhicules légers » en français. Afin que le WLTP reflète davantage la consommation d’une voiture hybride ou électrique et son autonomie, tout a été modifié (voir les détails ci-dessous)
Le WLTP permet donc de se rapprocher de la réalité, ce qu’il fait d’ailleurs. Lors de la transition entre NEDC et WLTP, on a pu voir s’afficher côte à côte des valeurs bien distinctes, que ce soit pour les consommations ou autonomies. Pour un véhicule électrique par exemple, une autonomie de 400 km NEDC a laissé la place à une autonomie d’un peu plus de 300 km WLTP.
À lire aussiLa consommation réelle d’une voiture hybride rechargeableCela n’empêche pas les constructeurs de savoir optimiser les voitures en fonction du WLTP et on n’est toujours pas avec un cycle qui donne la réalité. Nous le voyons régulièrement avec nos supertests de véhicules électriques, qui nous donnent des autonomies moyennes dans la « vraie » vie qui ne sont pas celles promises dans les brochures.
Reste que chaque conducteur roule différemment et dans des environnements variés. La norme permet donc au moins de comparer des véhicules mesurés avec un protocole identique et de se faire une première idée.
À lire aussiLes équipements d’une voiture électrique réduisent-ils l’autonomie ?D’une longueur de 30 minutes contre 20 auparavant avec une distance de 23,2 km (vs 11), il possède quatre phases au lieu de deux, avec plus de conduite extra-urbaine. La vitesse moyenne y est supérieure, tout comme la vitesse maximale désormais fixée à 131,3 km/h (contre 122 en NEDC).
L’accélération a été adaptée aux performances modernes, avec un 0-50 km/h opéré en 14 secondes, contre 26 secondes auparavant. Les passages de vitesses aléatoires sont aussi intégrés, tout comme une température de 14°C (vs 25°C) et l’ajout d’équipements influant sur la consommation.
Ainsi, un modèle d’une finition bas de gamme avec jantes 16 pouces peut disposer d’une meilleure autonomie qu’une version luxueuse aux grandes roues. Les différences sont certes minimes, mais désormais affichées pour chaque variante.
Enfin, sachez que le cycle WLTP reste un cycle théorique, sur banc d’essai. Néanmoins, une phase de test sur route (RDE, pour Real Driving Emissions) est réalisée pour mesurer de façon réaliste les rejets de dioxydes d’azote (les fameux NOx) et les particules. Certaines associations militent pour que le roulage RDE devienne la norme aux dépens des bancs d’essais.
Pour une voiture électrique, le test wltp est différent d’une voiture thermique. Deux sessions de conduite dynamiques (avec accélérations et freinage) et deux sessions à vitesse constante sont réalisées, le tout donnant donc une consommation moyenne, « mixte » dans le jargon officiel.
Le calcul officiel restera éloigné de la réalité. Pour connaître votre consommation avec un modèle électrique, sachez que l’énergie nécessaire est exponentielle vitesse élevée, alors qu’en thermique, elle atteint un plus bas autour de 80 km/h. En ville, la consommation électrique est très faible, et il sera facile de faire mieux que la valeur WLTP. À l’opposé, à 130 km/h sur autoroute, elle sera très élevée, réduisant l’autonomie. Attention, des marques mettent en avant la valeur mesure selon le cycle urbain, nettement plus flatteuse (surtout sur les petits véhicules à faible autonomie mixte).
L’autonomie réelle dépendra aussi de la température, surtout en cas de valeurs extrêmes (sous 0°C ou au-delà de 35°C), des équipements utilisés, du type de route emprunté, du chargement de l’auto, de l’entretien réalisé dessus ou encore de l’âge de la batterie, dont la capacité décline progressivement avec le temps.
Cette fois, la nouvelle procédure WLTP est la seule valeur en vigueur pour les voitures neuves, cette valeur étant affichée sur la carte grise depuis mars 2020. Le barème du malus est donc basé sur le WLTP.
Il en est de même pour la prime à la casse, pour les véhicules immatriculés depuis le 1er mars 2020. Pour ceux immatriculés avant cette date, c’est le barème NEDC qui est encore utilisé (il y a donc une limite plus élevée pour avoir la prime).
A noter qu’il a existé une période de transition avec un cycle intermédiaire NEDC corrélé, un NEDC un peu plus sévère pour faire une étape… et embrouillé un peu plus les acheteurs.
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