AccueilArticlesPlan de l'Europe pour soutenir la voiture électrique : des annonces décevantes

Plan de l'Europe pour soutenir la voiture électrique : des annonces décevantes

La suite de votre contenu après cette annonce

La Commission Européenne a dévoilé son plan d’action pour venir en aide à l’industrie automobile. Mais les annonces sont plutôt timides, renvoyant finalement la balle aux Etats ou évoquant de prochains débats.

Entre ses difficultés à passer à l’électrique et la pression de la concurrence chinoise, l’industrie automobile européenne est sous pression. Et vu qu’elle représente de très nombreux emplois aux quatre coins de l’Union, la Commission est allée au chevet des constructeurs. Sa présidente Ursula von der Leyen a lancé en janvier un dialogue stratégique sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, et a dévoilé ce 5 mars les mesures retenues pour renforcer la compétitivité du secteur.

Une flexibilité pour les objectifs CO2

On le savait déjà, l’Union va lâcher un peu de lest en matière de normes CO2. Pour rappel, les quotas à respecter dans le cadre de la réglementation CAFE ont été durcis en 2025. Face à l’inquiétude des marques, la Commission va mettre en place une flexibilité, en établissant une moyenne des rejets sur une période de trois ans (2025-2027). Cela va permettre aux marques de compenser tout déficit au cours d’une ou de deux années par des réalisations excédentaires au cours de la ou des autres années.

À lire aussiNormes CO2 : victoire pour les constructeurs, l’Europe va assouplir une règle pour éviter les amendes

Pas question de revoir toutefois le quota actuel. Et l’objectif de mettre fin au thermique en 2035 n’est pas remis en cause. Mais la Commission va accélérer « les travaux de préparation de la révision prévue du règlement sur les normes en matière de CO2 pour les voitures et les camionnettes ». En clair, la clause de revoyure de 2026 sera ouverte avant fin 2025 et l’Europe se dit prête à regarder d’autres technologies qui respectent la neutralité carbone.

Pas de bonus européen

On attendait surtout des annonces pour booster les ventes de voitures électriques, le marché n’ayant clairement pas progressé comme les marques l’espéraient. Le problème est que sur ce point, les constructeurs vont être refroidis car si la Commission dit s’employer « à trouver des moyens de stimuler la demande de véhicules européens à émissions nulles », elle n’a rien prévu de particulier, si ce n’est inciter les pays membres à agir !

La Commission dit ainsi qu’elle va faire des recommandations, en trouvant les bonnes idées en Europe et en trouvant « les sources de financement potentielles que les États membres peuvent utiliser », soit dans des fonds déjà en place. L’Europe encourage par exemple l’adoption d’un leasing social comme la France l’a fait en 2024. Mais pas de bonus européen avec l’argent de l’Europe donc.

La demande de voitures électriques doit aussi passer par les flottes, qui pèsent très lourd sur le marché européen. L’idée semble être de davantage taxer le thermique pour favoriser l’électrique, mais pour l’instant, ce sera à chaque Etat membre d’agir… Des mesures européennes seraient prévues pour fin 2025.

Pour la recharge, la Commission rappelle que l’Europe est déjà bien dotée en bornes… mais des pays restent très en retard. Elle renvoie au règlement sur l’infrastructure pour carburants alternatifs (AFIR), qui exige des stations de recharge rapide d’au moins 150 kW pour voitures et camionnettes tous les 60 km le long des principaux corridors de transport de l’Union. Là encore, la Commission se contente surtout de proposer aux pays en retard de les aider à regarder comment ils doivent s’y prendre.

Des batteries plus compétitives

Un point important est en revanche plus clair : l’Europe veut soutenir l’industrie des batteries pour les modèles électriques, que ce soit pour la production des cellules ou de leurs composants, avec des subventions. En boostant la production, l’Europe veut faire baisser les prix.

Bruxelles veut aussi inciter les géants asiatiques à transférer compétences et technologies aux Européens, via la création de coentreprises pour leurs projets d’usines chez nous. Ce pourrait être une des conditions pour obtenir des subventions européennes. Des aides obtenues dans le cadre de la décarbonation pourraient être soumises à un quota minimal de « made in Europe ».

Le plan présenté le 5 mars propose la création d’une « entité d’accès aux matières premières des batteries « , qui aidera les constructeurs à obtenir les matières premières dont ils ont besoin en mettant en commun leurs engagements et leurs investissements. L’Europe veut aussi accélérer la procédure d’autorisation pour le raffinage des matériaux de batteries et aider la coopération entre les entreprises qui se sont lancées dans le recyclage.

Et pour que notre industrie soit compétitive, l’Europe va surveiller la concurrence des autres régions. Elle « garantira des conditions de concurrence équitables en utilisant des instruments de défense commerciale, tels que des mesures antisubventions, pour protéger les entreprises européennes contre la concurrence déloyale ».

Accélérer sur la voiture autonome

Outre la voiture électrique, l’Europe veut soutenir la voiture autonome. L’Union veut ainsi uniformiser les règles, chaque pays faisant actuellement à sa sauce. Elle veut aussi une alliance entre les acteurs du secteur, avec l’idée de standardiser le plus possible les architectures logicielles et composants électroniques des voitures.

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce


Nos guides