Renault Megane e-Tech vs Volkswagen ID.3 : le duel des compactes électriques est lancé

La Renault Megane e-Tech fait entrer la marque au losange dans une nouvelle ère électrique. Mais la compacte se frottera à une autre voiture de nouvelle génération : la Volkswagen ID.3.

Précurseur dans le segment des voitures électriques, Renault s’est reposé bien longtemps sur ses lauriers. Et plus précisément sur sa Zoé, qui occupait la première place au chapitre des ventes annuelles. Mais le fabricant n’est plus le seul dans un segment de plus en plus peuplé. Avant la Renaulution, la marque au Losange a déjà annoncé ses ambitions encore plus électriques pour le futur : c’est au eWays de l’année dernière que la nouvelle Megane e-Tech 100 % électrique se dessinait avec le eVision Concept. Une proposition inattendue, qui permet désormais à Renault de s’incruster dans le segment des compactes électriques et de viser une référence européenne : la Volkswagen ID.3.

Style extérieur : une Megane plus affirmée

La Renault Megane est (presque) morte, vive la Renault Megane. Oubliez la silhouette de la compacte que l’on connaît, aussi disponible en version e-Tech hybride rechargeable : la Megane e-Tech Electric adopte un style totalement inédit et bien inspiré par le concept annonciateur. Ramassée et haute sur ses roues de 20 pouces, elle explore à sa façon le segment, avec une identité visuelle marquée.

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En face, la Volkswagen ID.3 préfère des lignes plus consensuelles et un profil un peu plus monocorps. Question de langage stylistique retenu par la marque allemande, mais les lignes sont ici plus douces que sur la Megane avec un ensemble plus arrondi. Tout n’est qu’affaire de goût à ce chapitre, mais la Megane semble marquer un peu plus les rétines que sa concurrente de Wolfsburg, au style déjà vu depuis 2016 avec l’I.D. Concept.

Dimensions et habitabilité : plus de coffre dans la Megane

Mais avec ses lignes, la compacte française apparaît plus grosse qu’elle ne l’est. Une belle pirouette stylistique puisque face au mètre ruban, elle est plus courte que la Volkswagen ID.3 avec une longueur de 4,21 m, contre 4,26 m pour l’Allemande. Une différence qui s’explique d’avantage par l’empattement plus grand de l’ID.3, avec une valeur de 2,77 m contre 2,70 m pour la Renault.

En revanche, la Megane fait mieux au niveau du coffre avec un volume annoncé de 440 l auquel s’ajoutent 22 l sous le plancher. C’est plus que ce qu’annonce le Nissan Ariya, un SUV de 4,60 m de long ! La Megane fait donc mieux que l’ID.3, qui ne dépasse pas les 385 l, grâce à un moteur envoyé à l’avant. En revanche, aucune des deux ne propose de soute à l’avant en raison de leur architecture.

Moteurs et performances : au coude à coude

Le benchmark tourne à plein régime chez Renault, et la Megane est très similaire à l’ID.3 avec une gamme à trois versions, deux batteries et deux moteurs. La Française fait confiance à la technologie à rotor bobiné, chère à la marque au losange. Installé à l’avant, ce moteur électrique est disponible avec une puissance de 130 ch ou de 218 ch. Les performances n’ont pas encore été communiquées, mais la Megane peut viser un 0-100 km en 7,4 s et une vitesse maximale de 160 km/h dans le meilleur des cas.

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Précisons toutefois que la Renault Megane a l’avantage de ne pas verrouiller sa gamme et que les quatre configurations mécaniques sont disponibles avec les trois niveaux de finition. Ce qui n’est pas forcément le cas avec la Volkswagen ID.3, qui offre un tandem électrique spécifique à chaque niveau de finition.

Mais au final, elle dispose elle aussi de deux moteurs avec un plus conventionnel bloc à aimants permanents de 145 ch ou 204 ch, toujours installé sur le train arrière. C’est la version Pro Performance qui affiche les meilleurs chronos en raison de son rapport poids/puissance plus avantageux : la vitesse maximale est bridée à 160 km/h et le 0-10 km/h réclame 7,3 s.

Batteries et autonomies : moins de capacité mais plus d’efficience chez Renault

Au même titre que les moteurs, on retrouve dans ces compactes deux batteries différentes. À tous les niveaux de finition, la Megane ouvre le bal avec la version EV40 qui dispose d’une unité de 40 kWh de capacité utile, lui offrant une autonomie WLTP de 300 km. Il faudra se diriger sur les configurations Super Charge ou Optimum Charge (toujours associées au moteur de 220 ch) pour bénéficier d’une batterie de 60 kWh qui annonce, selon les finitions, entre 450 et 470 km d’autonomie.

Chez Volkswagen, l’ID.3 est disponible avec une batterie de 58 kWh ou de 77 kWh. Que ce soit avec la version Pro (moteur de 145 ch) ou Pro Performance (moteur de 204 ch), elle promet entre 397 km et 417 km d’autonomie. La grosse batterie de 77 kWh, uniquement disponible sur la version Pro S et avec le moteur de 204 ch, grimpe à une fourchette comprise entre 545 km et 548 km.

Calculatrice en main, la Renault Megane avoue une moyenne de 13,33 kWh/100 km (ou de 12,77 kWh/100 km avec la plus sobre des versions EV60). Du côté de chez Volkswagen, la consommation moyenne grimpe à 14,25 kWh/100 km (version 58 kWh) ou 14,10 kWh/100 km (version 77 kWh). Bien entendu, il ne s’agit là que d’une simple théorie qui mériterait d’être vérifiée lors d’un comparatif sur la route. Mais d’après ces valeurs officielles, la Megane s’annonce comme la moins gourmande des deux.

Recharge : l’ID.3 n’impose pas de dilemmes

Au coude à coude sur l’ensemble des critères analysés, les deux électriques se différencient avec leur offre en matière de système de recharge. Et c’est notamment le cas de la Renault Megane e-Tech qui propose de nombreuses configurations. Il faudra ainsi cocher la version EV60 Optimum Charge pour bénéficier du chargeur AC de 22 kW et du système rapide DC de 130 kW. Les versions Super Charge et Standard Charge se limitent à un chargeur AC de 7 kW, mais cette dernière ne dispose pas de recharge rapide pour sa batterie de 40 kWh.

Mais après les premiers retours des clients intéressés avant l’annonce des tarifs, Renault a revu sa copie et propose aussi la version EV40 Boost Charge : celle-ci propose un chargeur AC de 22 kW et une recharge rapide de 85 kW. Un juste milieu qui pourrait donc offrir un choix de plus à la clientèle, auparavant prise en otage par la gamme.

La Volkswagen ID.3 jalouse sans doute la puissance triphasée de 22 kW, mais elle se montre équitable avec tous les niveaux de finition : quelle que soit la configuration retenue, elle propose un chargeur AC de 11 kW et un système DC de 120 kW. Exception faite de la version Pro S haut de gamme qui grimpe à 135 kW.

Faisant partie du consortium Ionity, Volkswagen propose un tarif préférentiel grâce à son offre We Charge Plus, avec un prix de 0,30 €/min contre un abonnement (avec engagement de 12 mois) au prix de 17,49 €/mois (9,99 €/mois la première année).

Renault ne propose aucune offre, à l’exception d’une carte Mobilize Charge Pass gratuite qui permet de déverrouiller 260 000 points de recharge publics au prix de l’opérateur. Pour bénéficier du réseau Ionity, par exemple, il faudra souscrire à Ionity Passeport (ouvert à toutes les marques) qui fait tomber le prix à 0,35 €/min avec un abonnement de 17,99 €/mois (sur 12 mois).

Gamme et prix : Un cœur de gamme proche des tarifs de l’ID.3

Au final, la Renault Megane arrive avec un catalogue de douze versions, quand la Volkswagen ID.3 n’en propose que trois (hors finitions Business) ! Avec plus de choix en concession Renault, la Megane permet de satisfaire une plus large demande. Le catalogue s’ouvre au prix de 35 200 € avec la version Equilibre/EV40 Standard Charge, et grimpe à 47 400 € avec l’Iconic/EV60 Optimum Charge.

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En face, l’ID.3 met sur la table trois tarifs avec une version Pro à 39 300 €, une Pro Performance à 40 900 € et une Pro S à 44 600 €. La gamme est d’autant plus simple que la dotation en série est similaire entre toutes les versions, les différences d’équipements se faisant essentiellement avec le catalogue d’options.

Semblable à une Renault Megane Techno milieu de gamme en termes d’équipements, la Volkswagen ID.3 attaque un peu plus haut avec un prix de 39 300 € contre 38 200 € pour la Française. Mais il faut rappeler que l’ID.3 propose ici une meilleure autonomie, mais aussi une recharge AC plus puissante et un système de recharge rapide. L’étau se resserre toutefois tout en haut avec une différence de seulement 100 € entre une Megane Techno/EV60 Optimum et une ID.3 Pro S.

Renault Megane e-Tech ou Volkswagen ID.3 : laquelle choisir ?

Ces deux compactes ouvrent un nouveau chapitre dans l’histoire de leur constructeur respectif : premières d’une génération de véhicules reposant sur une plateforme entièrement dédiée, leurs ambitions sont grandes. Alors que la Volkswagen ID.3 a rapidement rencontré le succès en s’imposant comme l’une des électriques les mieux vendues en Europe, tout reste à faire pour la Renault Megane e-Tech Electric, en lice pour le titre de la Voiture de l’Année.

Mais sur le papier, la Française ne manque pas d’arguments face à sa concurrente, à commencer par un design plus marqué, un coffre plus généreux et une construction de gamme plus intéressante. Et si elle pouvait y perdre quelques plumes, elle se rattrape de justesse avec la configuration Boost Charge, qui ne pénalise pas au chapitre recharge les clients ne voulant pas faire le choix des EV60. Mais précisons que cette version sera disponible ultérieurement.

Sur le papier, la Renault Megane e-tech a donc tout pour plaire. Encore faut-il qu’elle puisse garder la tête haute sur la route, lorsque nous opposerons ces deux voitures électriques. En attendant, n’hésitez pas à nous faire savoir laquelle vous fait le plus chavirer dans les commentaires.