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Si Luca de Meo a brillamment relancé Renault, une marque du groupe enchaine les déconvenues. Heureusement dans un relatif anonymat !
Il y a quelques jours, Renault a présenté le concept Emblème. Ou c’était plutôt Ampere qui a dévoilé le concept Renault Emblème. Ampere, cela ne vous dit rien ? C’est pourtant un nouveau constructeur français !
Explication : le groupe Renault a officiellement créé le 1er novembre 2023 « une entreprise autonome qui conçoit, développe, fabrique et commercialise des véhicules particuliers électriques sous la marque Renault pour le marché européen ». L’idée était d’isoler la chaîne de valeur de la voiture électrique, avec l’objectif de la valoriser en bourse. Un projet finalement abandonné, la valorisation s’annonçant décevante dans un contexte difficile pour le marché de l’électrique.
Pas de quoi remettre en cause l’existence ambiguë d’Ampere, nouveau satellite au sein de la galaxie Renault. Une galaxie de plus en plus encombrée. Car le groupe Renault, ce n’est plus seulement la maison mère, Dacia et Alpine. Les nouvelles filiales se multiplient depuis l’arrivée de Luca de Meo à la tête du groupe en 2020.
Expert du marketing automobile, l’italien a une passion dans la vie : créer des marques. C’est devenu un sport chez Renault Connaissez-vous Horse ? C’est la division dédiée aux moteurs thermiques/hybrides (le complément d’Ampere). The Future is Neutral ? C’est la partie pour l’économie circulaire. Flexis ? C’est une nouvelle co-entreprise avec Volvo et CMA-CGM pour des utilitaires électriques.
Bon, je ne vous en voudrais pas de ne pas connaitre toutes ces filiales, car elles opèrent en coulisses, au final, les voitures ont un logo Renault. Luca de Meo a pris l’habitude de saucissonner les activités du groupe, surement pour des opérations comptables, mais aussi pour attirer à chaque fois des investisseurs qui ne sont pas des constructeurs automobiles.
Dernière interro surprise quand même : connaissez-vous Mobilize ? Non ? Là, c’est plus grave, ! C’est quand même une « vraie » marque au même titre que Dacia et Alpine. Mobilize vend ainsi des produits sous son propre logo.
Mobilize est né début 2021, lorsque Luca de Meo a dévoilé son plan de bataille pour sauver Renault. Il avait alors réorganisé le fonctionnement du groupe, avec quatre « business units » : Renault, Dacia (couplé à l’époque avec Lada), Alpine (qui devenait l’unique label sportif, mettant fin à Renault Sport) et Mobilize.
Ce dernier est ainsi la nouvelle marque dédiée aux services de mobilité et d’énergie. Outre la mise sous bannière Mobilize de services Renault, notamment ceux de RCI Bank, Mobilize a sa propre offre de véhicules. Mais près de quatre ans plus tard, Mobilize reste quasi inconnu. Surtout, le label a enchainé les ratés. Preuve que tout ce que touche Luca de Meo ne se transforme pas en or !
Le premier véhicule proposé par Mobilize a été un échec cuisant. Il s’agit d’une berline électrique importée de Chine, la Limo, destinée aux chauffeurs VTC. Renault pensait faire mouche avec une offre de location comprenant tout un tas de services. Mais les prix élevés n’ont pas convaincu, le véhicule a vite été jeté aux oubliettes.
Qu’importe, Mobilize était parti à l’offensive au Mondial de l’Automobile 2022 avec foule d’annonces. Parmi elles, la création d’un réseau de recharge ultra-rapide, Mobilize Fast Charge, des stations avec coin détente. 200 devaient être en service mi-2024, dont 90 en France. A la fin 2024, on est très loin du compte. Un tel retard est d’autant plus impardonnable que Renault a misé très tôt sur l’électrique, cela fait bien longtemps qu’il devrait concurrencer Tesla et ses Superchargeurs grâce à son vaste réseau de garages.
Surtout, au Mondial 2022, Mobilize dévoilait le Duo, le remplaçant du Twizy, qui quittait donc la gamme Renault. L’engin était alors promis pour fin 2023, mais il sera finalement dans les concessions…en janvier 2025. Décidément, on a du mal à tenir les promesses et les délais chez Mobilize !
On peut toutefois déjà passer commande. D’ailleurs, à l’occasion d’une promenade dans une concession Renault pour voir la R5, j’ai demandé une offre commerciale sur le Duo. J’étais intéressé par la version 80 km/h, qui m’a semblé être l’engin idéal pour faire mes petits trajets du quotidien en ville et périphérie.
Bon, le prix catalogue peut faire tousser : 12 500 € avant bonus pour cette version « Evo » qui réclame le permis. Mais je me dis que c’est logique face à la concurrence. Une Fiat Topolino bloquée à 45 km/h coûte 9.890 €. Le Duo s’en distingue par une autonomie deux fois plus grande, grâce à une grosse batterie de 10,3 kWh. Il soigne aussi davantage son confort et propose plus d’équipements, dont un airbag et un siège avant chauffant.
J’ai pensé qu’une offre de location me ferait oublier le prix catalogue. Mais là, douche froide. Avec un apport de 3000 €, dont 900 € de bonus, le vendeur me sort une offre de LLD à plus de 110 € par mois. Rien ne va là… Déjà, on a calculé qu’au bout de 3 ans de location, j’avais payé quasiment 60 % du prix catalogue du véhicule, une somme déraisonnable. Surtout, en ce moment, vous avez dans la même concession une Dacia Spring en LLD avec 3000 € d’apport pour… 89 € par mois.
La « vraie » voiture quatre places se retrouve plus accessible que le petit quadricycle… Je fais donc la remarque au vendeur qu’il n’y a aucune logique dans son offre. Une voiture quasi tout en plastique n’a pas à se vendre à prix d’or… Encore plus quand on constate que Mobilize est finalement agressif avec la variante sans permis, affichée sur le site à 29 € par mois après un apport de 2990 €. Ce qui revient au bout de 3 ans à 40 % du prix catalogue.
Visiblement, avec la variante sans permis, il faut contrer au mieux la Citroën Ami, qui séduit les parents de collégiens/lycéens. Pour la 80 km/h, sans réelle concurrence, on peut se lâcher, après tout, elle semble taillée pour les bobos friqués ! Demandant au vendeur de s’aligner sur cette barre de 40 % au bout de 3 ans avec le modèle 80 km/h, celui-ci me répond qu’il ne peut rien faire de mieux, car en gros, Mobilize, c’est différent de Renault ou Dacia, il n’a aucun pouvoir sur les prix dans ce cas. Et donc pas le pouvoir de me retenir voir autre chose.
Pas de négo, est-ce là l’intérêt de créer une marque à part ? Aucune idée, mais je me dis quand même que Mobilize ne sert pas à grand chose en fait. C’est finalement curieux de proposer la suite du Twizy avec un label totalement inconnu du public, public qui aime se rassurer avec des marques qu’il connait, surtout pour des engins un peu hors cadre. Le Duo aurait surement dû rester une Renault, voire même être intégré à l’offre de Dacia. Pour moi, cela aurait fait sens de voir la marque accessible proposer cet engin qui doit concurrencer l’Ami.
Ou alors avoir une double offre : un modèle 80 km/h chez Renault, et une version sans permis chez Dacia, avec toutefois un élément à revoir, la taille de la batterie. Car même sur la version 45 km/h, elle est de 10,3 kWh, ce qui pèse sur le prix alors que les clients de l’Ami ont prouvé qu’avoir 150 km d’autonomie sur un tel engin n’était pas une priorité. Entre cet aspect et les portes en élytre pas toujours pratiques, on tient peut-être là l’engin le plus mal pensé sous la direction de Luca de Meo.
Ah mais attendez… c’est peut-être pour ça que ce n’est pas une Renault ! En cas d’échec commercial, une Mobilize, cela fera moins jaser ! Après tout, aviez-vous entendu parler du flop total de la Limo ? Un tel raté avec un logo Renault, cela aurait été bien plus commenté ! Sacré Luca, toujours le plus malin en fait.
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