Le secteur automobile est le deuxième plus grand consommateur d’acier. Un matériau dont la production est particulièrement polluante. La démocratisation de l’acier décarboné pourrait permettre à l’industrie automobile de réduire de 6,9 millions de tonnes les émissions de CO2 liées à la production de voitures en Europe d’ici 2030.

Quel impact aura le passage à l’acier décarboné ?

Dans son dernier rapport, Transport & Environment (T&E) montre comment l’acier décarboné pourrait changer la donne pour l’environnement. En tant que deuxième plus grand consommateur d’acier, le secteur automobile pourrait jouer un rôle de premier plan dans cette transformation. En effet, l’industrie représente 17 % de la consommation de ce matériau au sein de l’Union européenne. Le passage à un acier à faible teneur en carbone pourrait éviter le rejet de 6,9 millions de tonnes d’émissions de CO2 d’ici 2030.

Pour cela, l’ONG estime que les législateurs doivent fixer un cap et des exigences claires. T&E appelle les députés européens à contribuer à « la création d’un marché pilote pour l’acier vert en Europe en fixant des objectifs pour les constructeurs automobiles ». L’idée serait de les inciter à utiliser une quantité croissante d’acier renouvelable dans les nouvelles voitures : 40 % en 2030, 75 % en 2035, puis 100 % en 2040. Selon le rapport, le passage à 40 % d’acier vert n’ajouterait que 57 euros au prix d’un véhicule électrique.

À lire aussi Voitures électriques : pourquoi un recyclage efficace des batteries peut tout changer en Europe ?

Certaines marques s’y mettent déjà

D’ici 2040, le passage à 100 % d’acier vert ne coûtera plus que 8 euros par modèle grâce à une baisse des coûts attendue. Selon Alex Keynes, responsable de la politique automobile chez T&E, « il est nécessaire que les législateurs donnent le coup d’envoi du passage à l’acier à faible teneur en carbone dans l’industrie automobile ». D’ici 2030, l’Europe pourrait être en mesure de produire jusqu’à 172 millions de tonnes d’acier décarboné par an. Une quantité plus que suffisante pour répondre à la demande du secteur automobile.

Certaines marques n’ont pas attendu d’éventuelles directives européennes pour se pencher sur le sujet. Mercedes a annoncé l’année dernière un partenariat avec le suédois H2 Green Steel (H2GS), un producteur d’acier décarboné. Le constructeur automobile prévoit de se faire livrer 50 000 tonnes d’acier vert chaque année. De quoi produire 55 000 voitures électriques encore plus propres. En parallèle, la firme allemande prévoit d’établir une chaîne d’approvisionnement en acier durable en Amérique du Nord.

Produit à l’aide d’une électricité propre, l’acier décarboné a un impact compris entre 50 kg et 400 kg d’équivalent CO2 par tonne produite. En comparaison, l’acier conventionnel émet entre 1 800 à 2 250 kg d’équivalent CO2 par tonne produite. Cette transformation de l’industrie sidérurgique pourrait donc avoir un impact considérable sur l’environnement. De quoi éviter les émissions annuelles de 3,5 millions de voitures fonctionnant aux combustibles fossiles d’ici 2030.