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Tesla organise actuellement son « Get Amped Model S Tour » en Europe, mobilisant 40 personnes sur 4 mois. Une belle occasion de faire les premiers tours de roues avec cette voiture électrique d’exception !
Munich (25-27/01), Zurich (1-3/02), Anvers (7-10/02), Hambourg (15-17/02) et Copenhague (22-24/02) sont les 5 escales qui permettent à un millier de privilégiés d’essayer la luxueuse berline de 7 places. Condition pour y participer : avoir réservé un Model S contre quelques milliers d’euros.
J’ai eu la chance d’accompagner l’un de ces privilégiés. Depuis la Bretagne, nous étions 4 à rejoindre Anvers vendredi 8 février : Stéphane, son fils de 11 ans, moi-même et mon fils du même âge. Rendez-vous était donné à 16h00 au Crowne Plaza Hôtel.
Une fois les badges passés autour du cou, nous pouvions entrer dans le vaste espace réservé, où un Roadster noir semblait nous indiquer le buffet en attendant de nous présenter sa cousine.
Sans doute aussi belle dans un salon que sur la route, une Model S rouge métallisé nous attendait déjà derrière une double porte. Si la couleur ou l’intérieur ne plaisait pas, il était possible de rêver à sa propre configuration idéale avec les nuanciers exposés et de la réserver depuis un des Imac nouvelle génération offerts en libre service. À moins d’être plutôt séduit par les portes papillon du Model X virtuellement présenté.
On remarque immédiatement les lignes élégantes et harmonieuses de la belle jusque dans ses moindres détails. Les portes sans montant de fenêtre ne sont pas sans évoquer d’anciennes américaines… mais aussi la DS de Bertoni. Pour ouvrir la porte de l’extérieur, il suffit d’effleurer l’intérieur de la poignée rétractable (pas d’action mécanique). Véhicule verrouillé, les poignées affleurent à peine de la carrosserie ; véhicule ouvert, elles se déploient de quelques centimètres.
La prise de recharge est cachée derrière le feu gauche arrière. Le port est entouré de LEDs qui indiquent le taux de charge de la batterie par leur rapidité de clignotement. Derrière le volant en cuir, différents affichages sont possibles, dont des informations concernant la batterie et les derniers déplacements. La console tactile centrale de 17″ et d’excellente résolution est intuitive et très simple d’utilisation. En quelques secondes, je savais comment jouer sur le pourcentage d’ouverture du toit ouvrant et ouvrir le capot à l’avant.
Avec à peine plus de temps, on arrive à maîtriser le niveau d’assistance à la direction et au freinage, la hauteur de caisse, et même le niveau de récupération d’énergie à la décélération. On peut aussi activer ou non le ramping, ce système qui permet au véhicule d’avancer au pas dès la vitesse engagée. La grande surface de la console aide à intervenir rapidement : indispensable lorsqu’on roule déjà ! Le volume de chargement est énorme car le coffre arrière est de 745 L (1645 L banquette rabattue) auquel il faut ajouter le coffre avant de 150 L : du jamais vu dans cette catégorie !
De la présentation en hollandais avec son diaporama anglophone, et des discussions avec l’équipe Tesla, on pouvait retenir quelques informations globales importantes :
La Model S Performance de notre essai nous attendait sur le parking derrière l’hôtel. Elle fait partie des 5 exemplaires arrivés en Europe par avion. De fait, il s’agit d’une version plus particulièrement réservée au marché Américain. La version européenne bénéficiera de quelques modifications, mais également d’améliorations avant sa sortie officielle cet été. De couleur blanche, elle cache discrètement sa batterie de 85 kWh qui pourrait nous conduire à 500 km de là !
Alors que nous ne devrions avoir que 11 minutes et 7 kilomètres pour l’apprécier sur route, ce seront finalement plus de 30 minutes que nous aurons pour appuyer franchement sur l’accélérateur et évaluer le jeu de la suspension très sophistiquée. Notre accompagnateur est heureusement français et incollable sur son sujet. Au volant, on remarque de suite l’intérêt du rétroviseur numérique qui s’affiche sur la console centrale, car très utile pour se garer et surveiller les arrières, bien mieux qu’avec le classique accessoire du haut du pare-brise.
Autrefois, on préconisait parfois de faire faire à bébé un tour en voiture lorsqu’il ne voulait pas dormir. Aujourd’hui, s’il pleure et vous exaspère, collez-lui une accélération de Tesla Model S : ça le calmera forcément !
Sièges et rétros ajustés, ceintures bouclées, c’est parti pour l’essai sur route. Au premier feu rouge, un conducteur au pied lourd aligne sa Mercedes. Dès le feu vert, Stéphane appuie à fond sur l’accélérateur. La Model S nous plaque littéralement au fond de nos sièges en cuir et alcantara épais et bien enveloppants. Avec ses pneus thermogommes et son énorme couple de 600 Nm, la Tesla zigzague légèrement de l’arrière. Dans le rétro, la Mercedes est vite devenue un petit point. La suite du parcours alterne les phases d’accélération et de freinage. Dans le trafic, on apprécie la maniabilité de la Model S qui offre un bon rayon de braquage.
Dès les premiers mètres, on a l’impression de flotter sur un coussin d’air. Le confort offert par la suspension pneumatique est remarquable et semble a priori similaire au système hydractive de dernière génération de PSA. Toutefois, sur route pavée, de l’arrière, je n’ai pas pu écrire dans mon carnet de notes sans que le résultat soit de type graph de température, donc totalement illisible. Citroën faisait mieux en 1955 avec sa DS ! En revanche, face aux standards allemands, et notamment BMW qui se sent ici attaqué sur son terrain, y’a pas photo ! Surtout que l’épaisseur des pneus est plus proche des bandages pleins des antiques camions 1900 que du moelleux habit Bibendum.
Moins silencieux qu’avec une C-Zéro, le roulage laisse échapper un léger ronronnement, comme celui d’une puissante sportive à essence dont on étoufferait le bruit sous de volumineux oreillers. C’est franchement agréable et adapté à l’engin. Pour s’en faire une idée, vous pouvez chercher sur Youtube la vidéo prise depuis l’intérieur d’une Tesla S d’un duel avec une BMW M5. Il n’est pas acquis que ce comportement sera aussi celui des livraisons européennes.
Le dossier de janvier 2013 de « Voiture écologique » se demandait si la Model S serait la meilleure voiture du monde. Par son avance en matière d’équipement numérique, son design, son autonomie de 500 km environ dans la version essayée, la protection de la chaîne électrique (imaginez les batteries soumises aux fréquents et puissants démarrages comme dans notre essai), l’ergonomie du tableau de bord et de la console, la tenue de route : elle l’est !
Cependant, elle n’est pas exempte de quelques défauts de jeunesse que la passion saura pardonner, surtout s’ils sont corrigés. Pour exemple, la ceinture de sécurité de ma place arrière restait bloquée. D’une facture un peu légère à mon goût, je pense que les puissantes accélérations ont mis à mal son système de blocage. Notre essayeur n’a pas plus apprécié la qualité des plastiques durs typiquement américains, les ceintures de sécurité à l’avant qui ne se règlent pas en hauteur, et le commando du contrôleur limiteur de vitesse qui se confond à l’usage avec celui des clignotants, moins visible et accessible. Notre accompagnateur a mentionné quelques améliorations à venir : voilà un exemple d’équipements à revoir.
Pour autant, avec l’argent en poche, je signe tout de suite !
Anecdote : le fils de Stéphane et le mien ont été les deux premiers enfants français à rouler en Model S.
La Tesla S devrait être disponible cet été, avec une production de 20.000 véhicules par an, dont la moitié pour l’Europe. Si le coeur vous en dit…
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