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Révélé fin septembre 2023, le choix du terrain pour la construction de la première usine de Northvolt en dehors de l’Europe semble déplaire à des écologistes activistes. Ayant revendiqué l’opération, un groupe assure avoir inséré des barres d’acier et des clous dans les arbres menacés par le projet de l’entreprise suédoise.
Baptisée « Northvolt Six », l’usine de batteries lithium-ion pour véhicules électriques que Northvolt a prévu de construire en Amérique du Nord a déjà une localisation. C’est au Canada, à cheval sur deux villes en banlieue de Montréal : Saint-Basile-le-Grand et McMasterville.
En mai 2023, il était question de reprendre les terrains de l’ancienne usine d’explosifs de Canadian Industries Limited (Cil), abandonnés depuis 1999. D’autres projets étaient en concurrence avec celui de l’entreprise suédoise.
Dès septembre suivant, les zones d’implantation étaient officiellement annoncées par voie de presse. Northvolt pouvait disposer d’un site de 170 hectares, avec l’objectif de faire fonctionner à terme une gigafactory d’une capacité de 60 gigawattheures.
Dans une première phase, elle serait limitée à 30 GWh avec des livraisons à partir de 2026. Ce qui nécessiterait déjà un investissement de 5 milliards de dollars, soit 4,58 milliards d’euros selon les cours au 24 janvier 2024. Et ce, avec un soutien financier des gouvernements du Canada et du Québec.
Les 3 000 salariés qui s’activeraient dans ce premier temps seraient chargés de la fabrication de cathodes et de cellules de batteries lithium-ion, mais aussi du recyclage, avec l’esprit d’une « production circulaire entièrement sur place ». Northvolt avait étudié en amont plusieurs emplacements possibles en Amérique du Nord, à travers une diversité de critères que le site à cheval sur Saint-Basile-le-Grand et McMasterville réunit.
Parmi eux, une facilité d’accès aux matériaux stratégiques et le besoin d’une source verte pour alimenter les bâtiments. « L’hydroélectricité québécoise garantit une production de cellules à partir d’énergie 100 % renouvelable », a rapidement identifié Northvolt. Autre point décisif : « La région représente un emplacement idéal dans la chaîne de valeur de l’industrie automobile nord-américaine ».
Cofondateur de l’entreprise suédoise, Paolo Cerruti se réjouissait alors en ces termes de pouvoir s’installer ici : « Le potentiel de Northvolt Six est énorme, non seulement pour développer rapidement notre capacité à livrer des batteries durables sur le marché nord-américain, mais aussi pour accélérer l’émergence du Québec en tant qu’acteur clé de la transition énergétique mondiale ». Le voilà désormais confronté à une situation bien délicate à gérer.
A partir de là, tout est posé pour que des écologistes activistes cherchent à barrer le développement de ce projet. Eux aussi alignent les arguments. On peine cependant à reconnaître dans la présentation qu’ils font du site d’anciens terrains d’une usine d’explosifs. Ils évoquent « un des derniers milieux naturels de la Montérégie » qui « est mis en péril », précisant que « 1,4 kilomètre carré de milieux humides et de zones boisées » va être rasé.
Il est question sur place d’une faune diversifiée comprenant en particulier des chauves-souris, des oiseaux, des amphibiens, des tortues et des serpents, avec « plusieurs espèces classées comme ‘menacées ou ‘en voie de disparition’ ». Le groupe qui a nommé son action « Sabotage sur le terrain de Northvolt : donner des armes à la forêt » fait état de « 142 espèces d’oiseaux » sur place.
Il dénonce l’attribution à Northvolt par les gouvernements provincial et fédéral d’une enveloppe globale de « 7,3 milliards de dollars au secteur privé pour perpétuer la ‘culture de l’automobile’ ». Les activistes ne veulent pas d’une « sorte de Silicon Valley québécoise misant sur des ‘zones d’innovations’ ».
À lire aussiLa France a enfin sa première usine géante de batteries pour voitures électriquesPour le collectif, l’ouverture de l’usine de Northvolt s’accompagnerait de « l’arrivée soudaine de milliers de travailleurs en zone rurale » qui engendrerait « une pression sur le marché immobilier de même que sur les services de santé, d’éducation et d’aide sociale ». Dans leur communiqué, les activistes prennent le soin d’indiquer ne pas être hostiles au personnel potentiel de l’usine.
Ils redoutent aussi que la sortie des hydrocarbures se traduise par : la multiplication des mines à ciel ouvert pour y extraire les métaux servant à fabriquer les batteries ; la construction de nouveaux barrages hydroélectriques sur les terres de Premières Nations [NDLR = Expression employée pour désigner les peuples autochtones du Canada autres que les Métis et les Inuits] ; l’implantation de méga-usines aux abords des cours d’eau ; ainsi que le développement du nucléaire dans de nombreux pays.
Afin de rendre l’avance des travaux coûteuse et compliquée, le groupe a repris une méthode « utilisée au début des années 1980 par Earth First ! pour empêcher l’abattage des séquoias dans le Pacific Northwest américain ». Les activistes ont ainsi inséré des barres d’aciers et des clous dans les troncs des arbres menacés par la construction de l’usine.
Une action qui n’aurait qu’un « impact minimal sur la santé » des feuillus tout en exposant les machines d’abattage à des risques importants de dégradation. La chaîne d’une tronçonneuse, par exemple, pourrait casser en heurtant une des barres ou un des clous logés dans les troncs.
Pour dissuader les professionnels chargés de la coupe, les activistes ont marqué d’un « S » à la peinture les arbres piégés en affichant à côté leur démarche.
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