Le suédois Northvolt a subi plusieurs revers cet été, et sa situation est quelque peu délicate. Entre annulations et manque de livraisons, ce mastodonte de la batterie va devoir se reprendre.

Depuis sa création, le projet Northvolt semble être l’un des plus solides pour les batteries de voitures électriques en Europe. Il vaut désormais plusieurs milliards, à grand renfort de levées de fonds colossales.

Il faut dire que les ambitions de l’entreprise ont de quoi attirer de multiples investisseurs. Ses deux fondateurs ont toujours exprimé leur désir de devenir les leaders de la batterie sur le Vieux Continent.

Mais la réalité industrielle n’est pas aussi évidente, et Northvolt découvre les obstacles qui se dressent. Peu avant l’été, BMW a annulé une commande valant plus de deux milliards d’euros.

La raison à cela est simple et réside dans le problème principal de Northvolt : la production. En effet, l’entreprise livre des batteries depuis plus de deux ans mais peine à augmenter son rythme.

Pour les clients qui continuent à lui faire confiance, c’est d’ailleurs délicat. C’est le cas de Scania, la marque de poids lourds du groupe Volkswagen, qui ne cache pas sa déception. Le rythme des livraisons de batteries est bien en deçà de ce qu’espérait la firme.

Des investisseurs toujours présents

Un ancien responsable de Scania a qualifié Northvolt de “projet à haut risque”. Il a ajouté que les livraisons “ne sont certainement pas au niveau qu’ils avaient espéré”. De plus, l’usine a rencontré des problèmes de sécurité qui ont fait se lever des inquiétudes.

Enfin, la volonté de tout faire depuis le Vieux Continent pose des problèmes à Northvolt. Non pas que la démarche soit problématique, mais c’est bien au niveau de la concurrence que c’est un souci.

En effet, les fabricants chinois de batteries, dont le constructeur BYD, proposent aujourd’hui des prix plus intéressants, et maintiennent un rythme de production bien meilleur. De quoi jeter un doute supplémentaire sur Northvolt et son avenir, notamment financier.

Aussi, l’entrée en bourse que souhaitait l’entreprise se fera finalement en 2025. Ce ne sont pas seulement les difficultés de Northvolt qui ont mené à cette décision. En effet, le marché n’est pas florissant et l’ouverture de l’entreprise au public semblait risquée.

En revanche, le porte-parole de Northvolt a assuré que d’autres investissements allaient arriver. “Nos actionnaires et nos clients nous soutiennent fermement”, a-t-il assuré. “Et nous prévoyons de revenir avec de plus amples informations avant la fin de l’année.”

Mais les investisseurs ne viennent pas seulement renforcer les moyens de Northvolt. La firme a contracté un prêt de 5 milliards de dollars en début d’année. Celui-ci devait justement aider à répondre à la demande des clients, et il n’est pour l’instant pas aussi efficace qu’espéré.