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Zagato a imaginé dans les années 70 ce à quoi pourrait ressembler la citadine parfaite avec la Zele. Coup d’œil dans le rétro !
Apparue en 1919, la maison Zagato s’est exprimée avec opulence sur celles qui figurent, jusqu’à aujourd’hui avec l’Alpine AGTZ Twin Tail, parmi les plus belles voitures du monde. Après avoir connu ses heures de gloire jusque dans les années 50, l’activité de la carrosserie milanaise était bien moins resplendissante que ses créations. En cause : l’arrivée massive de sportives directement produites en série par les constructeurs eux-mêmes.
À lire aussiRétro – Fiat Panda Elettra : la drôle d’histoire de la première Panda électriquePour continuer d’exister, Zagato a eu alors une idée particulièrement étonnante, diamétralement opposée à ses habitudes, tant sur le fond que sur la forme. Alors que la crise pétrolière était en gestation, et face aux projets de Fiat tels que la City Car ou la 126, la société italienne a présenté, en 1972, la Zagato Zele, une petite voiture électrique que le marketing rebaptiserait « solution de mobilité alternative » si elle voyait le jour aujourd’hui.
La Zagato Zele ne pouvait accueillir que deux occupants dans sa coque en fibre de verre de 2,13 m de long pour 1,35 m de large. Voilà qui évoque la Citroën Ami, qui n’a rien inventé, ou même la Volvo Elbil présentée aux Jeux Olympiques de Munich la même année. Sa coque, quoique pas inintéressante, est bien éloignée de l’élégance habituelle des créations de la marque. Mais les plus observateurs pourraient lui trouver une fibre sportive avec ses feux de Lancia Stratos et, en fonction des versions, des bavettes rallye.
La citadine reposait sur un châssis bricolé à partir de pièce de Fiat 500 et 126. Des solutions techniques faciles et pas chères à mettre au point, mais surtout toutes indiquées pour permettre à cette machine haute sur pattes de présenter un comportement routier un minimum sûr. Et ce, même si elle était réservée à la ville et dotée d’une vitesse maximale de 40 à 45 km/h, en fonction de la version.
Car, contre toute attente, le carrossier a poussé assez loin le concept en développant une véritable gamme de modèles avec les 1000, 1500 et 2000. Des dénominations correspondant à la puissance en Watts des versions, toutes dotées de la même machine électrique Marelli. Installée à l’arrière, elle était connectée à une transmission à six rapports avec quatre positions sur le sélecteur de marche et deux positions à l’accélérateur. Ce qui signifie qu’il y avait deux vitesses pour la marche arrière.
À lire aussiRétro – Solectria Force : la cousine électrique de la Suzuki CultusLes versions se distinguaient par la tension de fonctionnement, et donc par la configuration de l’accumulateur. Le pack était formé par un assemblage de batteries 12 V au plomb branchées en série, avec des systèmes fonctionnant de 24 à 48 V en haut de gamme. Dans le meilleur des cas, la batterie de 4,8 kWh permettait à la citadine de revendiquer près de 80 km d’autonomie à une vitesse de 40 km/h. Des chiffres plutôt respectables pour une voiture de cette époque. Une Citroën Ami revendique 75 km sans se montrer bien plus polyvalente. Tous les modèles disposaient d’une prise de recharge installée à l’arrière. Cependant, comme l’Ami, certains exemplaires embarquaient directement la fiche pour un raccordement sur une prise domestique.
Si Zagato privilégiait d’abord l’Europe, le marché américain n’a pas tardé à montrer des signes d’intérêt pour cette petite voiture économique et se passant d’énergie fossile. Ainsi a vu le jour la société Elcar, qui a importé officiellement celle qui sera baptisée Zagato Elcar. En traversant l’Atlantique, la citadine n’a reçu aucune modification technique. Cependant, malgré ses arguments favorables, la voiture était sans doute trop petite pour répondre aux attentes des Américains.
C’est ainsi que l’entreprise a eu l’idée de développer la Elcar 4000, ou la Elcar Wagonnette, une déclinaison à quatre places de la voiture italienne. Le porte-à-faux étiré permettait d’intégrer deux sièges de plus, alors que l’empattement à peine allongé permettait de loger une batterie de plus grande capacité : elle se composait de douze batteries 12 V (branchements en série et parallèle) pour alimenter efficacement le moteur de près de 6 ch. Le volume de production de ce modèle n’est pas connu.
Véritable curiosité dans l’histoire de la voiture électrique autant que dans celle de Zagato, la Zele avait finalement tous les ingrédients de certaines citadines modernes qui pense tout inventer. Et si son look peut prêter à sourire aujourd’hui (et encore, quelle gueule !), sa fiche technique et son éventail de version étaient tout ce qu’il y a de plus sérieux à l’époque où la voiture électrique était loin de convaincre la masse. Pourtant, contrairement à d’autres projets restés au stade d’étude, la Zagato Zele s’est écoulée à 500 exemplaires en deux de carrière. Ce qui, remis dans le contexte de l’époque et à l’échelle de la carrosserie, représente une assez bonne performance commerciale.
Cependant, la marque a continué de surfer sur le succès en lançant dès 1981 la Zele Mini-fourgonnette, une version plus pratique, mais beaucoup moins « regardable » que la citadine originale. Ainsi, ce ne sont pas moins de 3 000 exemplaires de la Zele qui ont été écoulés, toutes carrosseries confondues (voiture de golf, pick-up, buggy, …) jusqu’à l’arrêt définitif de la production à l’aube des années 90. Aujourd’hui, de rares modèles pas très frais peuvent faire surface en annonce ou aux enchères entre 10 000 et 15 000 €.
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