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Afin de gagner du temps et éviter les déconvenues, une petite partie des conducteurs d’une électrique sont prêts à payer un supplément pour réserver une borne de recharge.
C’est un titre de nos confrères anglais d’AutoExpress qui a attiré l’attention de la rédaction d’Automobile-Propre. « Recharge électrique : deux tiers des conducteurs pourraient payer plus pour réserver une borne publique ». Cette donnée correspond à un sondage mené auprès de 1.000 conducteurs britanniques. Dans le détail, 27 % seraient prêts à dépenser jusqu’à 10 £, 33 % jusqu’à 5 £. Il y en a même 7 % prêts à mettre plus de 10 £, ce qui représente plus de 11 €. Et ceci donc en plus des kWh.
Deux tiers de conducteurs prêts à payer ce supplément qui donnerait la garantie d’avoir une borne disponible lors d’un arrêt recharge, cela nous a semblé élevé. Alors, comme nous aimons le faire régulièrement, nous avons posé la même question auprès de notre communauté, via notre page YouTube. Bien sûr, cela n’est pas un sondage qui suit un protocole garantissant la représentativité, mais il nous donne une indication intéressante, d’autant qu’il est ouvert à tous les internautes. Et plus de 6.000 personnes ont voté au cours du dernier week-end, preuve que le sujet intéresse !
De notre côté, on obtient un total de personnes qui pourraient payer ce supplément à 24 % seulement ! Dans le détail, il y a 2 % de répondants prêts à payer peu importe la somme. 19 % accepteraient un surcoût qui ne dépasse pas 2 €. Et 3 % un surcoût qui se limite à 5 €. Nous avions d’ailleurs fait le choix d’adapter les prix à la baisse dans les choix de réponse, car on imaginait d’emblée le conducteur français plus réticent à mettre une grande somme. Et les résultats nous donnent raison, car sur 24 % de oui, on a déjà 19 % qui ne veulent pas dépasser 2 €.
C’est donc le non qui l’emporte largement, avec 63 % (et il reste 14 % de je ne sais pas). Pas vraiment surprenant. Il semble d’ailleurs saugrenu à certains de faire payer pour cela, faisant la comparaison avec la réservation d’une pompe à essence dans une station. L’usage d’un véhicule électrique est toutefois différent de celui d’un modèle thermique. Sur un trajet, refaire une partie du plein prendra quelques dizaines de minutes et les bornes peuvent manquer. Cela demande donc un peu de préparation et d’organisation. D’où l’existence de planificateur d’itinéraires, qui permettent de définir les bons arrêts.
À lire aussiReportage – Le chassé-croisé en voiture électrique : une journée en enfer sur l’autoroute A7 ?Il y a toutefois du mieux sur la présence des bornes chez nous, comme ont pu le dire plusieurs des votants dans les commentaires sous le sondage, en indiquant n’avoir pas eu de problème d’attente au moment de la recharge cet été, et ne voyant donc pas l’intérêt de payer une telle option. La différence entre notre sondage et celui mené au Royaume-Uni peut d’ailleurs s’expliquer par le manque de borne chez nos voisins. Si ceux-ci ont lancé un plan ambitieux pour avoir 300.000 points de recharge d’ici 2030, il y en a actuellement un peu moins de 50.000. En France, on a passé le cap des 100.000 bornes au printemps. Et quasiment toutes les aires de service sur les autoroutes sont équipées.
Le sondage anglais pointe d’ailleurs le manque de bornes et la fiabilité du réseau. Une fiabilité qui interroge aussi beaucoup chez nous. Dans les avis sous notre sondage, beaucoup se posent la question de réserver une borne qui se trouvera au final en panne une fois le moment de la recharge venu.
L’idée de la réservation génère son lot d’interrogations et de risques qui en feraient une fausse bonne idée. Par exemple ceux qui réservent et ne viennent finalement pas, bloquant inutilement la borne. Ou alors l’embouteillage qui retarde le conducteur, qui n’arrive pas à temps face à la prise. On imagine quand même les opérateurs capables de trouver les parades facilement. Une réservation non honorée peut donner une pénalité, une borne réservée non utilisée à l’heure serait libérée automatiquement….
La réservation existe déjà chez certains opérateurs, plutôt avec de courts délais. Par exemple chez Electra, l’application propose de réserver dans un rayon de 30 km. L’appli calcule le temps pour y aller, la réservation commence à ce moment là, sans délai supplémentaire autre que le trajet. Sur le réseau eBorn, on peut réserver une borne rapide 30 mn à l’avance. Cela est toutefois possible pour les abonnés uniquement, preuve que c’est déjà une forme de service en plus facturé.
Pour ceux qui ne proposent pas de réservation, notre sondage pourrait les faire réfléchir car un répondant sur cinq est donc prêt à payer ce supplément ! C’est bien connu, le temps c’est de l’argent. Certains penseront que l’on va souffler une mauvaise idée aux opérateurs, car il s’agit de rendre payant un service, avec cette fois des possibilités de réserver plus en amont pour garantir le bon déroulé de son trajet, une anticipation qui justifierait davantage un surcoût.
De nombreux exemples montrent que certains seront toujours prêts à dépenser un peu plus pour être sûrs de gagner du temps, par exemple les coupe-files dans les parcs d’attraction. Dans l’automobile, le succès du télépéage repose aussi sur son aspect coupe-file.
On pourrait donc imaginer un coupe-file pour les bornes de recharge, qui serait utile les jours les plus chargés ou dans les zones moins dotées en dehors des grands axes, d’autant que le nombre de véhicules électriques en circulation va s’envoler dans les prochaines années. Mais avec l’impression de créer alors des conducteurs « première classe » favorisés.
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