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Automobile Propre fait le bilan de 2024 ! A tour de rôle, les membres de la rédaction partagent coups de coeur et coups de gueule… et commencent à jeter un oeil sur 2025. D’ailleurs, Philippe n’attend pas particulièrement une nouveauté de l’année prochaine. Il a déjà le modèle qui lui convient dans son garage.
Après une ou plusieurs voitures électriques plus ou moins abouties, nombre de constructeurs sont désormais partis sur des gammes qui m’apparaissent moins attractives. Les carrosseries continuent le plus souvent à prendre du volume et les consommations sont devenues élevées. Si on croise tout cela avec le niveau des prix, les modèles branchés renvoient souvent l’image qu’ils sont destinés aux classes aisées.
Même si elle n’est pas encore accessible au plus grand nombre, la Renault 5 E-Tech sort à mon avis du lot. Déjà, elle ose s’afficher dans des teintes qui défient la morosité ambiante dans les rues. Après la Zoé qu’on a pris l’habitude de voir surgir à presque tous les coins de rue, on a un modèle au design globalement sympa.
La présentation intérieure est également capable de séduire, que l’on ressente ou non une pointe de nostalgie pour la citadine originelle lancée au début des seventies. La version qui emporte ma préférence est la Roland Garros livrable l’année prochaine. Peut-être en occasion pour moi dans quelques années.
Intégrer la recharge bidirectionnelle afin de bénéficier des fonctionnalités V2L et V2G est une excellente idée pour une voiture polyvalente qui mérite alors encore plus que d’habitude cette étiquette. Sa fabrication en France est un point que beaucoup jugeront positif.
Apprécier cette voiture ne doit cependant pas masquer que pour bénéficier d’un niveau d’équipement satisfaisant, il faut encore signer pour un modèle au tarif élevé, et trop dissuasif pour beaucoup de foyers.
Ce qui a nettement évolué en 2024, c’est le réseau de recharge pour véhicules électriques sur les autoroutes françaises. Il n’est désormais plus besoin de recourir à un planificateur ou de préparer ses arrêts à l’avance. Se déplacer loin avec un VE est quasiment devenu aussi facile qu’avec un modèle thermique sur ces voies. C’est d’autant plus vrai si on peut éviter les jours et horaires très chargés. Au passage, merci aux bénévoles qui ont permis cet été de fluidifier l’accès aux bornes.
Nous avons eu l’occasion d’interviewer cette année plusieurs professionnels et particuliers qui utilisent des modèles équipés de batteries de moyenne capacité pour parcourir parfois de 500 à près de 1 000 km dans la journée. Les temps d’arrêts ne sont pas des temps d’attente, mais des plages horaires qui permettent de se restaurer, de passer des appels téléphoniques pour prendre des rendez-vous ou de travailler un peu sur l’ordinateur.
Chez quelques opérateurs de recharge, les tarifs restent élevés. D’autres proposent sur leurs bornes ultrarapides des formules intéressantes avec un kilowattheure parfois bien moins cher que sur le matériel 22 kW AC installé en voirie par les syndicats départementaux de l’énergie.
Sur le réseau secondaire, c’est en revanche beaucoup moins rassurant. Certaines zones, y compris en milieu rural, peuvent être très bien équipées. Ainsi le secteur de la ville bretonne de moins de 4 500 habitants dans laquelle je réside et où Lidl et McDo cassent les prix. Ailleurs, on peut encore trouver des déserts de la recharge.
Cette année, mon coup de gueule vise toutes les manipulations qui cherchent à torpiller la mobilité durable, qu’elle soit électrique à batterie ou non. Bien sûr il y a eu ces quelques reportages audiovisuels sur TF1 qui confirment que j’ai bien eu raison de me débarrasser de ma télévision il y a presque 25 ans, avec la naissance de mon premier enfant.
C’est grave, mais il y a pire encore à mon avis. Pendant des années, les infox sur les voitures électriques ont été répandues principalement par ignorance. En 2024, nous avons vu débarquer des personnes s’inscrivant sur Automobile Propre et d’autres sites Internet pour sciemment casser le véhicule électrique, n’hésitant pas à utiliser l’intelligence artificielle pour formuler des réponses fleuves en peu de temps.
Les attaques ne sont pas toujours frontales avec les voitures. Elles vont se faire plus subtiles, en se plaignant par exemple que les bornes de recharge enlaidissent les rues et monuments historiques, ou qu’elles posent des problèmes aux personnes en fauteuil roulant pour circuler sur les trottoirs. Le phénomène a été perçu par des lecteurs particuliers, des professionnels ou des responsables d’association avec lesquels je suis, ou j’ai été, en contact.
On ressent nettement une volonté de manipulation. Ce que l’on peut craindre, c’est que de telles interventions emportent en bonne partie l’opinion du public, au point de provoquer une fracture isolant les électromobilistes, les assimilant à des passionnés marginaux, ou, pire, à une catégorie déconnectée des réalités.
Dans un contexte où des pétroliers, autoproclamés énergéticiens, reculent sur le renouvelable, et où des constructeurs lèvent le pied de l’accélérateur sur leurs modèles moins carbonés, c’est une difficulté de nature à ralentir les efforts urgents à faire pourtant pour l’environnement, le climat, et la santé publique.
Est-ce parce que je roule en électrique depuis plus de 17 ans ou parce que les nouveaux modèles me déçoivent majoritairement, peut-être un peu des deux ? Je n’attends pas de voiture en 2025. La coréenne électrique de 2021 que j’ai m’apparaît comme le meilleur compromis par rapport à mes besoins aujourd’hui. Certes, elle n’est pas parfaite.
Quel SUV compact électrique neuf mais assez généreux en coffre et en espace pour les passagers me permettrait d’effectuer des trajets aller et retour de plusieurs centaines de kilomètres en ne consommant l’été qu’entre 11,5 et 12,5 kWh/100 km ? Et ce, avec pour moitié des routes à quatre voies, et en appliquant une éco-conduite dynamique ? Quel VE annoncé en 2025 m’apporterait la confiance de pouvoir parcourir sans souci de batterie un kilométrage important ? Combien faudrait-il que je paie par mois pour disposer des mêmes prestations et de la même fiabilité que pour ma voiture électrique actuelle ?
De nombreux VE du marché me poseraient des problèmes pour les stationner dans le box que je loue. A force d’aligner de nouveaux modèles toujours plus gros, plus chers, plus gourmands, avec des tas de dispositifs dont je n’ai pas besoin, les constructeurs ont fini par me perdre.
Avant de passer à l’électrique en 2007, j’achetais vers leurs 100 000 km des voitures boudées en occasion mais en parfait état à des prix compris entre 1 000 et 3 200 €. Par exemple cette Citroën XM Break Turbo CT GPL de 1995 acquise en 2004 ou 2005 et dont je retrouve globalement l’agrément de conduite et de confort avec mon actuelle voiture électrique.
Beaucoup d’automobilistes procèdent encore comme je l’ai fait. Pour eux, ce qu’il faut attendre le plus, ce sont des VE d’occasion fiables et abordables. En 2024, on peut désormais en trouver dans la tranche de 10 000 à 15 000 €. En espérant des prix encore plus bas, l’offre devrait s’élargir l’année prochaine alors que les garages formés par Revolte pour les réparer et les entretenir vont se multiplier.
Après avoir fait des efforts financièrement importants pour rouler en électrique, et maintenant que j’ai un modèle qui me convient et me donne toute satisfaction, je fais une pause. Peut-être même n’achèterais-je plus jamais d’autre voiture. Ce que j’attends pour les années à venir, c’est qu’une offre de véhicules électriques en location ponctuelle démarre dans ma ville. Car au quotidien, je n’ai pas besoin d’un véhicule, pas même pour remplir le frigo.
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Voiture électrique25 décembre 2024
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