Donald Trump s’apprête (déjà) à donner un coup de pouce à Tesla

La réglementation américaine oblige les constructeurs à signaler le moindre incident impliquant les technologies d’assistance à la conduite. Donald Trump compte abroger cette loi datant de l’ère Biden. Si c’est le cas, cela profiterait grandement à Tesla, qui a signalé le plus grand nombre d’accidents à ce jour.

En 2021, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a publié une nouvelle réglementation exigeant des fabricants automobiles et des entreprises technologiques qu’ils signalent les accidents impliquant des véhicules autonomes. Même chose pour tous les véhicules équipés d’un système d’aide à la conduite de niveau 2. L’idée est simple : rendre plus transparentes ces nouvelles technologies qui prétendent améliorer la sécurité.

Tesla et la conduite autonome, c’est toujours pas ça

Pour cela, les entreprises concernées sont tenues de documenter précisément toutes les collisions dans lesquelles un système de conduite automatisée est utilisé au moment de l’impact. Et de signaler ces incidents au gouvernement. L’administration avait estimé que « des données sont nécessaires pour déterminer si ces systèmes rendent les routes plus sûres » ou s’ils « rendent simplement la conduite plus pratique ».

Le moins que l’on puisse dire c’est que cette règle de la NHTSA n’a pas fait de bien à Tesla. L’entreprise a fait l’objet d’un examen minutieux. Les fonctions Autopilot et Full Self-Driving, qui sont considérées comme des systèmes de niveau 2, sont concernées. Depuis la mise en œuvre du règlement, Tesla a signalé plus de 1 500 accidents. La firme était même impliquée dans 90 % des accidents mortels remontés à la NHTSA.

Si les chiffres de Tesla sont plus élevés que ceux des autres entreprises, c’est d’abord parce que l’entreprise vend plus de véhicules équipés de systèmes de niveau 2 que ses rivaux. Et qu’elle recueille plus de données. Mais cela a tout de même entraîné un énorme casse-tête pour l’entreprise. La NHTSA a lancé plusieurs enquêtes sur les systèmes de Tesla. De quoi irriter Elon Musk, qui aurait déclaré qu’il « méprise » cette réglementation.

Plus de liberté sous l’ère Trump ?

Selon Reuters, Donald Trump souhaite que l’administration entrante abandonne cette exigence. Si tel est le cas, les autorités fédérales n’auront plus suffisamment de matière pour enquêter au sujet des accidents concernés par les systèmes automatisés. Chargés d’élaborer une « stratégie de 100 jours pour la politique automobile », l’équipe de transition du président élu estime que cette collecte de données est « excessive ».

Impossible de déterminer le rôle éventuel d’Elon Musk dans l’élaboration de ces recommandations. Mais son implication au cours de la campagne du candidat républicain aura forcément une influence sur les futures décisions. De son côté, la NHTSA a déclaré dans un communiqué de presse que « ces données sont cruciales pour évaluer la sécurité des technologies émergentes de conduite automatisée ».

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Deux anciens employés de l’agence ont déclaré que les rapports d’accidents ont joué « un rôle essentiel dans les enquêtes impliquant des Tesla ». Cela a notamment conduit à de nombreux rappels. Sans ces données, « la NHTSA ne peut pas détecter facilement les types d’accidents qui mettent en évidence des problèmes de sécurité ». Les informations collectées ont influencé 10 enquêtes sur 6 entreprises.

Elon Musk, nouveau chouchou du président

Outre l’abandon de cette réglementation, Trump appelle à « simplifier » le développement des véhicules autonomes. Et à adopter des « normes de base pour faciliter le développement de l’industrie ». Le futur président envisage aussi de se débarrasser de la prime accordée pour l’achat d’un véhicule électrique. Musk pense que Tesla est « mieux placé » que ses rivaux pour faire face à un environnement sans bonus.

Si le mot d’ordre sera de favoriser Tesla, l’administration Trump envisage aussi de nuire à la concurrence. Vivek Ramaswamy, l’homme qui prendra la tête du nouveau ministère de l’Efficacité gouvernementale (DOGE) aux côtés d’Elon Musk, a dit qu’il voulait s’attaquer au prêt fédéral de 6,6 milliards de dollars accordé récemment à Rivian. Tout cela ressemble de plus en plus à du copinage, et Trump n’est pas encore aux manettes.