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La Fédération française de l’aviation a fait un pas décisif pour la transition énergétique appliquée aux aéroclubs en recevant fin janvier dernier le tout premier avion électrique, confié au site de Toussus-le-Noble qui accueille une école de pilotage, et désormais le Fab Lab’ FFA.
L’avion électrique biplace Alpha Electro entre dans la catégorie LSA (Light Sport Aircraft) créée il y a une quinzaine d’années entre celle dédiée à l’aviation ultralégère et celle réservée à l’aviation certifiée classique. Cet appareil est essentiellement « destiné aux écoles de pilotage et au marché de la formation, mais peut également être utilisé par les amateurs de loisirs recherchant un avion électrique complet », souligne son constructeur Pipistrel. L’agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) a accordé son permis de voler à cet appareil il y a 1 an environ, en mars 2018. Une victoire pour Jean-Luc Charron, président de la FFA, qui attendait ce moment avec impatience.
Sans compter la réserve d’énergie, l’Alpha Electro dispose d’une autonomie d’une heure de vol. Son moteur électrique PEM 60MVLC d’une puissance de 50 kW (2.100 à 2.400 tours par minute), et même de 60 kW au maximum sur quelques dizaines de secondes, permet de puissantes montées de 1.000 pieds (304 mètres) par minute. A 75% de la puissance du moteur, cet avion peut atteindre la vitesse linéaire de 185 km/h et voler à une altitude de service de 12.800 pieds (3.900 m). De quoi parcourir environ 140 kilomètres en tenant compte des phases de décollage et d’atterrissage. Avec un poids à vide de 368 kilos, batterie comprise, l’Alpha Electro peut embarquer 182 kilos de charge utile.
A travers son Fab Lab’ basé à l’aérodrome de Toussus-le-Noble, la FFA expérimente l’aviation électrique, en commençant par une évaluation en condition réelle d’exploitation de l’appareil de Pipistrel. « L’électrique est sans doute une des pistes d’avenir de l’aviation légère », indique dans une courte vidéo Jean-Luc Charron. Une des premières étapes pour les instructeurs référents du Fab Lab’ a été de réaliser leur quota d’heures de vol sur l’Alpha Electro afin de pouvoir former les instructeurs qui recevront les élèves pilotes.
Dans une seconde vidéo, l’un de ses instructeurs référents, Jérôme Coornaert, témoigne après 1 mois de découverte en vol de cet avion électrique : « Une utilisation du moteur très très agréable, et une gestion particulière puisqu’on a une autonomie moins importante que sur nos avions à essence, environ 1 heure avec un plein de batterie ». Scénario d’exploitation pour la formation initiale des pilotes : 1 heure de vol, puis 1h30 de recharge avant de passer au vol suivant. Ce délai « va correspondre au temps de débriefing avec l’élève, au briefing du suivant, à la visite prévol et la préparation de ce nouvel élève », explique Jérôme Coornaert.
« La première sensation, c’est que c’est un avion très léger, assez sensible à toute l’aérologie, assez sensible aux rafales de vent », rapporte Jérôme Coornaert que l’on voit voler sur l’Alpha Electro à plus de 150 km/h. « L’utilisation du moteur, c’est un régal, parce que même au plus bas régime les variations de puissance sont très linéaires. Et puis le silence à bord : on arrive à se parler côte-à-côte sans casques sans trop élever la voix », témoigne-t-il, soulignant que cette réduction du niveau sonore à bord « rend le vol très confortable ».
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