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Tables rondes, conférences, séance de pichs, et expositions de solutions développées en Bretagne : Le BrittanHy Day a montré qu’une région entière se met en marche pour adopter l’hydrogène sur des engins aussi divers que les autobus, bennes à ordures ménagères, bateaux de pêche et des producteurs de moule, drones, navettes ferroviaires, etc.
Le point de départ de ce mouvement vers la mobilité H2 en Bretagne, c’est le programme Armor Hydrogène lancé il y a environ deux ans, embarquant en particulier l’agglomération de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor.
Grâce à une station dimensionnée pour produire 800 kg d’hydrogène vert par jour à partir de l’électrolyse d’eau recyclée et à un site de distribution toutes les deux ouverts en 2025 près du dépôt des autobus, 14 de ces véhicules et deux bennes à ordures ménagères vont symboliquement ouvrir la Bretagne à la mobilité hydrogène.
Tout récemment, Saint-Malo Agglomération a décidé de se joindre à la communauté briochine. Il s’agit d’une action encore peu courante aujourd’hui de deux collectivités distantes d’approximativement 75 km qui ne sont pas situées dans le même département.
Dans celle d’Ille-et-Vilaine, six autobus et dix bennes à ordures roulant à l’hydrogène seraient mis en service à horizon 2030. Le gaz comprimé serait acheminé par tube trailers. Dans le cas où les sites d’avitaillement ne seraient pas opérationnels suffisamment tôt d’un côté ou de l’autre, le recours à des stations mobiles est envisagé.
MissionH24, c’est ce concept de biplace à pile hydrogène mis au point par l’Automobile Club de l’Ouest, organisateur des 24 Heures du Mans. Avec ce bolide, l’ACO voulait montrer que la compétition à l’hydrogène, c’est possible. C’est pourquoi on le voit régulièrement effectuer quelques tours de piste. Ainsi, par exemple, lors du GP Explorer organisé début septembre 2023 par le vidéaste Squeezie pour faire s’affronter des Youtubers sur des monoplaces de Formule 4.
Pas grand-chose de breton sans doute dans MissionH24, mais plutôt une liaison symbolique. Le Monsieur H2 du cluster créé par la CCI des Côtes-d’Armor et organisateur du BrittanHy Day, c’est Francis Gasnier. Ce Manceau est aussi membre de l’ACO. D’où la présence sur la grande scène du palais des congrès de Saint-Brieuc à la fois du bolide et de Carole Capitaine, en charge de la promotion du programme MissionH24.
Elle a en particulier révélé que prochainement l’on verrait sur le circuit du Mans des voitures hydrogène. Non pas avec une architecture électrique à PAC H2, mais avec des moteurs thermiques. Neuf constructeurs seraient déjà intéressés et identifiés. Elle a cité Toyota, Alpine et GCK qui ont déjà dévoilé leurs véhicules. L’électrique à batterie n’a pas été retenu aux 24 Heures en raison du temps de recharge des batteries encore jugé trop long.
À lire aussiH2X Warrego, le pick-up à hydrogène australien bientôt en EuropeInstallée à Châteaulin dans le Finistère, l’entreprise Efficient Hydrogen Motors (EHM) a profité du BrittanHy Day pour annoncer un partenariat avec Transdev au sujet du rétrofit d’un autocar Iveco Crossway Euro 6. Son moteur à cinq temps était présenté au public de professionnels. Sur l’impressionnant bloc de 860 kg à vide, le cinquième temps ajouté sur deux tours permet de faire entrer massivement de l’air dans le bloc
Ce qui a pour effet de faire redescendre la température interne sous les 800° C, alors que la combustion de l’hydrogène intervient à plus de 1 000° C. Cette action revêt une importance capitale en gommant la formation d’oxydes d’azote ainsi que le phénomène d’auto-allumage responsable de cliquetis.
EHM promet un rendement supérieur à 50 %, à comparer « aux 35-42 % des blocs essence et diesel », mais aussi à celui des piles à combustible qui descendent souvent entre 35 et 45 % à pleine charge « et en comptant leur surdimensionnement ». Ce qui reste en retrait des 90-95 % affichés par l’électrique à batterie. Alors pourquoi cette proposition ?
Pour obtenir une autonomie de l’ordre de 500 km et un temps de remplissage qui s’inscrit dans les 10 à 15 minutes. Dans deux ans, une fois homologué et avoir fonctionné une année sans voyageurs, l’autocar rétrofité assurera un service sur une ligne régulière dans le Morbihan, avec un avitaillement à la station hydrogène de Vannes. À noter qu’un moteur thermique accepte une qualité inférieure de gaz, ce qui permet d’envisager un prix au kilo plus bas, notamment en grillant celui obtenu par pyrolyse, méthanisation, et l’hydrogène fatal industriel.
L’entreprise a aussi en projet de retrofiter un tracteur routier, des cavaliers portuaires (grues en forme de portique pour déplacer des conteneurs), et, peut-être, des bateaux sur roues des producteurs de moules.
Parlons-en justement de ces bateaux qui flottent ou roulent, conçus tout spécialement pour la mytiliculture, construits et maintenus par CMV Amphibie installé au Vivier-sur-Mer, en Ille-et-Vilaine. Avec cette entreprise, nous sommes encore dans de l’inédit, puisqu’elle va se charger elle-même de convertir à l’hydrogène les véhicules si spéciaux qu’elle a réalisés.
Entre la baie de Saint-Brieuc et celle du Mont-Saint-Michel, ils sont une soixantaine à attendre leur changement de groupe motopropulseur pour une motorisation électrique à pile hydrogène. À Hillion, près de Saint-Brieuc, où six entreprises mytilicoles se disaient déjà prêtes il y a un an pour une telle conversion, un premier exemplaire devrait aboutir prochainement pour servir de démonstrateur.
L’arrivée de EHM change un peu la donne. Il y a désormais en Bretagne deux solutions très différentes pour rouler à l’hydrogène. Lors de la séance de pitchs, Ghislain Quentel, dirigeant de CMV Amphibie, a clairement fait du pied à Didier Arénal, pour que son moteur thermique H2 à cinq temps soit testé sur les bateaux des éleveurs de moules. Ce qui permettrait de comparer en situations réelles les deux technologies et, peut-être, de laisser le choix final aux mytiliculteurs concernant la conversion de leurs flottes.
Toujours en Bretagne et à la suite de la mise en place du programme Armor Hydrogène, des bateaux de pêche plus classiques sont aussi concernés par le rétrofit hydrogène. Implanté sur le territoire, Barillec Marine leur propose son expertise.
À lire aussiLa future Toyota à hydrogène sera-t-elle deux fois moins chère ?Ayant son siège social à Bruz près de Rennes (35), avec des ateliers à Redon et Brest, H2X Ecosystems est déjà connu pour quelques-unes de ses réalisations, notamment un buggy hydrogène pour le rallye Aïcha des Gazelles. Le programme du BrittanHy Day annonçait la présentation par cette entreprise d’un drone fonctionnant à la molécule H2.
Je m’attendais donc à trouver un appareil aérien, mais pas du tout à un engin plus gros d’apparence qu’une Citroën C-Zero. Et pourtant, le concept Hermione, aux couleurs de l’armée, c’est bien lui. Pesant environ 500 kg, il peut servir à des opérations de reconnaissance militaire, à transporter des drones aériens, mais aussi à fournir de l’énergie pour les télécommunications et les soldats.
Sans pilote à bord, l’imposante machine terrestre à réservoir hydrogène amovible pourrait aussi transporter les électrolyseurs de petites tailles développés également par H2X Ecosystems et employant l’énergie solaire et l’eau issue de l’humidité de l’air pour produire du gaz vert. Hermione serait également exploitable pour des applications civiles, notamment avec le Sdis pour la lutte contre les feux de forêt.
À lire aussiBP ne croit pas aux voitures à hydrogèneDepuis Plusquellec, dans les Côtes-d’Armor, Exid Concept & Développement imagine tout un tas de solutions pour la mobilité durable. Sans doute le Taxirail est-il celui qui a le plus de chance d’aboutir. Il s’agit d’une navette ferroviaire qui permettrait de sauver et redémarrer entre 200 et 300 lignes.
« Disponible 24/7 et autonome, elle fonctionnerait par exemple en service régulier aux heures pleines, et à la demande aux heures creuses », a expliqué Régis Coat, dirigeant de Exid Concept & Développement, lors de la séance de pitchs du BrittanHy Day. « Elle servirait le désenclavement des territoires, notamment en centre Bretagne. En permettant aux salariés d’effectuer ainsi leurs trajets domicile/travail, elle augmenterait l’attractivité des entreprises déjà installées, et l’attractivité des territoires pour d’autres entreprises susceptibles de venir s’y implanter », a-t-il poursuivi.
Le report modal serait de nature à diminuer l’accidentologie. Régis Coat a précisé que la navette pourrait partager des lignes avec des trains de fret si ceux-ci n’empruntent pas les tronçons communs plus de quatre fois quotidiennement. Une déclinaison du Taxirail pour le transport de colis est possible, spécifiquement en ville.
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