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Le marché de la voiture électrique pourrait bien rebondir en 2025. Voici des raisons d’y croire.
Le secteur de l’automobile est en crise. Entre la chute des ventes, la baisse des marges, la déprime des géants, les incertitudes liées au passage au tout électrique à l’horizon 2035 et la déferlante annoncée des marques chinoises sur le Vieux Continent, il faut bien avouer que l’ambiance n’est pas vraiment aux cotillons depuis quelques mois, et encore davantage depuis cet été.
Concernant ce qui nous intéresse le plus, à savoir la voiture électrique, là non plus ce n’est pas vraiment la fête. Les ventes sont au point mort depuis le début de l’année, et celles du mois de septembre ne rassurent pas vraiment puisque la baisse se poursuit, avec 30 405 immatriculations, soit – 6,4 % par rapport à septembre 2023. Cela étant, si l’on veut voir le bon côté des choses ( si, si, allez…) on peut se réjouir de deux chiffres : d’une part, la baisse est bien moins forte en septembre qu’en août, ou elle affichait un abyssal -31,2% par rapport à août 2023. D’autre part, en cumulé depuis début 2024, le marché de l’électrique continue de progresser, certes de façon presque symbolique (+5,4%) mais ce chiffre vous permettra de briller dans les dîners en ville en faisant taire tous les électrosceptiques.
Enfin, côté part de marché des immatriculations de voiture électriques neuves, elle était de 16% fin septembre 2023, elle est de 17% à fin septembre 2024, en progression de 1 point. Ça progresse péniblement, mais ça progresse, contrairement à ce qu’essaient de faire croire tous les Cassandre du secteur, et ils sont nombreux.
D’autant que si l’on veut rester résolument – mais raisonnablement – optimiste, on peut aussi se dire que le meilleur est devant nous. D’une part pour des raisons structurelles de marché. Nombreux sont les spécialistes et analystes du secteur a attribuer le trou d’air de 2024 au fait que les primo-adoptants sont déjà largement équipés en voitures électriques, et que nous sommes au creux de la vague que connait tout marché naissant avant d’atteindre réellement la masse, celle du très grand public. Or l’on sait que le principal frein à l’achat d’un VE reste pour beaucoup de nos compatriotes le prix, jugé encore trop élevé. Les possibilités de recharge, notamment en habitat collectif étant le deuxième point de friction, ou d’anxiété.
Concernant les tarifs, les fameuses voitures électriques abordables dont on nous (et vous) rebat les oreilles depuis plusieurs années semblent enfin pointer concrètement le bout de leur capot. Les premiers exemplaires de la Citroën ë-C3 ont enfin été livrés à la hâte chez les concessionnaires, et on devrait commencer à les voir arpenter nos provinces et ainsi recueillir les premiers retours d’expérience des heureux possesseurs. Un démarrage en fanfare fortement aidé il est vrai par le leasing social. La Renault 5 électrique, quoique moins économique, arrive normalement à la fin de l’année. Dans la même gamme de tarifs que cette dernière, le KIA EV3 à 35 990 € parait également prometteur. Côté chinois (ou franco-chinois), il y a aussi la Leapmotor T03 « de » Stellantis à 19 500 euros et la petite BYD Seagull, même si cette dernière n’a pas encore fait son apparition dans le catalogue français de la marque. Enfin, n’oublions pas la Hyundai Inster pressentie pour début 2025 chez nous aux alentours de 22 000 euros, hors déduction du bonus écologique (s’il existe encore d’ici-là).
Voilà qui devrait donner un petit coup de fouet au marché et nous éviter de trop insulter l’avenir.
Mais il n’y a pas que dans le low-cost que cela frémit. Dans les gammes intermédiaires on dirait aussi que l’on sent comme un réveil de l’Europe, avec plusieurs nouveautés assez alléchantes. Si l’on se base sur le prix, disons entre 30 000 et 40 000 euros, il se pourrait que là aussi la nouvelle R5 électrique fasse la course en tête, a fortiori si l’on se fie aux premières impression plutôt très positives de ceux qui ont déjà eu le privilège de l’essayer, et qui semblent confirmer sans détour une véritable réussite, un banger, comme disent les jeunes. Bref, un futur best-seller. Skoda vient aussi de faire sensation avec l’annonce de son très joli SUV compact Elroq à 33 000 euros, soit 29 000 euros bonus écolo déduit. Volkswagen quant à lui dézingue le tarif de son ID.3 en Allemagne à 29 960 euros, sans pour autant indiquer si cette baisse sera également appliquée en France.
Enfin, dans un registre un peu plus haut de gamme, les Audi Q6, Porsche Macan EV et Polestar 3 (ok, avec des morceaux entiers de Chine à l’intérieur) semblent bien nés et pourraient bien trouver enfin leur clientèle.
De quoi revitaliser le marché et envoyer un signal positif pour 2025 ? On y croit en tout cas.
Reste à savoir si le marché de la voiture électrique est aussi dépendant qu’on veut bien le dire des aides et subventions. Deux indices semblent malheureusement corroborer cette hypothèse. D’une part le violent et abyssal effondrement des ventes de VE en Allemagne depuis la suppression brutale du bonus écologique en novembre 2023, avec une chute ininterrompue des immatriculations, dont le pic a été atteint en août avec un vertigineux -44%. A l’autre bout, le succès quelque peu inattendu du leasing social qui a eu un véritable effet boost sur les ventes de VE en France. Les deux phénomènes juxtaposés pourraient laisser croire que le marché ne tient que grâce aux bonus. Nous en aurons le cœur net quand tous ces dispositifs seront supprimés, ce qui arrivera probablement.
Est-ce souhaitable ? Peut-être, après tout, quand on connait les effets pervers des subventions sur les prix. Faudra-t-il le faire aussi brutalement que nos amis teutons ? Peut-être pas.
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