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Un road trip sur le continent américain c’est déjà chouette, le faire en voiture électrique c’est encore mieux. D’autant s’il s’agit d’une Tesla Model Y récupérée chez un loueur local.
Je vais jouer cartes sur table dès le départ : réalisé en marge d’un déplacement professionnel dans l’ouest du Canada, cet essai longue durée du Tesla Model Y n’était pas prévu. Avant de réserver ma loc, j’avais pourtant songé à l’électrique avant de me résigner face à la flambée des prix chez les loueurs. Contrairement à Soufyane, je n’avais pas non plus osé passer par la plateforme Turo pour louer une électrique.
Mon voucher en main, je me rends à l’aéroport de Vancouver pour louer un équivalent Toyota Yaris qui m’a coûté un bras. Sur le parking adjacent aux guichets des loueurs, c’est la valse des Tesla… Des Model 3, des Model Y… une petite vingtaine au total. En activant mes neurones, je me souviens de la grosse commande réalisée par Hertz auprès de la marque américaine. Quel âne, j’aurais dû mieux chercher… Coup de bol, Dollar, l’agence dans laquelle j’avais réalisé ma réservation, est une filiale de Hertz. « Do you know Tesla ? Do you want a Tesla ? » me lance l’agent au guichet. Cela fait 30 minutes que je bave dessus… difficile de dire non. D’autant que le surcoût demandé est plus qu’acceptable : 30 dollars CAD par jour, soit 150 dollars sur les cinq jours de location, le tout avec accès illimité (et gratuit) aux superchargeurs. Sans même m’informer du modèle mis à dispo, je dis « banco ».
Au final, nouveau coup de bol puisque je récupère les clés et le badge d’un Tesla Model Y flambant neuf qui n’a que 1 000 kilomètres au compteur. Après quelques explications sommaires, me voilà parti sur les routes de l’Ouest canadien.
Lorsqu’on loue une voiture électrique, il est toujours intéressant de voir comment se déroule la remise des clés. À mon arrivée sur le parking, un membre du staff m’explique brièvement le fonctionnement de la voiture : mise en route et principales fonctionnalités de l’écran. Âgé d’une trentaine d’années, l’agent semble assez motivé par la marque. Rien d’étonnant. Au Canada, les Tesla se croisent à tous les coins de rue !
Au final, les explications n’auront pas duré plus de cinq minutes. Pour moi qui connais la marque et l’univers de l’électrique, cela ne pose pas de problème. Pour un néophyte de l’électrique, c’est sans doute un peu court et on regrette de ne pas avoir a minima une « fiche mémo » qui explique les principales fonctionnalités de la voiture. Certains diront que le manuel complet est accessible via l’écran central, mais il faut se le farcir !
Un exemple parmi d’autres : le loueur précise bien que l’accès aux superchargeurs est gratuit, mais à aucun moment, il ne m’a été indiqué qu’il fallait libérer les places au plus vite. Sans cela, on imagine bien des Tesla de location restées toute la nuit au superchargeur.
Entrer dans une Tesla, c’est un peu comme passer d’un iPhone à un Android (ou l’inverse). Au début, je suis clairement perdu par cette interface concentrée sur l’immense dalle centrale (et pourtant ce n’est pas mon premier essai).
Je n’ai jamais été fan du « tout tactile », mais il est étonnant de voir à quel point Tesla a bien travaillé son ergonomie. Là où la plupart des constructeurs continuent à pédaler dans la choucroute avec des menus parfois totalement incompréhensibles, la marque américaine est parvenue à construire une architecture à la fois simple, complète et intuitive. Après 30 minutes à patauger et bidouiller l’écran, j’intègre assez vite le fonctionnement. Les menus sont clairs et il n’est pas nécessaire d’appuyer sur 15 commandes pour réaliser une manip. Même la commande de la climatisation, également gérée par l’écran, n’est pas un souci tant l’ergonomie est bien pensée. À cela s’ajoute la surprenante fluidité du système. Il faut dire que Tesla n’a pas lésiné sur les moyens en intégrant à ses modèles 2022 un processeur AMD Ryzen, bien connu dans le milieu du gaming.
Si l’absence de compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto est toujours frustrante, Tesla se rattrape en offrant un système de navigation particulièrement efficace. On regrette toutefois que le constructeur s’obstine à fermer l’accès aux applications tierces. Netflix et Spotify sont présents nativement, mais il est impossible pour l’utilisateur d’installer d’autres applications. On pense notamment à Waze qui présente l’avantage d’intégrer les radars sur le trajet, ce qui n’est aujourd’hui pas le cas sur le système de navigation de Tesla.
Si la Model 3 est déjà plutôt bien armée pour les voyages au long cours, le Tesla Model Y est encore un cran au-dessus. Sans offrir davantage de performances, le SUV électrique de Tesla se distingue surtout par ses capacités utiles.
Dans le coffre, l’espace est tout simplement gigantesque. L’agencement est particulièrement bien pensé avec des bacs sur les côtés. Sous le plancher, un immense espace permet d’accueillir une petite valise. Et si cela ne suffit pas, il reste possible d’exploiter les 117 l supplémentaires du frunk.
En matière de confort, les accélérations sont généreuses et la tenue de route impeccable. Pour les longs trajets, l’Autopilot est aussi un vrai plus. S’il se déclenche très rapidement, il reste toutefois bien trop sensible. Il suffit qu’une voiture morde légèrement sa ligne pour avoir droit à des freinages intempestifs parfois inquiétants, en tout cas surprenants.
À lire aussiEssai Tesla Model Y Performance 2022 : SUV électrique cherche parents sportifsEn version Long Range Dual Motor, le Tesla Model Y que nous avons entre les mains est un modèle 2022. Selon le numéro d’identification VIN, il est issu de l’usine historique de Fremont, en Californie. Au sein de la gamme, il s’agit de la version qui offre la plus grande autonomie. Comptez 511 km selon le cycle américain EPA (533 km WLTP). Une promesse quasi tenue. Sur ce qui équivaut à des routes nationales chez nous, j’ai pu parcourir 430 kilomètres avec une moyenne de 15,4 kWh/100 km et 10 % de capacité restante dans la batterie. Au départ, mon niveau de charge était à 95 %.
Sur l’ensemble du roadtrip, soit un peu plus de 1 200 km, la consommation d’énergie s’élève à 188 kWh, soit une moyenne de 15,2 kWh/100 km. C’est peu pour un véhicule d’une telle puissance qui affiche plus de 2 tonnes de poids à vide. À titre de comparaison, ma moyenne est de l’ordre de 13-14 kWh/100 km sur le même type de parcours avec mon Kona 39, pourtant moins lourd et moins puissant (1 600 kg et 136 ch).
Aurais-je accepté de louer cette Tesla sans l’assurance des superchargeurs ? Probablement pas sans un minimum de connaissance des infrastructures de charge locales ! Si le réseau de bornes de charge rapide tend à se développer, Tesla reste le seul constructeur à offrir une expérience de conduite aussi proche de celle d’un véhicule thermique. Pas besoin de préparer son voyage en identifiant les bornes sur son parcours ou en se prenant la tête à coupler l’application ABRP à un connecteur ODB. Il suffit d’entrer sa destination pour que le système vous propose un itinéraire en intégrant les arrêts aux superchargeurs. C’est simple, pratique et… ça marche !
C’est aussi et surtout universel ! Dans le cas de notre road trip canadien, nous n’avons pas eu à nous inquiéter des opérateurs et des modalités d’accès aux bornes (il faut oublier le Chargemap Pass outre-Atlantique). La voiture est directement reliée au compte de l’utilisateur et il suffit de la brancher pour que la charge démarre automatiquement. Alors que le Plug & Charge n’en est qu’à ses prémices, Tesla l’a déjà intégré depuis bien longtemps !
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