Pourquoi les voitures électriques coûtent plus cher à réparer

Une étude de l’association Sécurité et Réparation Automobiles (SRA) indique que réparer une voiture électrique coûte 14 % de plus que la moyenne des véhicules toutes énergies confondues.

Opter pour une voiture électrique, c’est la promesse d’avoir des coûts à l’usage plus intéressants. C’est incontestable avec le budget carburant. En revanche, en cas d’accrochage ou d’accident, la facture des réparations peut réserver une mauvaise surprise.

Une étude de l’association Sécurité et Réparation Automobiles (SRA) vient de le montrer. 800.000 rapports d’expertise post-sinistre ont été analysés. Par rapport à la moyenne, tous véhicules confondus, les électriques coûtent 14,3 % de plus à réparer. On note toutefois que c’est encore pire avec les hybrides, qui sont à 15,7 % de plus que la moyenne.

Les explications à cette situation sont nombreuses. On pense d’abord à un effet de l’âge. Globalement, les modèles hybrides et électriques sont plus récents et donc plus technologiques. Or, les nouveautés multiplient les aides à la conduite, avec capteurs et caméras associés. Elles font aussi la part belle aux signatures lumineuses complexes.

Mais ces aspects concernent également les modèles thermiques. L’étude s’est d’ailleurs penchée sur les coûts de réparation des autos de moins de deux ans. Et les véhicules électriques restent 7,7 % plus chers à réparer. Pour les hybrides, c’est encore + 10,4 %.

Des voitures plus complexes

On a l’écart logique lié à des mécaniques plus complexes. Une hybride, c’est mine de rien un bloc thermique, un petit bloc électrique et une petite batterie ! Et forcément, pour une 100 % électrique, la grosse batterie va vite faire s’envoler les coûts de réparation, d’autant que les constructeurs donnent des consignes strictes pour le remplacement de la batterie après un choc violent, voire plus simplement si l’élément a été dégradé par de fortes chaleurs.

Le surcoût des réparations des véhicules électrifiés peut aussi venir de spécificités propres à leur conception. Pour améliorer l’autonomie, les marques vont soigner l’aérodynamique. Outre des formes plus complexes pour les panneaux de carrosserie, on peut avoir la présence d’éléments aéro mobiles derrière le bouclier ou des poignées de portes rétractables. Sans oublier l’usage de matériaux plus légers et plus onéreux, comme l’aluminium.

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De nouvelles méthodes de production sont aussi pointées du doigt. On pense notamment au giga-casting développé par Tesla, une technique qui consiste à réduire drastiquement le nombre de composants de la structure d’une voiture, avec à la place de très grosses pièces. En cas d’accident, cela peut amener à changer un bout énorme de l’auto !

Plus de main d’oeuvre

D’ailleurs, un autre élément incriminé est le coût des pièces détachées. Outre les fioritures esthétiques, il y a des pièces plus classiques qui sont curieusement plus onéreuses. Par exemple, pour changer un pare-brise, le coût atteint 1077 euros avec une électrique, soit 1,39 fois le prix des véhicules à essence, selon des chiffres de Facts & Figures rappelés par Les Échos.

Certains pointent aussi du doigt le fait que face à la difficulté de gagner de l’argent avec la vente des voitures électriques neuves, des marques tentent de se rattraper à l’étape du SAV, avec des pièces plus onéreuses.

Sans oublier que les propriétaires de modèles électriques récents vont favoriser le SAV dans le réseau de la marque, plutôt que dans un petit garage indépendant, avec bien souvent un coût horaire de la main d’œuvre plus élevé. Réparer une électrique, cela demande aussi plus de compétences et de temps, car il y a des consignes spécifiques de sécurité.

Tout cela a un autre effet négatif : les assureurs vont répercuter ces surcoûts dans leurs tarifs. Assurer une voiture électrique devient donc plus cher aussi.