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Alors que plusieurs marques de camions livrent déjà dans l’Hexagone des camions porteurs et tracteurs électriques, les besoins en stations de recharge dédiées se font de plus en plus pressants. C’est à une quarantaine de kilomètres au sud de Rouen (76) que Milence s’apprête à ouvrir son premier hub français évolutif.
Sans doute que la dénomination « Milence » n’évoque pas grand chose à une grande partie de notre lectorat. Il s’agit d’une coentreprise créée en 2022 par Daimler Truck, Traton Group et le groupe Volvo, avec pour mission de mettre en service et exploiter en Europe 1 700 points de recharge publique à haute puissance en Europe d’ici 2027.
Plus clairement, ce consortium facilite en particulier le développement des camions électriques des marques Mercedes, Volvo, Renault, MAN et Scania. Toutefois les stations du nouveau maillage, comme celle qui devrait être opérationnelle dès le mois d’avril 2024 à proximité de Rouen, seront accessibles à tous les poids lourds branchés – camions comme autocars -, quel que soit le logo qui figure sous le pare-brise.
Le site français est le deuxième sur la feuille de route de Milence. Un premier hub a été ouvert en décembre dernier aux Pays-Bas, localisé au niveau du parking pour camions de la ville de Venlo. Un emplacement qui n’est pas un hasard puisqu’il constitue un nœud logistique ouvert sur la Belgique et l’Allemagne avec un accès direct à plusieurs autoroutes à proximité.
Avec la première station de ce réseau pour la France, le ciblage a été identique. Le foncier se situe précisément dans l’Eure à Heudebouville, à une quarantaine de kilomètres au sud de Rouen, et à quatre minutes d’une entrée sur l’A13. Celle que l’on appelle « Autoroute de Normandie » relie Paris à Caen, en passant par cette préfecture de Seine-Maritime.
L’implantation à mi-chemin entre Paris et Le Havre apparaît ainsi stratégique pour les transporteurs qui fréquentent les points névralgiques logistiques de Caen, Dieppe, Rouen et du Havre où se trouve le deuxième port le plus important du pays. Dans un premier temps, le site accueille quatre chargeurs DC 400 kW avec connecteurs CCS.
« Les solutions durables que nous développons sont conçues pour offrir aux chauffeurs routiers une expérience de repos et de recharge optimale », met en avant madame Anja van Niersen, PDG de la coentreprise. Identifiable par son arche, le hub sera par exemple équipé de toilettes, de douches, du Wi-Fi et d’un restaurant à la gérance indépendante. Tout comme à Venlo, une deuxième phase est déjà prévue à Rouen, avec des chargeurs supplémentaires, dont certains devraient être compatibles avec la recharge au mégawatt (MCS).
Milence compte de cette manière créer plusieurs corridors verts pour poids lourds en Europe en choisissant pour ses stations des points à haut trafic et très bien situés. Il s’agit de servir de préférence plusieurs zones logistiques relativement proches. Fidèle à sa feuille de route, le consortium a déjà programmé d’ouvrir en mai prochain deux stations de recharge pour poids lourds en Belgique, sur le secteur du port d’Anvers-Bruges.
Egalement évolutives, elles seront équipées chacune au lancement de quinze chargeurs CCS 400 kW. Si le dimensionnement des deux établissements de Goordijk et Ketenis apparaît élevé, il l’est beaucoup moins au regard de l’activité sur place. Avec plus de 300 lignes maritimes et 800 destinations, cette zone portuaire s’affiche comme la deuxième plus grande en Europe, comptant nombre de liaisons clés internationales.
D’où un trafic très important en camions. La décarbonation de l’activité logistique passe par l’adoption de modèles électriques. Pour Annick De Ridder, présidente du conseil d’administration du port d’Anvers-Bruges, l’installation des deux stations « éliminera un obstacle important qui empêche les transporteurs nationaux et étrangers de passer aux camions électriques ».
Selon le consortium, d’autres sites ont été retenus, déjà sous contrat et en cours de développement. Pour l’instant Milence ne communique que sur une possible implantation qui reste à confirmer à Gand, à nouveau en Belgique.
En visant l’adoption de la recharge au mégawatt, c’est une meilleure rotation aux bornes qui est espérée. Ainsi un camion ou un autocar effectuant de longues distances pourra régénérer ses batteries en 30 à 45 minutes. Un partenariat a été noué avec le réseau DKV qui fournit depuis des dizaines d’années une solution de paiement du gazole par carte pour les transporteurs. Le badge se décline désormais en DKV +Charge.
Consciente du rôle de niveau international que joue son entreprise pour la mobilité électrique lourde, madame sa présidente a réuni une équipe qui représente 34 nationalités.
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