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Malgré l’abandon du projet de super-usine de fabrication de batteries de Bosch, l’European Battery Alliance persiste. L’organisme a dressé un ensemble de mesures assez évasives, dans l’optique de convaincre les industriels européens à s’investir et briser le monopole de l’Asie en la matière.
L’essor des véhicules électriques et des solutions de stockage d’énergie renouvelable fait exploser la demande en batteries. Si pour l’instant, le continent Asiatique est presque exclusivement le seul à en tirer les bénéfices, l’Europe veut s’imposer… non sans difficultés. L’échec du projet de « gigafactory » de l’équipementier européen Bosch a révélé les obstacles qui empêchent le vieux-continent d’atteindre son rêve : celui d’un « Airbus » de la batterie.
Soutenue par la Commission européenne et sa banque d’investissement, l’European Battery Alliance (EBA) poursuit dans sa volonté de voir émerger un tel acteur. Indispensables pour éviter « une dépendance technologique », elle estime qu’il faudrait « au moins 10 à 20 gigafactories » pour satisfaire la demande de l’Union Européenne en batteries. Dès 2025, le continent pourrait capter un marché de 250 milliards d’euros, affirme également l’organisme.
L’EBA a donc déterminé six axes de développement destinés à créer un écosystème favorable au développement de super-usines de batterie européennes. Le premier concerne l’accès aux matières premières. L’alliance souhaite sécuriser l’approvisionnement de l’UE en matières premières auprès des pays producteurs, y compris ceux présents dans l’union. Elle veut également développer l’accès aux « matières premières secondaires » via le recyclage et l’économie circulaire.
Le second vise à soutenir la compétitivité de la fabrication de batteries en Europe. L’EBA explique qu’elle vise une production étalée sur plusieurs pays en rassemblant les acteurs industriels et autorités nationales présents dans chaque état. Le soutien à la recherche, l’innovation et au leadership industriel constitue le troisième volet du plan.
L’alliance veut développer et renforcer une main-d’œuvre hautement qualifiée afin de faire face à un « déficit de compétences ». Un quatrième point qui implique de « fournir une formation adéquate » au niveau de l’union européenne mais également de rendre le continent attrayant pour les spécialistes du monde entier.
Le cinquième axe concerne l’environnement. L’EBA veut élaborer un cadre pour assurer que la production européenne de batterie soit durable et à faible impact environnemental. Enfin, le dernier point est destiné à assurer que le cadre législatif soit adapté et cohérent avec l’objectif de faire émerger des gigafactories.
L’Union Européenne a déjà soutenu un projet de super-usine de batteries porté par l’entreprise suédoise Northvolt. En février 2018, elle lui a accordé un prêt de 52,5 millions d’euros pour la construction d’une première ligne de démonstration. La société vise à terme de produire 32 GWh d’accumulateurs chaque année dans « la plus grande usine de batteries lithium-ion d’Europe ».
Les 120 acteurs de l’EBA vont également propulser des projets du français Saft, récemment racheté par Total et du consortium allemand Terra-E.
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