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Que dire de la Tesla Model S 85 de Jean-François Astier ? Qu’elle sert de véhicule de fonction à son entreprise ? Qu’elle a dépassé le cercle polaire ? Que son propre record est d’avoir parcouru 3.000 kilomètres en 39 heures ? Qu’elle a été vue au Catalan electric Tour ? En fait, tout ça à la fois !
Participer à des rallyes en véhicules électriques amène immanquablement à rencontrer des personnes qui sortent de l’ordinaire. Au Catalan electric Tour, il y avait Rafael de Mestre, connu pour avoir réalisé 2 tours du monde avec un roadster Tesla. On ne pouvait pas le manquer : la Model S grise avec laquelle il a suivi la boucle imaginée par Bob66, ou plutôt Robert Morandeira, témoignait de ses participations à différentes épreuves. Plus loin, une autre, blanche, se faisait bien plus discrète : celle de Jean-François Astier. Avec plus de 145.000 kilomètres au compteur, elle en aurait aussi beaucoup à raconter !
Il faudrait un article entier pour dresser la liste de toutes les actions réalisées par Jean-François Astier en faveur de l’environnement en pensant à l’avenir de la planète et des enfants d’aujourd’hui, dont les siens. Depuis l’âge de 20 ans, il s’est passionné par l’herboristerie et l’approche naturelle de la santé. Dans les années 1990, on pouvait le rencontrer sur les marchés de la région toulousaine où il vendait des tisanes et des plantes médicinales.
Grand amoureux des montagnes, il s’est progressivement rapproché de l’Ariège jusqu’à s’y établir en créant en 2006 une société aujourd’hui connue sous le nom de Natura Mundi. Installé à proximité de Foix, le laboratoire de Jean-François Astier est situé sur un terrain dont le nom est en lui même toute une promesse : Le jardin botanique de Loubières.
« A quoi ça sert de commercialiser des compléments alimentaires si leur production se fait sans penser à son impact sur la planète », indique Jean-François Astier pour résumer sa propre ligne de conduite professionnelle. Dans son activité, il s’intéresse à la fois à la santé humaine et à celle de notre monde.
En 2013, l’entreprise qui a réalisé le bilan carbone de Natura Mundi était déjà très étonnée des résultats, en constante amélioration. Entre une parfaite isolation des bâtiments, le mode de chauffage, l’usage de papier recyclé, le peu de déchets, la compensation carbone pour chaque colis expédié grâce à un partenariat avec la Poste, et bien d’autres actions encore, Jean-François Astier est sur tous les terrains pour réduire l’impact de son activité sur l’environnement.
Grâce à plus de 25.000 clients et à sa centaine de producteurs, Enercoop fait injecter toujours plus d’électricité d’origine renouvelable dans le réseau. La coopérative créée par Greenpeace, Biocoop, Hespul, le Cler, les Amis de la Terre et la Nef a fêté ses 10 ans l’année dernière.
Jean-François Astier a fait confiance au projet Enercoop dès le début, dès les fondations pourrait-on dire. Si le bilan carbone de Natura Mundi est si bon, c’est aussi parce que l’entreprise a passé un contrat avec la SCIC pour sa fourniture en électricité. Il manquait encore un pion à avancer, cette fois-ci concernant la mobilité. Les voitures hybrides, c’est bien, mais notre interviewé souhaitait déjà mieux il y a 3 ans.
Alors qu’il prenait l’avion depuis Orly, un jour de début d’année 2013, Jean-François Astier se laissait imaginer une voiture électrique avec une forte autonomie que l’usage du chauffage ne ruinerait pas, et qui serait équipée d’un moteur avec un excellent rendement. « Quand va-t-on pouvoir se passer du pétrole pour se déplacer sur terre ? », se disait-il, en commençant à feuilleter négligemment le numéro 5 d’un nouveau magazine papier : Voiture écologique.
En première de couverture, la Model S, avec cette question qui plane au-dessus d’elle : « La meilleure voiture du monde ? ». L’engin que notre interviewé attend est tout simplement présenté et détaillé sur quelques pages d’une revue aujourd’hui disparue. Le soir même, il cherche davantage d’informations sur le Net. Le lendemain, il signifie sa pré-réservation sur le site du constructeur californien.
Jean François Astier en convient : « J’ai mal interprété la notion de pré-réservation ; il a fallu que Tesla m’appelle afin de me demander ce que je comptais faire, pour réaliser que j’étais passé à côté de l’étape de validation ». *
Voilà pourquoi, alors qu’il l’attendait impatiemment depuis des mois, son exemplaire équipé d’une batterie 85 kWh ne lui a été livré qu’au début de l’année 2014. Achetée pour les besoins en déplacements professionnels, la Model S ne pèse sur l’entreprise, au rythme des loyers LOA, pas plus qu’un modèle thermique. Il suffit de faire un rapide calcul, pour 5.000 kilomètres parcourus mensuellement.
En achetant rapidement après le début de sa mise en production une Tesla Model S, Jean-François Astier avait aussi dans l’idée de participer à son amélioration. Découvrir une anomalie ne lui a jamais fait peur. Bien au contraire, il prenait le temps de remonter l’incident afin de permettre de rendre l’engin survolté plus performant.
Sur son exemplaire, notre interviewé a connu un problème de « drive unit » dû à un défaut de conception sur une bobine, l’intrusion de l’humidité dans un feu arrière, une climatisation défaillante dès l’origine en raison d’un manque de gaz, le blocage de l’écran, le kilométrage qui ne s’incrémente pas au niveau du totalisateur… « Franchement des bricoles ! », résume Jean-François Astier, prouvant ainsi sa passion pour l’engin.
« Dès que je me suis assis au volant de ma Model S, j’ai eu l’impression de faire un bon en avant de 20 ans », témoigne le dirigeant de Natura Mundi. « Lui trouver des défauts est très difficile », justifie-t-il. Il met toutefois en garde : « Avec un centre de gravité très bas, il vaut mieux faire très attention en roulant sur des gravillons ». C’est dans ce contexte qu’il a un jour perdu le contrôle de sa voiture, accidentée, puis réparée dans les règles de l’art. Le Service Center d’Aix-en-Provence (13), notre interviewé le connaît quasiment depuis son ouverture.
Avec sa femme, Jean-François Astier rêvait d’assister à une aurore boréale. C’est pourquoi il a décidé d’éprouver la Model S sur les chaussées glissantes de Norvège. « Avec le Lexus hybride que j’avais auparavant, je n’aurais pas pris le risque de faire ce voyage en voiture à cause de sa tenue de route dans une telle situation », commente-t-il.
« Avec la Model S, nous avons pu arriver jusque Straumen, à l’est de Bodo, environ 100 kilomètres plus au nord du cercle polaire, sans monter le jeu de chaînes que j’avais emmené par précaution », poursuit-il. Les pneus neige ont suffit ! La plus grosse partie des 4.000 kilomètres que compte le périple a été avalée en 4 jours. Une petite semaine de tourisme avant de franchir le cercle polaire, puis une autre sur place dans l’espoir, déçu, d’observer enfin une aurore boréale. Le froid, l’humidité… : la Model S et ses occupants n’ont pas été ménagés !
Son épouse repartie en avion, Jean-François Astier imagine établir un record personnel : la plus longue distance dans un minimum de temps. Ce sera sur le trajet Oslo-Foix.
Ne s’assoupissant alors que quelques minutes au moment des arrêts aux superchargeurs, il estime aujourd’hui :« L’absence de vibrations de la mécanique rend moins fatiguant l’usage d’une voiture électrique par rapport à un Petrodocus [NDLR : terme repris avec joie par Jean-François Astier après l’avoir lu sur le Net, en référence à l’ère des dinosaures, pour qualifier les voitures thermiques] ».
Ainsi explique-t-il son endurance au volant. Les 2.960 kilomètres, le dirigeant de Natura Mundi va les parcourir en 39 heures, soit une vitesse moyenne globale de presque 76 km/h. La traversée en ferry et les recharges n’ont pas été décomptées.
Participer au Catalan electric Tour a été pour sa Model S et Jean-François Astier une simple formalité. « J’ai fait partie des derniers inscrits après avoir découvert l’appel de Robert Morandeira à compléter la liste des inscrits, que vous aviez relayé », se souvient-il.
« C’est souvent devant l’adversité que la créativité de l’humain s’exprime », déclare notre interviewé, en se remémorant les quelques moments épiques qui ont jalonné le rallye organisé par L’Ame66. Son propre bilan : « une bonne dynamique et une bonne ambiance ; l’impression de constituer avec les autres participants une grande famille ».
S’il avait une baguette magique qui lui permettrait d’améliorer la mobilité électrique, Jean-François Astier commencerait par l’utiliser pour changer les mentalités des détracteurs du genre et de ceux qui en disent beaucoup sans véritablement la connaître. Des moqueries, des méchancetés, notre interviewé en a essuyées : « La voiture électrique, c’est bien une voiture à pédales ? C’est pour les personnes handicapées ? Ils sont où les panneaux solaires pour la faire avancer ? Quatre cents kilomètres d’autonomie : tu as un fil électrique de cette longueur qui se déroule quand tu te déplaces avec ? ». Il commente : « C’est un comble aujourd’hui de dire ou penser que le véhicule électrique ne marche pas ! ».
Notre interviewé déplore qu’encore de trop nombreuses personnes associent la voiture électrique aux golfettes. Philosophe, il paraphrase une citation attribuée, à tort ou non, à Gandhi : « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils luttent contre vous, puis ils font de votre vérité la leur ».
Lorsqu’on lui dit qu’il a été fou de mettre 100.000 euros dans une voiture, il répond, au choix : « Il faut être fou pour ne pas consacrer 100.000 euros à l’avenir de la planète quand on le peut ! » ou « ce n’est pas une voiture, c’est une démarche ! ». A chaque fois qu’il doit procéder ainsi, il pense à l’avenir de ses enfants.
Jean-François Astier déplore qu’aujourd’hui trop de personnes pensent davantage aux véhicules électriques en termes de gains financiers et performances, plutôt que de placer tout au dessus de la pile ses vertus environnementales.
S’il n’a pas participé à d’autres rallyes en voitures électriques, et qu’il aurait bien aimé faire partie de la caravane Light Us qui a convoyé tout dernièrement le flambeau de la Cop21 à la Cop22, de Paris à Marrakech au Maroc, Jean-François Astier souhaite proposer à tous les propriétaires de Model S un coup médiatique doublé d’une épreuve sur route : « Il s’agirait, entre Noël et le jour de l’An (pas de cette année, car sans doute trop tard), de rallier le grand Nord depuis l’Espagne, et retour, dans un minimum de temps ».
Il verrait au moins 3 occupants par voiture pour un roulement des rôles : « un qui conduit, un autre qui l’assiste, et le dernier qui se repose ». Notre interviewé justifie : « Sans vibration lorsqu’elle roule, dormir dans une voiture électrique est plus facile que dans une thermique ». Au total, le périple totaliserait environ 10.000 kilomètres.
Aujourd’hui, Jean-François Astier aimerait bien remplacer la Model S, avec laquelle il a tant de souvenirs, par le SUV branché du même constructeur californien. « Ce ne sera hélas pas pour tout de suite ! », regrette-t-il, sachant qu’il ne pourra « sans doute plus bénéficier des recharges gratuites à vie sur les superchargeurs ». Pour cela, il lui aurait fallu pouvoir commander sa nouvelle voiture avant la fin de l’année.
Dans un premier temps, notre interviewé était passé par l’offre de parrainage relayée par Yoann début août dernier, qui a permis au fondateur du présent blog de pouvoir assister à l’inauguration de la Gigafactory Tesla. Le dirigeant de Natura Mundi avait dû ensuite tristement renoncer à cette réservation en raison d’un contretemps.
Pourquoi s’intéresser au Tesla Model X ? A cette question, Jean-François Astier répond immédiatement en 4 points :
Sur ce dernier point, il plaide : « Sur la Model S, et c’est normal puisque c’est une voiture de sport, le siège est bas et j’ai parfois un peu de mal à m’en extraire quand j’ai mal au dos ; je n’aurais plus cet inconvénient avec le X dans lequel l’assise est plus haute ».
Jean-François Astier a tout de même relevé dans son projet un point qui lui apparaît comme une régression pour son propre usage avec le SUV survolté : « Alors que sa Model S dispose de 2 chargeurs 11 kW pour une recharge à 22 kW, le X n’en compte qu’un seul ».
Par ailleurs, en achetant sa Model S, il comptait bien lui faire dépasser lui-même le million de kilomètres, prévoyant un éventuel remplacement des batteries vers 500.000 km. « A presque 150.000 km, la baisse d’autonomie constatée est de 7% environ, en dessous des statistiques officielles Tesla », précise-t-il. S’il devait un jour vendre sa première Tesla, le dirigeant de Natura Mundi ne la ferait pas reprendre par le constructeur, souhaitant rester en contact avec le nouveau propriétaire afin de connaître l’évolution dans le temps de son actuelle voiture survoltée.
Automobile Propre et moi-même remercions vivement Jean-François Astier pour le temps qu’il a consacré à la présente interview, et pour son rôle de chauffeur à Andorre pour ma plus grande joie.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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