AccueilArticlesChassé-croisé des vacances en voiture électrique : la guerre sur l’autoroute A7 ?

Chassé-croisé des vacances en voiture électrique : la guerre sur l’autoroute A7 ?

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Cette année encore, la voiture électrique sur la route des vacances continue d’animer les débats. Nous avons passé une journée sur l’autoroute A7 pour prendre la tension.

Cela devient une lassante habitude : tous les étés, la question des voyages en voiture électrique sur la route des vacances se pose. Entre les préjugés techniques et les fausses considérations pratiques, la watture fait craindre le pire aux néophytes. À cela s’ajoutent aussi des interrogations concernant la fréquentation des stations de recharge sur les aires de repos. Pour faire le point sur la situation, nous avons une nouvelle fois décidé de nous aventurer dans les bouchons de l’autoroute A7 lors d’une journée noire dans les deux sens selon Bison Futé.

Bien plus de voitures électriques dans le paysage

Comme de coutume, les festivités commencent tôt sur cet axe, qui figure parmi les plus fréquentés à cette période. Dès le petit matin, alors que le soleil n’a pas encore mis dans les cordes les systèmes de climatisation, les embouteillages commencent autour de Chasse-sur-Rhône. Et dans le trafic, on remarque très rapidement une part croissante de voitures électriques, avec une majorité en provenance de pays situés plus au nord. Cependant, les électriques immatriculées en Belgique et en France sont de plus en plus nombreuses. Voilà qui donne une tendance supplémentaire sur l’état du marché.

Ce paysage automobile qui s’électrifie un peu plus chaque année s’observe également aux stations de recharge sur les aires de service. C’est ce que nous avons remarqué à celle de Saint-Rambert-d’Albon, lors de notre première étape de la journée. Problèmes : non seulement le nombre de bornes Ionity disponibles n’a pas bougé ici, mais les véhicules hybrides rechargeables s’invitent à la fête ! Ainsi, sur les sept bornes disponibles, trois d’entre elles sont occupées par des véhicules hybrides, avec une Audi A3 monopolisant la borne tri-standard avec son propriétaire en train de dormir à bord, et deux SUV allemands tentant de faire le plein via la prise Combo-CCS. « Acceptable » pour le Mercedes GLC 300e, beaucoup moins pour le BMW X3 xDrive30e, qui ne dispose pas de prise CCS… Quoiqu’il en soit, faire le plein d’électrons avec les bornes rapides sur ce type de véhicule est une totale hérésie : le coût d’usage en mode électrique sur autoroute serait alors équivalent à celui d’un mode hybride batterie vide !

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À cela s’ajoute aussi une très mauvaise habitude qui perdure, avec des voitures électriques branchées avec un taux de charge bien trop élevé, ou alors avec une recharge qui n’a pas été lancée. Dès lors, la rotation n’est pas aussi fluide qu’elle le devrait, obligeant certains conducteurs à attendre leur tour non sans tension. C’est le cas de ce propriétaire allemand d’un Smart #1, excédé par la situation.

Des agents diligentés par Vinci Autoroute

Si les conducteurs sont laissés seuls face à leur niveau de civisme, la situation est toutefois plus confortable sur d’autres aires, où Vinci Autoroute a fait appel à des membres de l’antenne Auvergne Rhone-Alpes de l’eFranceCafé pour gérer les flux aux bornes. C’est notamment le cas sur les aires de Montélimar, où les passionnés de mobilité électrique, appelés les Gilets Bleus, s’occupent d’organiser les files d’attente et d’éviter les excès de la part de conducteurs, que ce soit de voitures thermiques, hybrides rechargeables ou même électriques.

Outre leurs précieux conseils sur la recharge des voitures électriques, ils s’occupent aussi d’orienter plus facilement les conducteurs sur les aires de service. Car depuis l’année dernière, Ionity a ici décidé d’installer de nouvelles unités fournies par Alpitronic, à l’opposé d’anciennes bornes ABB. Une bonne chose, puisque les aires de Montélimar figure en tête des stations les plus sollicitées en 2023 pour l’opérateur allemand. Alors que les premières sont directement accessibles en raison du plan de circulation de l’aire, les autres ne sont pas clairement indiquées. Pensant devoir attendre son tour, ce conducteur hollandais de Skoda Enyaq a été ravi de pouvoir faire le plein d’électrons sans s’éloigner des commodités. Un plus pour prévenir d’éventuels pépins également. Une situation que nous avons rencontrée quelques jours plus tôt au volant de notre Volkswagen ID.7 d’essai longue durée : nous avons été soulagés de pouvoir raccorder la voiture sur des Alpitronic fonctionnelles, quand les anciennes ABB ne parvenaient pas à fournir plus de 30 kW de puissance en raison d’un problème technique.

Une méconnaissance en techno ou un abus ?

La puissance maximale, voilà une donnée qui tient à cœur de certains utilisateurs. C’est le cas de ce conducteur de Kia EV9, déçu de découvrir que les nouvelles bornes Ionity ne délivrent pas plus de 200 kW par point de recharge (jusqu’à 400 kW si une seule voiture est branchée). Pourtant, avec un taux de charge de près de 60 %, son SUV électrique n’aurait jamais atteint le pic de puissance annoncé par la brochure. Voilà qui nous emmène à une constante : le taux de charge au départ n’est absolument pas pris en considération par les conducteurs. C’est le cas de ce Tesla Model Y que nous avons remarqué la première fois au Supercharger de Montélimar, puis une soixante de kilomètres plus loin branché sur une borne Ionity à l’aire de Mornas Village. Ainsi, en prêtant une attention particulière aux écrans, nous n’avons pas vu une voiture se raccorder avec moins de 30 % de charge. À l’inverse, nous avons vu de nombreuses voitures plantées sur la borne avec un taux de charge supérieur à 80 %, voire à 100 % depuis de trop nombreuses minutes. Preuve en est avec cette Megane e-Tech, pleine comme un œuf et branchée depuis près d’une heure.

C’est là l’un des biais d’usage de la voiture électrique, favorisé par la disparition d’une facturation à la minute : la recharge de commodité. Grâce à leur technologie, les voitures électriques peuvent s’assurer d’une place disponible sur les aires surchargées à partir du moment où elles sont branchés, qu’elle que soit la situation où la nécessité. Et ce, même si le ravitaillement n’est absolument pas optimisé en matière de puissance moyenne, et même si la batterie est suffisamment chargée pour assurer une autonomie convenable dans ces conditions. Sur ce point, nous avons réalisé une enquête terrain dont nous vous révélerons les conclusions très prochainement. Pire encore, la disparition de cette facturation à la minute est aussi une aubaine pour les véhicules hybrides rechargeables, finalement dans le même cas : s’ils sont parfaitement en droit de se raccorder, cela n’a absolument aucun intérêt dans ces conditions.

Si les Gilets Bleus veillent au grain en ce qui concerne ces derniers types de véhicules, ils ne peuvent donc rien pour limiter l’occupation inutile des électriques aux bornes. Leur présence pourrait-elle un jour donner naissance à un métier de voiturier, qui s’occupera à la place du conducteur de mettre en charge la voiture et de la débrancher lorsqu’un taux de charge de 80 % est atteint ? Nous avions déjà émis l’idée l’an dernier, malgré le coût que celle représenterait. L’idée à aussi de quoi séduire Jean-Marc, membre du eFranceCafé et électromobiliste depuis plus de dix ans, qui pense par ailleurs que ce métier n’est pas près de voir le jour. En cause ? D’évidentes questions d’assurance et de responsabilités en cas de pépins ou de disparition d’objets à bord des voitures. Dommage, car cela serait sans doute utile pour fluidifier avec plus de justesse les ravitaillements électriques. En attendant, il faudra compter sur la civilité de chacun, comme les rares conducteurs qui ont pris la peine de déplacer leur voiture entre deux coups de fourchette.

Beaucoup d’attente aux bornes… du fast-food

Avec de plus en plus de voitures électriques dans la circulation comme nous avons pu le constater sur le terrain, et malgré l’installation de nouvelles bornes de recharge aux points stratégiques, la tension est là. Mais force est de constater que la congestion tant fantasmée n’est toujours pas au rendez-vous : lors de cette journée noire, nous avons chronométré un maximum de sept minutes d’attente, à l’aire de Montélimar au milieu de la journée ! Pour mettre en perspective, c’est le temps qu’il faut compter derrière deux voitures thermiques à la pompe… Bref, au final, les seules bornes prises d’assaut sont celles du McDonald’s avec un délai de livraison du repas pouvant atteindre la demi-heure !

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Si toutefois l’attente aux bornes de recharge vous inquiète, il est désormais facile de se jouer de ces situations en anticipant les arrêts. Car si le parc de voitures électriques s’est étoffé cette année, de nombreuses stations de recharge ont également poussé sur les aires de repos. C’est le cas, par exemple, de la station Allego de l’aire de Livron, à seulement 30 km au nord de l’aire de Montélimar. Ainsi, si vous avez un petit creux, rien ne vous empêche de faire le plein d’encas à cette dernière, puis de filer recharger votre voiture au calme quelques kilomètres plus loin. Avantage : ces aires ne sont pas aussi populaires, et vous pourrez faire un pique-nique au calme et à l’ombre d’un arbre.

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