La Renault 4 électrique est-elle trop chère ?

La révélation des prix de la nouvelle « 4L » électrique n’a pas manqué de faire réagir. Pas moins de 29.990 € pour un tel modèle, est-ce trop ? On compare avec la concurrence.

Dès le 12 mars, les commandes de la 4L moderne sont ouvertes à tous. Les prix ont été dévoilés il y a quelques jours, et ils n’ont pas manqué de faire réagir. On a pu voir dans notre article détaillant la gamme de nombreux commentaires critiquant des tarifs trop onéreux. Qu’en est-il réellement ?

Face aux R5 et Megane

En finition evolution et batterie 40 kWh (308 km d’autonomie), la Renault 4 électrique commence avec un prix très psychologique de 29.990 €. Un prix qui découle déjà d’une logique de gamme. La R4 est plus grande que la R5, elle est donc plus chère. A fiche technique semblable, l’écart de prix est de 2.000 €. Mais le côté tendance du SUV donne parfois des écarts bien plus piquants. Mine de rien, chez Toyota, la différence entre une Yaris et une Yaris Cross hybride avec moteur hybride de 116 ch et finition Dynamic est de plus de 4.000 €.

Chez Renault, les 2.000 € supplémentaires donnent accès à une voiture 22 centimètres plus longue (4,14 m au lieu de 3,92 m), avec plus de place à l’arrière grâce à un empattement étiré de 8 cm. Le coffre est plus spacieux et plus pratique d’accès. La 4L en finition evolution reçoit la caméra de recul, qui n’est pas en série sur la R5 evolution.

L’autre comparaison dans la gamme chez Renault concerne la Megane. Et finalement, la R4 est bien placée face à elle. A peine plus grande (elle mesure 4,20 mètres), la Megane commence à 34.000 € avec une autonomie semblable de 315 km. De plus, la 4L reçoit de série un chargeur 11 kW bidirectionnel, alors que la Megane a pour l’instant un simple chargeur 7 kW. La Megane semble d’ailleurs avoir gros à perdre (mais une évolution de la gamme est prévue), car une 4L avec 409 km d’autonomie commence à 33.490 €.

Face aux rivales électriques

Si on regarde l’autre petit SUV électrique tendance néo-rétro, la Fiat 600e commence à 35.900 € en finition RED avec chargeur 11 kW et 408 km d’autonomie. Pour avoir une telle autonomie, la 4L à batterie de 52 kWh débute à 33.490 €. Soit finalement un avantage pour elle de 2.500 € (on compare des prix catalogue, pas de promo ici).

Comme la Fiat, la Renault est du départ bien équipée, avec en série l’écran tactile 10,1 pouces, la clim auto et les aides à la conduite imposées par l’Europe. Avec toujours cet avantage des fonctions V2G et V2L et la pompe à chaleur.

Avec la même autonomie que la 600e, l’Opel Mokka commence de son côté à 36.900 €, avec chargeur 7,4 kW et sans pompe à chaleur…

La 4L peut toutefois souffrir de la comparaison avec de nouveaux SUV plus grands, qui seront certes un peu plus onéreux, mais qui peuvent justifier l’écart de prix. Ainsi, un Kia EV3, long de 4,30 mètres, débute à 35.990 €, avec déjà une autonomie mixte WLTP de 436 km. Cependant, le modèle est privé de bonus.

Plus gênant pour la R4, il y a le nouveau Skoda Elroq, qui mine de rien frappe fort. Alors qu’il est aussi grand que le Scénic, il commence à 33.300 € seulement avec une petite batterie de 52 kWh qui donne une autonomie de 374 km. Avec une batterie de 59 kWh, on a une autonomie de 427 km pour 36.620 €. Si l’équipement à ce prix est déjà complet (navigation, sièges chauffants, radars avant), il manque la pompe à chaleur, facturée au prix fort chez Skoda (1.100 €). L’Elroq profite en revanche de bien meilleures puissances de recharge rapide (déjà 145 kW en entrée de gamme, contre 80 à 100 kW pour la 4L).

Reste qu’il peut y avoir des arguments plus subjectifs. Outre sa production en France, plus onéreuse qu’une fabrication dans un pays de l’Est ou en Chine, la 4L va clairement jouer la carte du néo-rétro sympa, cherchant à chasser des clients du premium avec une présentation soignée. Dans un registre similaire, le nouveau Mini Aceman commence déjà à 33.550 € avec 309 km d’autonomie aussi et une production chinoise qui le prive de bonus.

La Renault 4 E-Tech peut sembler onéreuse mais elle reste finalement plutôt bien placée face à ses rivales les plus directes. Certains trouveront en fait surtout cher un petit SUV urbain à 29.990 € qui a une autonomie de 308 km. Est-ce si exagéré ? Regardons ce qui se pratique avec de l’hybride.

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Face à l’hybride

Chez Renault, un Captur hybride de 145 ch commence à 29.700 €. La 4L (120 ch en base) reprend l’avantage avec le bonus, qui va de 2.000 à 4.000 € selon les revenus. Pareil face au Toyota Yaris Cross qui s’affiche dès 28.800 € avec 116 ch.

La R4 sera avantageuse à l’usage avec la possibilité de faire 100 km en dépensant 2 à 3 € d’électricité. Même s’il maitrise son appétit, un Captur demandera 10 € environ de sans-plomb pour 100 km. Bien sûr, il sera plus polyvalent en autonomie et le doute sera permis face à une R4 52 kWh à 33.490 €, donc 31.490 € ou 29.490 € selon votre bonus. Mais à chacun ses usages, chacun ses intérêts.

Pour être économique à l’usage, le Captur peut aussi mettre en avant sa motorisation GPL qui commence à 26.100 €. Mais il faut alors faire avec un modèle de 100 ch à boîte manuelle, quand la 4L se compare à une boîte automatique. On le rappelle régulièrement, mais il faut comparer ce qui est techniquement proche et ne pas oublier que tous les prix des voitures ont augmenté.

De quoi d’ailleurs créer la place pour de nouvelles offres « petit prix », secteur bien sûr initié par Dacia. Mais le roumain est désormais rejoint par Citroën et MG. Le nouveau C3 Aircross commence ainsi à 27.400 € en électrique (300 km d’autonomie), avec certes moins d’équipements que la 4L mais plus de place, tandis que le chinois vient de lancer un SUV compact hybride, le nouveau ZS, à 22.990 € !