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Contre toute attente, Suzuki n’en est pas à ses débuts en matière de mobilité électrique : nous avons découvert le Carry Van L40V lors d’une visite du musée de la marque.
Si les fabricants japonais sont régulièrement pointés du doigt pour leur approche prudente en matière de véhicules électriques, ils ont tous montré leurs ambitions lors de l’édition 2023 du Tokyo Mobility Show. Au milieu de ce festival de concept cars, Suzuki a présenté l’un des plus copieux programmes : ne comptant aucune électrique dans sa gamme, le constructeur japonais a avancé une armée de nouveautés à deux ou quatre roues. Parmi celles-ci se trouvent le prochain Suzuki eVX, mais aussi le futur eWX.
À lire aussiSuzuki eVX Concept : on est monté à bord du futur SUV électrique de la marqueToutefois, c’est bien le Suzuki e-Every qui devrait ouvrir le bal au Japon. Basé sur le petit utilitaire qui répond à la catégorie des keicars, ce modèle disposera d’une mécanique 100 % électrique. Une première pour Suzuki ? Absolument pas, comme nous avons pu le découvrir dans le musée de la marque à Hamamatsu !
Et il faut remonter le temps jusqu’en 1970 pour découvrir ces débuts, à l’occasion de l’Exposition Universelle d’Osaka. À cette époque, l’organisation recherchait une flotte de véhicules silencieux, propres, compacts et proposant un volume intérieur maximal. Un cahier des charges bien spécifique, auquel seule une keijidosha, ces petites voitures typiquement japonaises, pouvait y répondre. Et c’est Suzuki qui a relevé le défi en utilisant son dernier utilitaire en date : le Carry Van de quatrième génération, codifié L40V pour les intimes.
Lancée en 1969, cette nouvelle mouture dessinée par Giorgetto Giugiaro, s’il vous plaît, offrait davantage de place à l’intérieur. Et ce malgré une longueur totale de 2,99 m seulement, comme l’exigeait la réglementation à l’époque. La mission était donc aussi inédite que difficile pour les ingénieurs, qui ont dû retirer la chaîne de traction thermique pour y coller un ensemble électrique sans toucher à l’habitabilité. Autrement dit : faire du rétrofit avant l’heure !
Pour y arriver, Suzuki s’est rapprochée de Yuasa, un spécialiste japonais de la batterie de longue date. Les deux entités ont ainsi développé un pack de six accumulateurs fonctionnant sous une tension totale de 60 V. Le moteur électrique, installé en amont de la transmission pour faire tourner les roues arrière, promettait alors une puissance de 4,6 kW, soit 6,25 ch ! Un déficit de puissance très important face au bicylindre FB de 25 ch qui a laissé sa place. Mais cela n’avait que peu d’importance pour ce van, principalement utilisé pour des opérations de maintenance durant l’exposition. D’après les données techniques, le Carry Van Electric pouvait toutefois atteindre les 45 km/h et tenir la charge pendant 50 km à une vitesse de 20 km/h.
Selon certaines sources, un total de dix exemplaires de ce Carry Van a été livré à l’organisation. Mais plus personne n’a pu connaître le sort qui leur a été réservé après l’évènement d’Osaka, alors que le seul exemplaire exposé est une réplique des vans utilisés par l’organisation. Suzuki ne s’est ensuite jamais vraiment intéressé à la mobilité électrique, ni même aux nouvelles énergies, exception faite de quelques prototypes fonctionnant à l’hydrogène comme la Musashi 3 : aussi originale que peu rassurante, cette Suzuki Cervo de 1977, esquissée par Giugiaro, elle aussi, s’est vue greffer un réservoir d’hydrogène dans le dos des passagers !
Aujourd’hui, Suzuki renoue avec les solutions électriques. Mais en attendant la future version de série du eVX Concept, c’est le Suzuki e-Every qui concrétisera cette nouvelle ère sans émission pour la marque. C’est ce qu’a annoncé à Tokyo le prototype très proche de la réalité et recouvert d’une livrée bleue et blanche. Un hasard ? Peut-être pas, tant les liens avec son historique prédécesseur aux mêmes couleurs sont évidents : dérivé d’un modèle thermique, cet utilitaire électrique répond aussi à la catégorie des keicars. D’une longueur de 3,40 m et plus haut que large, il offre un ratio volume intérieur/encombrement dont seules les keijidosha ont le secret.
À lire aussiSuzuki et Toyota dévoilent une fourgonnette électriqueEn revanche, l’électrification sera nettement plus aboutie sur ce modèle, développé en partenariat avec Toyota et Daihatsu (cette dernière faisant partie du groupe Toyota) : les e-Every, e-Hijet et Pixis partageront la même base technique et la même chaîne de traction. Cette dernière est toujours inconnue, mais Suzuki avance une autonomie de 200 km, soit quatre fois plus que son sensei de 1970.
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