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Un groupe d’employés de Tesla va déposer une plainte à l’encontre du constructeur de voitures électriques. Cette « class action », le terme anglais pour les actions groupées, vise la Gigafactory Texas.
Plus précisément, il s’agit d’ouvriers ayant participé au chantier de construction de l’usine texane. Ceux-ci dénoncent le non-respect des conditions de travail et les dangers auxquels ils ont fait face.
Ils se plaignent aussi d’avoir vu leur paie dérobée, certainement lorsqu’elle était donnée par chèque, et de ne pas avoir été payés pour les heures supplémentaires. Certains ne recevaient même pas le salaire qui leur était dû.
Un travailleur explique que son badge a été falsifié, et qu’il n’a reçu aucune formation sur la sécurité et les droits des salariés. Ainsi, ils n’ont pas eu la connaissance de leur droit à refuser le travail qu’ils jugeaient trop dangereux.
« Personne ne mérite de subir ce qui s’est passé à la Gigafactory », a déclaré un employé anonyme au Guardian. « Je ne pense pas que c’était humain. »
Lui et d’autres collègues à lui, que Tesla avait directement embauchés pour le travail, vont porter plainte. C’est le ministère du Travail (Department of Labor) qui va la traiter via son administration de santé et sécurité au travail.
Le témoignage de cet employé se poursuit, et il détaille les conditions dangereuses dans lesquelles il opérait. Il révèle avoir travaillé plusieurs fois sur le toit de l’usine sans lumières. Il le faisait à côté de turbines qui soulevaient de la poussière, mais son employeur ne lui offrait pas de masque.
Pire, lui et ses collègues ont dû continuer à travailler dans un étage inondé, que personne n’avait sécurisé. Les câbles étaient dans l’eau et les fils étaient nus dans ces conditions.
Il révèle avoir dit un soir à sa femme : « Je vais mourir dans cette usine ». Il a d’ailleurs expliqué avoir dû retourner travailler avec le bras cassé, car il avait besoin d’argent. « Chaque jour, il y avait un problème de sécurité ».
L’avocate du Workers Defense Project, une association à but non lucratif qui les aide, déplore la situation. « Tesla ne semblait pas intéressé par le fait de s’assurer que chacun pouvait rentrer chez lui le soir sans être blessé, et avec tout l’argent qu’ils possédaient dans les poches », explique Hannah Alexander.
En effet, outre les problèmes de sécurité, récupérer son salaire et le garder paraissait parfois difficile. Certains employés ont vu leur argent volé, d’autres peinaient à se faire payer. Ce fut le cas l’an dernier à Thanksgiving, où les employés sont restés travailler. Ce n’est pas la première fois que les employés, quels qu’ils soient, se retrouvent sous pression.
Tesla leur a promis de doubler leur salaire pour cela, mais ils ont finalement touché la même paie qu’habituellement. Les employés n’ont pas voulu contrarier leur employeur, qui a profité du système. En effet, aux États-Unis, les entreprises engagent des sous-traitants, qui en engagent eux-mêmes.
« Tout le monde est en tort », poursuit l’employé. « Tout le monde aurait pu éviter cela. Tesla aurait pu éviter cela. » Mais pour le Workers Defense Project, il n’y a aucun doute quant à la responsabilité in fine de Tesla.
« Tout ce que nous voyons est compliqué par le fait qu’il n’y a pas beaucoup de transparence ou de responsabilité, car ils ont décidé de ne pas faire surveiller cela de manière indépendante », explique David Chincanchan, chef de cabinet de l’association.
« Globalement, l’état de l’industrie au Texas tend à être une course au nivellement par le bas. L’exploitation de nombreux travailleurs, souvent des immigrants, est un problème. »
La Gigafactory Texas doit permettre de produire les cellules 4680 et, à terme, le Tesla Cybertruck. Néanmoins, elle est désormais sous le feu des critiques. Un des axes principaux de la plainte sera la délivrance de faux certificats assurant que les employés ont effectué leur formation de sécurité.
Le Workers Defense Project n’a pas souhaité partager la liste des sous-traitants que concerne la plainte. Ce refus s’explique en effet par le fait que l’enquête soit en cours. De son côté, Tesla a refusé d’effectuer tout commentaire.
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