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Elon Musk n’a jamais fait autant parler de lui qu’au cours des derniers mois. Le patron de Tesla est sous le feu des projecteurs depuis qu’il a décidé de soutenir publiquement la candidature de Donald Trump. Il n’est pas neutre non plus en Europe : Musk a pris position en faveur de l’AfD en Allemagne et s’est mêlé d’une affaire de viols en Angleterre. Mais les opinions personnelles du milliardaire ont un impact sur ses entreprises. Les ventes de Tesla dégringolent et de nombreux propriétaires tentent de se désolidariser de l’image d’Elon Musk. Toutefois, certains entendent bien rester fidèles à Tesla et son patron et ils le font désormais savoir haut et fort.
Aux États-Unis, le rôle d’Elon Musk au sein du DOGE, le nouveau Département de l’efficacité gouvernementale, ne passe pas. Les manifestations se multiplient à l’encontre du conseiller de Donald Trump. Depuis plusieurs semaines, des militants anti-Musk se rassemblent un peu partout dans le pays de l’oncle Sam aux abords des concessions Tesla pour faire part de leur mécontentement et de leurs inquiétudes.
À lire aussiLes ventes de Tesla continuent de plonger en Europe : mais que se passe-t-il ?Dans son nouveau rôle, le milliardaire semble prêt à tout pour satisfaire son nouveau patron, qui n’est autre que le président des États-Unis. Coupes budgétaires, licenciements, etc. La politique menée par Elon Musk est radicale. Il y a également eu ce geste polémique au moment de l’investiture de Donald Trump. Bref, l’image du serial entrepreneur originaire d’Afrique du Sud en a pris un coup ces derniers temps.
Dans le cadre de nos échanges avec des automobilistes français, nous avons constaté que ces différents éléments pouvaient avoir un impact sur Tesla. Certains, qui hésitaient à acheter un véhicule électrique de la marque américaine, vont finalement aller voir ailleurs. D’autres, qui possèdent une Tesla, cherchent à vendre pour éviter d’éventuelles représailles matérielles. Sans oublier les nombreux autocollants anti-Tesla.
Toutefois, en parallèle de cette défiance contre la firme d’Austin et son boss, les fidèles sortent de l’ombre. Fans de la première heure ou défenseurs d’une certaine vision du monde, ils prennent la parole pour défendre Elon Musk. Sur le groupe Facebook Tesla Cybertruck, un propriétaire du pick-up électrique a rédigé un véritable plaidoyer pour Tesla. Son message a même été repris par Musk sur sa plateforme X.
Il a écrit ceci : « j’ai possédé beaucoup de voitures dans ma vie : des Ferrari, des Mercedes, des BMW, une C7 ZR1, une Cadillac CTS V Coupe, et je loue des Tesla pour certains de mes employés depuis pas mal de temps. De toutes les voitures que je possède actuellement (il faudrait sérieusement que je réfléchisse à leur nombre), les Tesla sont de loin les meilleures et je vais vous expliquer pourquoi ».
L’homme affirme qu’elles sont « agréables à conduire, qu’elles ont une excellente autonomie, une conduite autonome efficace et complète pour les moments où je n’ai pas envie de prendre le volant, elles sont belles (avec une esthétique pensée pour optimiser la consommation, ce que je respecte en tant qu’ingénieur), et l’intérieur rappelle le design scandinave, ce qui est aussi ma préférence personnelle ».
Avant d’ajouter que « c’est parce que Tesla a changé les règles du jeu, et parce qu’Elon est révolutionnaire, que ceux qui se sentent menacés par le changement qu’ils apportent ressentent le besoin de s’en prendre à eux pour se protéger. Mais ne vous y trompez pas : leur haine pour la marque trouve son origine soit dans sa force de perturbation, soit dans le démantèlement (par Elon) du statu quo politique et bureaucratique ».
Si la partie visible de l’iceberg (manifestations, autocollants, actes de vandalisme anti-Musk) semble laisser croire qu’Elon Musk est à l’origine des maux de Tesla, la partie immergée pourrait indiquer le contraire. Sans chercher à soutenir Elon Musk, une majorité silencieuse semble être prête à « dissocier l’œuvre de l’auteur », pour reprendre l’expression de la sociologue Gisèle Sapiro dans son essai paru aux Éditions du Seuil.
À lire aussiElon Musk a-t-il raté son pari avec le Tesla Cybertruck ?Nous avons échangé avec plusieurs Français, propriétaires de Tesla. Ils ont tous souhaité rester anonymes, un détail qui témoigne du climat ambiant. JP, un Lyonnais de 38 ans, m’explique être fier de rouler en Tesla, « une entreprise qui repousse les limites technologiques. Les critiques peuvent dire ce qu’ils veulent, mais pour moi, Tesla est bien plus qu’une simple voiture : c’est un symbole de progrès et de changement ».
Il a conscience des polémiques au sujet de Musk. Il reconnaît être « confronté à des regards désapprobateurs » ou à « des questions sur mes propres convictions politiques ». Mais JP est convaincu que « les innovations technologiques de Tesla » et « son engagement pour un avenir durable » sont plus importants que les opinions personnelles de son dirigeant. « Elon Musk peut penser ou dire ce qu’il veut, ça m’est égal », précise-t-il.
Lou, Normande de 44 ans, s’est également confiée à ce sujet. « J’ai acheté un Tesla Model Y il y a huit mois, et c’est de loin la meilleure décision que j’ai prise en matière de véhicule. Je roule beaucoup et ma voiture m’offre un confort exceptionnel, et une tranquillité d’esprit grâce à ses fonctionnalités de sécurité ». Elle aussi se dit « fière » de rouler en Tesla, même si elle constate que « le regard des autres a changé ».
Elle ajoute que « les controverses autour d’Elon Musk ne changent rien à mon admiration pour Tesla. Pour moi, c’est une entreprise qui ose prendre des risques et innover, et c’est exactement ce dont nous avons besoin pour avancer vers un avenir plus durable. Cependant, je comprends que ses actions politiques puissent déranger ». Lou me précise qu’elle n’a pas apprécié son soutien à l’extrême droite en Allemagne.
L’entrepreneuse fait donc bien la part des choses entre l’homme et l’entreprise. « Je continue de soutenir la marque malgré les polémiques », conclue-t-elle. Difficile de prédire l’avenir, mais la crise que traverse Tesla pourrait être passagère. Par ailleurs, l’histoire a montré que les prises de position politiques controversées des marques automobiles (notamment américaines) n’étaient pas forcément synonymes de faillite.
Deux poids, deux mesures, mais Ford et General Motors sont, par exemple, accusés d’avoir servi « d’arsenal du nazisme ». L’historien Bernard Snell affirme que « sans les tanks, les camions et les avions produits sur les chaînes de Ford et GM, jamais Hitler n’aurait pu envahir la Pologne et lancer ses campagnes russes ». Aujourd’hui, les consommateurs n’ont aucune difficulté à acheter des voitures issues de ces deux marques.
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