AccueilBrèvesFaut-il miser sur l’hydrogène pour la mobilité individuelle ?

Faut-il miser sur l’hydrogène pour la mobilité individuelle ?

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Premier vice-président de l’OPECST, Gérard Longuet préfère réserver l’hydrogène à la mobilité lourde en attendant davantage de maturité de la filière.

Dans une vidéo d’un peu plus de 2 minutes, il indique que « l’hydrogène devrait apporter une mobilité décarbonée pour les transports lourds dans une première étape et peut-être dans une seconde étape pour les véhicules légers ».

Pourquoi cette prise de position ? Comme représentant de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, le sénateur de la Meuse a pour mission de conseiller les élus avec que ne soient prises des décisions engageant l’État.

Dans la note numéro 25 d’avril 2021, intitulée « Les modes de production de l’hydrogène », il rappelle que « la production d’hydrogène repose aujourd’hui sur les énergies fossiles (gaz naturel, pétrole et charbon) et s’accompagne d’importantes émissions de gaz à effet de serre (GES) ».

Il avertit ainsi que ce gaz « n’est pas une solution miracle », mais « peut devenir un vecteur d’énergie pertinent sous la condition d’une production décarbonée ». Ce qui devient le cas par captage du carbone en cas d’utilisation d’énergies fossiles avec le processus de vaporeformage du méthane. Mais aussi en procédant par électrolyse avec une électricité d’origine nucléaire ou renouvelable.

Dans une conférence de presse, en début de semaine, Gérard Longuet a confirmé que l’usage de l’hydrogène pour la mobilité devrait être d’abord réservé aux camions, trains, péniches et autres véhicules, ainsi qu’aux flottes captives de véhicules légers.

En dehors de l’impact CO2, il manquerait 2 éléments, selon lui, pour une adoption de l’hydrogène par les automobilistes : « l’emport de l’hydrogène dans la voiture, et l’existence d’un réseau logistique de stations-service ».

Avis de l'auteur

La prise de position du sénateur de la Meuse est compréhensible. Mais elle risque de jeter le trouble parmi les constructeurs qui ont déjà fait le pari de la voiture électrique à hydrogène. Ainsi Toyota. Elle risque aussi de jeter dans l’embarras nombre d’autres acteurs industriels, et notamment en France. Ceux qui développent des systèmes de pile H2 et de petites stations de recharge, par exemple. Quoi qu’il en soit, la mobilité durable devra être plurielle. Les véhicules légers s’accommodent très bien des batteries de traction. Moins les véhicules lourds pour lesquels l’hydrogène constitue une solution plus adaptée.

Philippe SCHWOERER

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