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Quels sont les avantages à électrifier une flotte automobile ? Voilà une question que de nombreux patrons se posent. Mais ils sont encore trop peu nombreux à sauter le pas. En 2013, une entreprise spécialisée dans l’entretien et le dépannage des chauffages a fait le pari de l’électrique pour sa flotte d’utilitaires. Entre autonomie maîtrisée, recharge à domicile et optimisation des tournées, Philippe nous raconte comment il a réussi à transformer ce défi en un véritable levier de croissance.
Si les voitures électriques gagnent du terrain du côté des particuliers, les entreprises françaises tardent à réaliser leur transition. Pourtant, l’électrification des flottes va progressivement s’imposer. La France a décidé de taxer les entreprises qui ne jouent pas le jeu. La Loi d’Orientation des Mobilités (dite LOM) oblige les firmes nationales à respecter un quota de 20 % de voitures électrifiées si leur flotte dépasse les 100 véhicules.
Si les petites entreprises sont pour le moment épargnées, une évolution de la fiscalité pourrait les inciter à passer à l’électrique. Mais derrière les discours officiels, rares sont les chefs d’entreprise qui osent franchir le pas. Pour certains, l’électrique reste une option incertaine, parfois perçue comme incompatible avec les besoins du quotidien. Mais qu’en est-il réellement ? Pour y voir plus clair, nous avons échangé avec un lecteur fidèle.
À lire aussiLes flottes mettent (beaucoup) trop de temps à passer à l’électriqueÀ Besançon, Philippe est à la tête d’une entreprise spécialisée dans l’entretien et le dépannage des chauffages, pompes à chaleur et climatisations. Pour lui, le sujet de la mobilité est central. Après plus d’une décennie d’expérimentations, d’ajustements et d’investissements, il nous partage son expérience d’une transition ambitieuse et avant-gardiste vers l’électrique. Un choix de conviction, certes, mais pas que.
Pour notre chef d’entreprise, le virage vers l’électrique commence en 2013. À l’époque, les offres sont limitées, mais une opportunité inattendue motive le dirigeant. « Tout a commencé avec une campagne de déstockage de Mia, une petite voiture électrique. C’était un vrai coup de poker ». Cette première étape, bien que modeste, est décisive : elle permet de prouver la fiabilité des véhicules électriques sur des trajets courts.
« Immédiatement, les économies sur les postes carburant et entretien se sont fait sentir. Nous avons aussi bénéficié d’une image positive auprès de nos clients : les Mia sont rapidement devenues les mascottes de l’entreprise ». Quelques années plus tard, en 2015, l’entreprise a décidé de franchir un nouveau cap en agrandissant sa flotte avec plusieurs Citroën C-Zero en profitant d’une offre à 89 euros par mois.
C’était l’occasion pour l’entreprise de proposer aussi des véhicules électriques au personnel administratif. Ensuite, Philippe a souhaité aller encore plus loin en faisant l’acquisition de quatre Opel Vivaro-e. Commercialisés à partir de 2020, ces utilitaires électriques promettent jusqu’à 330 km d’autonomie avec une batterie de 75 kWh. Avec un pic à 100 kW en courant continu, ils passent de 10 à 80 % de charge en 45 minutes.
Pour l’entreprise, l’électrification s’est accompagnée de gains financiers mesurables. Et Philippe tient à mettre cet argument en avant. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Côté consommation, un Vivaro-e fait en moyenne du 23 kWh/100 km, soit un coût de 5,75 euros, contre 13,60 euros pour un équivalent thermique. Résultat : un gain d’environ 18 000 euros par an pour une flotte de 9 véhicules parcourant 25 000 km annuels.
Pour ce qui est de l’entretien, le chef d’entreprise estime les économies à environ 6 000 euros par an. Au-delà des finances, l’organisation a également été transformée . Philippe m’explique que « la recharge à domicile offre une flexibilité énorme. Plus besoin de passer par les stations-service, ce qui réduit les temps morts et optimise les tournées. Les techniciens partent chaque matin avec un véhicule chargé à 100 % ».
Aujourd’hui, les utilitaires de l’entreprise HED (Habitat Entretien Dépannage) permettent de répondre à deux types d’interventions : celles planifiées longtemps à l’avance, et les dépannages urgents. « Certaines journées, l’autonomie nécessaire pour nos véhicules se limite à 50 kilomètres. Mais d’autres, les techniciens peuvent avoir besoin de parcourir jusqu’à 230 km », m’explique Philippe. Une variation importante à prendre en compte.
Enfin, l’impact environnemental n’est évidemment pas négligeable non plus. Avec sa flotte d’utilitaires électriques, l’entreprise évite 140 kg de CO₂ par jour (pour environ 1 000 km parcourus). Marre d’être un « simple militant », Philippe estime que « c’est un moyen pour nous de contribuer à notre rôle de citoyen ». Il insiste sur ce « sentiment de satisfaction de jouer un rôle écologique à titre personnel ».
Mais attention, le passage au 100 % électrique ne s’est pas fait du jour au lendemain. Des défis sont apparus, notamment au sujet de la recharge à domicile. « Il a fallu revoir les abonnements électriques pour certains collaborateurs et installer des bornes plus puissantes, capables de monter à 7 ou 11 kW », précise le chef d’entreprise Bisontin. La gestion de l’autonomie a également nécessité une analyse fine des usages.
À lire aussiVolkswagen a reçu une énorme commande d’ID.Buzz« Nos trajets sont généralement compris entre 100 et 150 km. Avec les 330 km d’autonomie des Vivaro-e, nous sommes dans les clous, même lorsque les journées sont exceptionnellement plus chargées ». Comme dans toute transition, il a fallu convaincre les équipes. Les techniciens, plutôt sceptiques au départ, ont fini par reconnaître les atouts des véhicules électriques, notamment le confort de conduite et le silence.
Le chef d’entreprise souligne que l’aspect psychologique joue un rôle crucial dans l’électrification. Pour beaucoup, la voiture « a toujours été synonyme de performances mécaniques, de bruit, de sport, d’objet de domination ou encore un symbole de réussite », estime Philippe. Il est convaincu que les voitures électriques s’imposeront dans le milieu professionnel quand les dirigeants « sortiront de ce schéma-là ».
Avec plus de 10 ans de recul, Philippe se dit « satisfait » de cette conversion et estime que la probable baisse des prix des électriques va permettre une électrification massive des flottes. Il insiste toutefois sur un point : « il faut oser se lancer, mais il est essentiel d’anticiper les contraintes, notamment en matière de recharge. Une fois ces obstacles levés, les gains économiques, organisationnels et écologiques sont indéniables ».
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