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À terme, la station, inaugurée ce mardi 16 avril 2024 à Châtelaudren-Plouagat dans les Côtes-d’Armor, devrait distribuer trois énergies. En attendant l’hydrogène, on peut déjà y faire le plein en GNV/bioGNV et des batteries des voitures électriques. Une intéressante borne AC/DC bien pensée a été installée sur place par Drop’n Plug.
Si la nouvelle station portée par la SEM Energies 22 via la SASU BMGNV22 a été inaugurée mi-avril 2024, elle est cependant opérationnelle depuis un mois. En témoignent une distribution déjà de 8,8 tonnes de GNV/bioGNV mais aussi les 3 commentaires laissés avec 5 étoiles sur Chargemap pour des recharges sur BMW i3 et Peugeot e-208.
C’est d’ailleurs la première fois que j’assistais au lancement officiel d’un site alors que des camions se succédaient pour faire le plein des réservoirs. L’oreille habituée aux moteurs diesel des poids lourds ne pouvait pas ignorer la sonorité plus feutrée des blocs fonctionnant au gaz naturel. Un peu plus loin, une Hyundai Ioniq était branchée.
Bref, cette nouvelle station installée dans la zone d’activité de Kerabel au beau milieu de grandes entreprises et à proximité de la RN12 à quatre voies apparaissait déjà comme bien active. Elle répond à de véritables besoins locaux, parfois boostés en amont par Energies 22 en parfaite conscience de la richesse particulière que l’on peut tirer des zones rurales bretonnes.
La station multi-énergies de Châtelaudren-Plouagat a été conçue pour être évolutive. Pas de distribution d’hydrogène, par exemple, mais un bout du foncier a été réservé pour la molécule H2 si une demande apparaissait de la part de transporteurs et automobilistes locaux comme de ceux en itinérance. Cet établissement ouvert 24/7 et qui accepte les cartes bancaires tout autant que les badges des abonnés est, en effet, accessible aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers.
De même, la zone réservée aux bornes de recharge pourra se développer. Aujourd’hui, elle est équipée de deux chargeurs. Relativement classique désormais, le premier tiré du catalogue ABB dans la gamme Terra DC est doté d’une puissance de 184 kW pour deux points de charge CCS. Chargemap la reconnaît pour un flux de 106 kW.
Le kilowattheure est actuellement facturé 0,55 euro TTC, avec, au bout d’une heure de branchement, une pénalité horaire de 0,20 euro par minute. Energies 22 précise toutefois que le montant facturé pour la majoration est limité à 50 euros. Les non-abonnés au service Ouest-Charge règleront en supplément une participation symbolique de 1 euro. S’ils ne règlent pas par carte bancaire, ils devront s’attendre à la commission habituelle perçue par les opérateurs de mobilité.
À lire aussiMilence vise 1 700 points de charge pour les camions électriques en Europe d’ici 5 ansDepuis notre interview de Claude Le Brize en décembre 2021 au sujet de la station de recharge mobile du Tour de France, Drop’n Plug a tracé son chemin. Devenue spécialiste des solutions sur-mesure pour les professionnels et collectivités, l’entreprise bretonne propose une borne accélérée DC/AC qui rappelle bien des idées émises par les lecteurs d’Automobile Propre.
À savoir un matériel capable d’effectuer une recharge 22 kW en courant continu pour modérer le coût des investissements pour les opérateurs tout en étant parfaitement adapté à la très grande majorité des véhicules électriques en circulation dans l’Hexagone. Les bornes accélérées 22 kW AC, c’est principalement les utilisateurs de Renault Zoé qui peuvent les exploiter au mieux. Avec les autres modèles, la limite est fixée par le chargeur 7 ou 11 kW embarqué dans les voitures et utilitaires légers.
Ce qui se traduit hélas de plus en plus souvent par la menace de pénalités horaires qui finissent parfois par rendre la mobilité électrique plus coûteuse que de rouler au gazole. Compacte et équipée d’un grand écran, la nouvelle borne accélérée de Drop’n Plug propose toujours un connecteur Type 2 pour la recharge 22 kW AC. Il est situé à l’avant.
L’originalité du matériel dont la diffusion débute est de compter de chaque côté un câble avec connecteur CCS pour une puissance totale de 47 kW. Ce qui garantit un peu plus de 22 kW quand deux voitures électriques sont branchées en même temps. Cerise sur le gâteau, recharge AC ou DC, c’est la même grille tarifaire qui s’applique, avec un kilowattheure à 0,33 euro.
Bien sûr, une pénalité horaire de 0,20 euro par minute s’active au bout de cinq heures de branchement en dehors des horaires de nuit (21 h 00 – 07 h 00), mais elle n’empêche plus de recharger intégralement les packs lithium-ion avant leur entrée en jeu. Merci à Drop’n Plug de proposer une borne capable de rendre plus sereine l’électromobilité indépendamment du type du véhicule électrique utilisé. Et un grand merci aussi à Energies 22 d’avoir adopté ce matériel au catalogue d’une entreprise innovante et bien inspirée.
Tous les deux ont très bien compris les besoins de l’ensemble des électromobilistes. Comme pour la recharge à haute puissance avec la borne ABB, le montant limite de la majoration est de 50 euros et les non-abonnés devront régler en petit supplément de 1 euro. Bravo pour cette tarification modérée à tous les niveaux et pour tous les usagers ! Ce n’est plus si courant : il est donc important de la mettre en avant.
Les visiteurs professionnels su salon Mobizy qui s’est tenu à La Gacilly (56) début avril 2024 ont sans doute retenu que The Shift Project et l’ONG Transport & Environment ne voient la décarbonation que par l’électrification des véhicules, le report modal et la sobriété. A l’unisson de l’Union européenne. C’est à peine si une petite lucarne en faveur d’autres solutions a été ouverte en cas de nécessité ou en raison d’une richesse locale exceptionnelle.
C’est le cas du bioGNV en Bretagne du fait d’un potentiel important de production de biométhane. Tout un écosystème dédié se développe dans toute la région avec un objectif de proposer 19 stations d’avitaillement à horizon 2025-2026. Après Trégueux et Quévert, respectivement à proximité de Saint-Brieuc et Dinan, celle de Châtelaudren-Plouagat est la troisième des Côtes-d’Armor.
Elle présente quatre pistes d’avitaillement. Lors de notre passage, le GNC et le bioGNC étaient respectivement affichés à 1,599 et 1,745 euro TTC le kilogramme. Une ligne n’était pas valorisée, celle du bioGNC breton. Elle le sera ultérieurement : « À terme, le GNV breton permettra de garantir une non-volatilité des prix du carburant ».
Si une région comme la Bretagne se mobilise autour de la méthanisation et du bioGNV, c’est en raison de toute la dynamique locale d’économie circulaire qu’elle permet d’installer. Les élus et les acteurs de l’écosystème ne veulent pas attendre la maturité de l’électrique à batterie et de l’hydrogène alors que les poids lourds du transport des personnes et du fret peuvent déjà s’appuyer sur une technologie mature qui apporte un complément de revenus aux agriculteurs et préserve l’emploi.
Au même titre que le nucléaire, les éoliennes et les hydroliennes, la méthanisation peut vite être rejetée par les citoyens bretons. C’est pourquoi les exploitations agricoles du territoire limitent au maximum, jusqu’à de plus en plus souvent le supprimer, le maïs en intrants. La partie végétale est alors essentiellement composée des cultures intermédiaires à valorisation énergétique qui prennent la place des habituelles plantes utilisées pour recouvrir les terres en jachère.
En plus des transporteurs qui peuvent toujours compter sur Iveco et Scania pour obtenir des camions fonctionnant au GNV/bioGNV, la station de Châtelaudren-Plouagat recevra les bennes à ordures ménagères et les véhicules des services techniques fonctionnant au gaz et qui vont se développer sur le territoire de Leff Armor Communauté.
Dans cette communauté de communes qui inclut Châtelaudren-Plouagat, la conversion des flottes de véhicules légers s’effectue principalement grâce au remplacement des modèles diesel par des électriques équivalents. Ce scénario est directement et indirectement imposé par l’Union européenne. Privilégiant l’hydrogène et les VE, la grande institution a progressivement découragé les constructeurs de voitures et d’utilitaires qui ne proposent (quasiment) plus d’offres GNV/bioGNV.
Ce n’est pas une fatalité pour Energies 22 qui a montré l’exemple en commandant auprès de Borel un Renault Kangoo équipé GNV par ses soins en première monte. Ce spécialiste en installation GPL depuis le début des années 1980 s’est lancé sur le créneau du GNV/bioGNV, présentant un catalogue très fourni qui peut être complété au besoin.
Concernant les utilitaires, on y trouve aussi, pour ne citer qu’eux en exemples, des Citroën Berlingo, Toyota Proace, et Ford Transit. En voitures particulières, l’entreprise installée près de Grenoble (38) livre, adaptées au gaz naturel, des Dacia (Sandero, Logan et Duster), Renault (Megane, Clio, Captur, Arkana et Austral), Citroën (C3, C4 et C5) et des Peugeot (208, 308, 2008 et 3008). Une liste qui est loin d’être exhaustive.
À lire aussi1000 kW : une puissance de recharge hallucinante pour ce camion électrique MercedesSi Energies 22 a fait appel à Borel pour son utilitaire GNV, c’est parce que Volkswagen ne fournissait plus le Caddy TGI que la société d’économie mixte souhaitait. Commandé en décembre 2023, le Renault Kangoo GNV neuf a été livré fin janvier 2024 avec le certificat d’immatriculation à jour. Configuré avec trois places devant, l’utilitaire est animé par un bloc 1,3 l TCe 100 ch.
En comprenant les quelques options voulues par Energies 22, il a coûté 27 000 euros HT. « C’est le prix de l’essence à 5 % près », m’a indiqué Vivien Lazuech, chargé de mission GNV et gaz renouvelables pour cette structure. Avec la bonbonne de 14,5 kg de bioGNV, l’autonomie est de l’ordre de 300 km. Le rayon d’action grimpe à 650 km en comptant les 54 litres d’essence du réservoir d’origine.
Aménagé pour transporter de l’outillage, ce véhicule est exploité par un technicien qui intervient sur des infrastructures en rapport avec les énergies renouvelables. L’inauguration a été l’occasion pour Borel de livrer un exemplaire du même véhicule ce mardi 16 avril 2024 à l’entreprise Le Du située quasiment en face de la station de Châtelaudren-Plouagat.
Spécialisé dans l’électricité industrielle, l’établissement Le Du a participé à la construction du site. A nouveau une illustration de l’économie circulaire que les élus bretons veulent développer dans la région.
Les ombrières qui abritent les pistes d’avitaillement en GNV/bioGNV sont recouvertes de panneaux photovoltaïques. Cette centrale d’une puissance crête de 145 kW pourrait couvrir la consommation électrique de 50 foyers, hors chauffage.
En comprenant les phases d’études, la construction de la station multi-énergies de Châtelaudren-Plouagat a nécessité de constituer une enveloppe de 1 546 942 euros HT.
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