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Cette fois-ci c’est la bonne : fini les concept-cars, la marque au losange nous régale et présente la version finale de ce qui va être la future Renault 5 Turbo 3E. À mi-chemin entre nostalgie et skyrock technologie, la supercar de poche a tout d’une grande : une fiche technique hallucinante, l’architecture 800V permettant une charge ultra-rapide et même un grand coffre. Présentation.
C’est dans l’ancienne usine de Flins, dans les Yvelines, que Renault nous a donné rendez-vous pour dévoiler la bête et ce lieu est loin d’être anodin. À l’époque de la première R5 des années 1970, cette même usine fabriquait jusqu’à 2 000 exemplaires par jour, a-t-on appris lors de notre visite privilégiée des lieux. Un lieu qui a ensuite été reconverti en « première usine d’économie circulaire de la mobilité en Europe », où l’on se concentre principalement sur l’innovation et à la transmission des savoir-faire.
Je ne ferai pas l’affront de vous présenter la R5 de première génération puisque vous la connaissez certainement mieux que moi, je vais juste faire un léger rappel historique des versions Turbo car, aujourd’hui, ce sont surtout elles qui nous intéressent.
La première Turbo est sortie en 1980 et elle s’est écoulée à 1 690 exemplaires. La recette de l’époque est simple : un « gros » moteur 1397 cm3 en position centrale-arrière, un turbo Garrett et performances de supercar (de l’époque) : 160 ch, 206 Nm de couple, 210 km/h de vitesse de pointe et un 0 à 100 km/h pulvérisé en 6,4 s. C’est la première Renault de série à recevoir un turbo d’ailleurs, juste après les premiers succès de la technologie en compétition.
En 1982, la Turbo 2 vient remplacer la Turbo en apportant son lot d’améliorations pour la rendre encore plus sportive. Si la mécanique n’évolue pas, c’est essentiellement au niveau de la carrosserie et du châssis que le gros travail est fait. Puis arrive le Groupe B. La Turbo 2 se radicalise et enfile son premier jogging Tour de Corse confectionné par le grand couturier français Jean Ragnotti.
Bref, je ne vous apprends rien, les versions Turbo de la R5 originale étaient des versions radicales, ultra-limitées (4 857 exemplaires en tout) et elles portaient le nom Turbo parce que ben… elles avaient un turbo. Nous sommes en 2025 et l’histoire recommence, mais avec des technologies et des contraintes de 2025. La nouvelle Renault 5 est désormais électrique, tout comme sa version Alpine d’ailleurs (qui s’appelle A290). Et c’est justement avec Alpine que cette Renault 5 Turbo 3E a été conçue.
À lire aussiEssai : Alpine A290, une digne héritière électrique de la Renault 5 Alpine Turbo ?Quarante ans après la première Turbo 2, en 2022, Renault présente un show-car absolument fou, la Turbo 3E. Plus qu’un simple rétrofit ou projet restomod, les ingénieurs du losange se sont lâchés et ont créé une véritable bête de course. Course de drift précisément puisque le prototype a tellement de couple sur l’essieu arrière (soudé pour l’occasion) que l’auto dérape au moindre virage et à n’importe quelle vitesse. « Inconduisible et fun », c’est à peu près comme ça que les ingénieurs — qui l’ont conçu et que nous avons rencontrés à Flins — décrivent le proto.
Mais ce n’est qu’un concept-car qui n’a pas la vocation à devenir une voiture de série. Du moins c’est ce que nous avons tous cru, y compris les ingénieurs de Renault d’après les témoignages recueillis. Sauf qu’un certain Luca de Meo a surpris tout le monde et a publiquement déclaré que la R5 Turbo 3E allait avoir une version de série et qu’elle allait être au moins aussi folle que le concept.
Luca de Meo l’a dit, Luca de Meo l’a fait. Nous voici en mars 2025 devant une maquette de voiture définitive, et nous avons même une date de sortie : 2027. Tout n’est pas encore calibré bien sûr et certaines choses risquent d’évoluer en deux ans, mais Renault nous assure que ce que nous avons vu aujourd’hui correspond à environ 95% du modèle final.
Tout comme les versions Turbo et Turbo 2 de l’époque, la Turbo 3E est une propulsion. Et cette transmission inédite est assurée par deux gros moteurs de 200 kW (approximativement 270 chevaux) situés dans chaque roue, pour un total de 400 kW (540 chevaux) et 4 800 Nm de couple. Des chiffres hallucinants qui méritent cependant une légère nuance, car il s’agit du couple à la roue qui n’est pas exactement la mesure habituelle… Figurez-vous que c’est cette technologie inédite du moteur-roue que Renault considère comme étant le « Turbo » actuel, les latences en moins.
Et ce n’est pas fini avec les chiffres de fou ! Renault annonce un 0 à 100 km/h en moins de 3,5 secondes et une vitesse de pointe de 270 km/h ! C’est tout simplement la Renault de série la plus performante et la plus dingue de tous les temps !
Renault nous a dit à plusieurs reprises « drift » ou « machine à drift », etc. Et évidemment, une R5 Turbo qui a du mal à se déplacer en ligne droite sur un circuit, on pense immédiatement au grand Jean Ragnotti et sa R5 Maxi Turbo. J’ai personnellement eu la chance de rencontrer ce grand monsieur du sport automobile français dans une autre vie, mais ce n’est pas le propos ici.
Et donc, en plus des différents modes de conduite habituels (Regular, Snow, Sport et Race), l’auto propose un mode « drift assist » pour vous aider à devenir le Jeannot des temps modernes. Ah oui, y a même un frein à main vertical (à commande hydro-électronique), comme dans les voitures de rallye ou de drift justement. Pour ma part, il me tarde de tester ça.
Performances de la R5 Turbo 3E | |
Puissance | 540 ch (400 kW) |
Couple à la roue | 4 800 Nm |
0 à 100 km/h | <3,5 s |
Vitesse maximale | 270 km/h |
La Turbo 3E est une mini-supercar électrique, comme Renault l’appelle dans ses communiqués, qui embarque une grosse batterie de 70 kWh (NMC) et qui devrait proposer environ 400 km d’autonomie selon le cycle mixte WLTP, ou « plusieurs hot laps sur le Nürburgring« , d’après la marque.
Un point totalement inattendu sur cette Turbo 3E est clairement son architecture 800V qui permet des recharges ultra-rapides : jusqu’à 350 kW en courant continu sur une borne compatible. La marque annonce une charge de 15% à 80% se fait en seulement 15 minutes !
Évidemment, l’auto embarque également un chargeur AC de 11 kW qui est bidirectionnel ! Comme sur la R5 classique, on va pouvoir utiliser la batterie de la Turbo 3E comme source d’alimentation pour utiliser des appareils électroniques.
Batterie de la R5 Turbo 3E | |
Capacité batterie | 70 kWh |
Type batterie | NMC |
Charge AC | 11 kW |
Charge AC : 0 à 100% | 8h |
Charge DC | 350 kW |
Charge DC : 15 – 80% | 15 min |
Autonomie estimée | 400 km |
Plus grande, plus large et plus basse que la R5 E-Tech classique, la Turbo 3E en impose, tout comme les Turbo précédentes en imposaient pareillement. Les connaisseurs reconnaitront immédiatement la silhouette musclée inimitable des années 1980 et les non-initiés auront l’overdose d’effet waouh garanti, tout en reconnaissant la petite R5 électrique qui commence à envahir nos rues.
La Renault Turbo 3E se repose sur une toute nouvelle plateforme en aluminium plus large et plus longue que celle sur laquelle repose le modèle de Monsieur Tout-le-Monde, permettant de gagner plusieurs kilos et d’avoir une répartition des masses idéales.
Les prises d’air sont omniprésentes et aucune n’est factice, comme c’est souvent le cas sur des modèles à caractère sportif. Entre les moteurs, les freins et la batterie, il y a du monde à refroidir. Mais certaines jouent par ailleurs un rôle aérodynamique pour compenser le manque d’aileron, comme les prises d’air latérales qui se trouvent en haut.
Dimensions de la R5 Turbo 3E | |
Longueur | 4,08 m |
Largeur | 2,03 m |
Hauteur | 1,38 m |
Empattement | 2,57 m |
Garde au sol | 118 mm |
Poids | 1 450 kg |
Il est à noter que la Turbo 3E est une stricte deux places avec toute la partie arrière non pas condamnée comme sur les Turbo d’époque, mais transformée en coffre. Son volume n’a pas encore été communiqué, cependant il semble aisément pouvoir transporter une paire de pneus de rechange lors d’un track day. Ou alors plusieurs grandes valises pour partir en vacances à la montagne (ou à la mer si vous préférez la mer).
Les sièges baquets sont faits en carbone, tout comme la structure de carrosserie que la marque appelle « superstructure en carbone ». Le pilote a devant lui le double écran de 10,1 et 10,25 pouces issus du modèle E-Tech avec une interface spécifique qui s’inspire des tableaux de bord des modèles Turbo d’époque. Un frein à main vertical façon voiture de rallye à commande électronique fait son apparition. Notons que celui-ci n’est utilisable que sur circuit, car la voiture est également dotée d’un frein de stationnement classique.
La Renault 5 Turbo 3E partage seulement quatre pièces en commun avec la R5 E-Tech classique : les feux arrière, les rétroviseurs, les poignées de porte ainsi que pare-brise (mais celui-ci a dû être réusiné légèrement). Le volant est quant à lui issu d’une Alpine A290.
Renault annonce un gros programme de personnalisation sur la R5 Turbo 3E, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Que ce soit en piochant dans le catalogue des éléments personnalisables de la marque (livrées de carrosserie ou couleur de l’habitacle) ou en créant leur propre design, les 1 980 futurs propriétaires pourront à coup sûr avoir un exemplaire unique. Pour le moment les tarifs n’ont pas été dévoilés, on sait pour l’heure que les réservations seront ouvertes au printemps 2025 pour une livraison à l’horizon de 2027. Affaire à suivre sur Automobile Propre !
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