D’ores et déjà disponible en précommande à un tarif qui démarre à moins de 43 000 euros, le tout nouveau Xpeng G6 serait néanmoins un SUV Coupé qualifié de “premium”. Pour tenir la dragée haute à certains ténors du segment, le constructeur chinois n’hésite pas à recourir à des choses qui peuvent faire la différence, tels que des équipements modernes, de grandes capacités de batterie, mais aussi et surtout une plateforme 800 volts commune à toutes les versions. Agrément de conduite, sportivité et vitesse de recharge pourraient bien être au rendez-vous. Pour en savoir un peu plus, nous avons pris le volant du modèle Performance. 

En cette période estivale, l’actualité est chaude pour le constructeur Xpeng (nom tiré de Xiaopeng, qui est le nom fondateur et le CEO de la société) autour de son grand SUV, le Xpeng G9. Premier véhicule à inaugurer l’arrivée de la marque en France, ce gros modèle s’adresse surtout à clientèle à la recherche d’un véhicule spacieux pour voyager loin en famille. Et oui, il en faut ! D’ailleurs, selon la direction de la communication de Xpeng France, le G9 suscite autant d’intérêt que son petit frère à qui nous allons nous intéresser ici, le G6. Simple curiosité pour les produits de la marque ou véritable recherche de la clientèle, ce que Xpeng qualifie d’un attrait à 50-50 entre les deux modèles devrait rapidement basculer en faveur du G6. Le gabarit du G6 reste tout de même plus adapté à notre marché et ses prix plus attractifs.

Xpeng France estime que ce dernier devrait représenter 75 % des 1 500 unités que la firme escompte écouler sur notre territoire d’ici à la fin de l’année 2024. Et, pour cela, pas de temps à perdre, les premières livraisons de Xpeng G6 débuteront dans le courant du mois d’août. L’occasion pour nous de rappeler que le constructeur a ouvert à date 15 points de vente et vise les 35 d’ici à la fin de l’année 2024. L’objectif pour 2025 est d’atteindre les 55 points de vente en France d’ici à la fin de l’année 2025. Le cas échéant – toujours selon la direction de la communication — cela offrirait à la marque un maillage assurant aux clients de trouver une concession à moins de 50 minutes de chez eux. Encore faut-il que la hausse des taxes et droits de douane en passe de s’appliquer à ces véhicules chinois ne viennent pas compliquer les espoirs du constructeur.

Xpeng G6 Performance : prix et caractéristiques

Comme bon nombre de constructeurs, Xpeng propose trois variantes de son (deuxième) modèle électrique proposé sur notre marché. Vous en trouverez les détails dans notre article dédié, et on sait depuis ce début du mois de juillet que le ticket d’entrée pour le G6 sera de 43 000 euros pour la version Propulsion en autonomie standard. Comptez 46 990 euros pour la version propulsion Grande autonomie et 50 990 euros pour la version Performance qui nous a été mise à disposition pour ces essais. Rappelons que ce modèle chinois n’est pas éligible au bonus de 4000 euros. Nous y reviendrons.

Le XG6 Performance exploite sur une configuration 4 roues motrices, exploitant un moteur synchrone à aimant permanent de 218 kW (296 ch) à l’arrière et un moteur à induction de 140 kW (190 ch) à l’avant pour une puissance combinée de 350 kW, soit 476 chevaux. Xpeng annonce un couple de 660 Nm (220 Nm à l’avant et 440 Nm à l’arrière) qui devrait s’avérer très intéressant, ou en tout cas suffisant généreux pour permettre à ce SUV pesant quelque 2025 kg d’abattre le 0 à 100 km/h en 4 secondes.

Xpeng adopte le “giga-casting” et le G6 apprécie

Si vous êtes plutôt à l’aise à l’aise avec les chiffres et notamment ceux de la concurrence, vous aurez compris que la masse du G6 est plutôt dans la moyenne basse. Un poids d’environ deux tonnes pour un engin qui mesure 4,75 m de long, 1,92 m de large et 1,65 m de haut et qui embarque 87,5 kWh de batterie, ce n’est pas si mal ! En fait la performance est atteinte grâce à l’emploi du “giga-casting” dans l’usine de Guangzhou (Canton) où est fabriqué G6 — et G9 d’ailleurs.

Un procédé industriel adopté (mais aussi abandonné) par certaines marques qui consiste à produire des parties entières du châssis en un seul bloc. Ainsi, chez Xpeng l’avant et l’arrière du G6 sont moulés sous pression dans un alliage d’aluminium permettant — selon Xpeng – de réduire à une seule pièce près de 300 pièces et une augmentation de 83% la rigidité de la plateforme par rapport à d’autres modèles de la marque. Nous verrons ce qu’il en résulte sur les sensations de conduite. 

Ce procédé permet également d’intégrer le pack de batteries comme partie fixe de la plateforme SEPA 2.0 (c’est son nom) ce qui permet alors de réduire de 5% la hauteur du plancher, et ainsi libérer de l’espace de vie à bord, comme nous allons le voir. Xpeng précise que le G6 est doté d’un pilier latéral pouvant résister à une pression allant jusqu’à 80 tonnes.


Quoi qu’il en soit, il est d’autant plus important et intéressant de savoir que, quelles que soient les versions, le G6 bénéficie d’une architecture 800 volts. À l’usage, on sait que cela fait une différence considérable sur les performances moteurs, mais aussi sur les puissances de recharge que Xpeng annonce d’ailleurs comme étant de 215 kW en pic pour la batterie “standard” (66 kWh ce qui est d’ailleurs d’autant plus étonnant qu’il s’agit de batteries LFP) et 280 kW pour les versions dotées de batterie dite “grande autonomie” (87,5 kWh) comme notre version Performance. Un premier atout qu’il faudra prendre en compte si d’aventure vous deviez vous lancer dans un comparatif face aux véhicules concurrents.

Enfin, pour les plus curieux, sachez que les cellules des batteries sont fournies par CALB, même si Xpeng nous confirme avoir travaillé un temps avec CATL. 

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Un design entre sobriété et inspiration

Chez Xpeng, un peu comme chez MG d’ailleurs au lancement de la MG4, on a choisi l’orange dans une version bien pétante baptisée “Orange Fiery” comme couleur de lancement, tout du moins pour notre version Performance. Et si nous avons plutôt tendance à saluer les choix audacieux ou les prises de risque pour réussir à “provoquer quelque chose”, dans le cas présent, nous trouvons que ce coloris ne met pas vraiment ce G6 en valeur. Non pas qu’il soit moche, mais presque “too much” pour un SUV Coupé qui adopte plutôt des lignes sobres et douces… et souvent inspirées de la concurrence. En tout cas selon nous.  

Une touche de Hyundai Kona pour la signature lumineuse très ratatinée à l’avant que le constructeur baptise XBOT ou encore “robot face” en raison notamment des activités dans la robotique et les drones (eVTOL, pour Electric Vertical Take Of and Landing) de la société. Des airs de Porsche Macan électrique dans les lignes ou encore les imposants blocs phares habillés de noir à l’avant. La retombée de la ligne de toit à l’arrière, comme les lignes d’épaule, nous font encore penser à ce modèle. Et que dire de la signature lumineuse avec ce bandeau de LED rouge qui relie les phares à l’arrière, ou presque. En effet, le bandeau LED est interrompu au centre du hayon par la présence d’un bloc caméra.

D’ailleurs, des caméras, ce G6 n’en manque pas ! Pour mettre en œuvre toutes les fonctions d’aide à la conduite dont il dispose, ce SUV coupé fait le plein de capteurs avec capteurs à ultra-son de haute précision — millimétrique, selon Xpeng —  dans les pare-chocs, mais aussi une caméra à l’avant, une autre à l’arrière, une autre encore au sommet du pare-brise et deux autres sur chaque flanc (soit 4) à la jonction des ailes et des portières avant. Comme nous allons le voir, tout cela s’avère précieux dans les fonctions d’assistance de niveau 2+ comme dans les manœuvres du quotidien.

Enfin, nous noterons que notre modèle européen ne dispose pas de l’aileron motorisé, là encore façon Porsche et c’est bien dommage !  

Vous trouverez peut-être toutes ces comparaisons un peu alambiquées, mais c’est bien là ce que nous a inspiré cette découverte du G6. Naturellement, Xpeng y apporte de petites touches personnelles, notamment en habillant les arches des roues d’un filet noir par exemple. Les bas de casse sur le modèle performance sont peints en noir brillant et qui lui donne certes un côté classe, mais c’est aussi un revêtement qui pourrait ne pas apprécier les projections de graviers.

Les poignées des portes sont motorisées pour devenir affleurantes à la carrosserie lorsqu’on roule. De quoi réduire les bruits d’air et contribuer quelque peu à l’aérodynamisme. Sur ce sujet d’ailleurs, Xpeng annonce un CX de 0,248 : pas mal !

Quoi qu’il en soit, la journée passée en sa compagnie n’aura pas suffi pour provoquer chez nous un véritable un coup de cœur. Attention, on ne le trouve pas laid pour autant, mais ce n’est certainement pas un SUV sur lequel on se retournerait à son passage. Cela ne nous empêche pas pour autant de reconnaître tous les efforts consentis par la marque et le soin apporté aux détails. Les éléments de carrosserie sont bien assemblés, l’impression de qualité est là lorsqu’on manipule les portes, le capot ou encore le hayon motorisé.

Nous saluons également le choix des jantes de 20 pouces chaussées de Michelin Pilot Sport EV en 255/45 à l’avant comme à l’arrière. Mention spéciale pour les portières sans cadre de fenêtre et le double vitrage. Nous reconnaissons également que ce G6 a pour lui d’être bien proportionné et d’opter pour cette sobriété dans les lignes qui devrait lui permettre de bien vieillir dans le temps, ce qui n’est pas toujours le cas pour les véhicules qui osent des choses plus clivantes. 

Oubliez en revanche la présence d’un “frunk”. Le capot donne sur une large cache de plastique qui masque d’ailleurs toute visibilité sur les organes de notre version Performance.

Un très bel espace de vie à bord

Les véhicules ont traditionnellement pour eux l’avantage d’offrir un espace de vie à bord souvent supérieur à un modèle thermique de taille équivalente. Ce G6 en est un exemple parfait. Avec une longueur de 4,75 m et un empattement de 2,78 m, ce SUV coupé offre une habitabilité remarquable aux places arrière. La largeur de 1,92 m tout aussi classique rend possible les voyages à trois adultes à l’arrière au prix de quelques petites concessions sur le confort. Le plancher étant totalement plat et la console centrale ne débordant pas sur les places arrière, ce n’est pas tant la place aux jambes qui sera un problème, mais sans doute plutôt l’accueil moins agréable sur la place du milieu. Un classique !

Pour tout le reste, nous avons trouvé le confort et l’ambiance tout à fait à notre goût. Le choix des matériaux sur les assises et les dossiers de siège est bon, combinant du similicuir et une sorte de nubuck (attention j’attends de savoir si je n’avais pas la version cuir nappa) offrant à la fois du maintien et du confort dans les zones nécessaires. L’espace au niveau des pieds est irréprochable alors que nous avons réglé les sièges à l’avant pour accueillir des adultes d’environ 1,75 m. À quatre, on pourra profiter d’un large accoudoir central qui présente un caractère astucieux : la zone porte gobelets/bouteilles s’extrait de l’intérieur de l’accoudoir, n’empiétant pas sur la surface d’accueil des bras.

La réalisation aurait été parfaite si, comme sur le Renault Scenic e-Tech (dans ses finitions hautes), on avait trouvé un support pour smartphone.

Alors que nous ne sommes pas fans des intérieurs sombres qui sont légion dans les véhicules dont les finitions font référence à la sportivité, il faut reconnaître que le large toit panoramique de 2,12 m² proposé ici par Xpeng apporte une luminosité qui fait oublier toute critique. Attention, le constructeur ne propose toutefois pas de store occultant (vélum) ce qui pourrait être un véritable problème en cas de fort ensoleillement. Bien entendu, pour nous rassurer, le constructeur précise que le toit panoramique filtre 99,9% des UV et le ratio d’isolation est supérieur à 86%… qui testera verra. En tout cas sous d’autres conditions que les nôtres puisque le soleil d’Amsterdam était tout à fait supportable lors de notre journée d’essai.

Derniers atouts et non des moindres pour ces places : elles sont non seulement chauffantes, mais les dossiers dans leur configuration 60/40 sont inclinables jusqu’à 38,4 degrés. À nouveau, c’est testé et approuvé pour nous. Nous avions clairement l’impression d’être installés dans un véhicule du segment supérieur, même s’il est évident qu’une telle configuration empiète alors sur le volume de chargement.

En configuration standard, le G6 offre un volume de chargement convenable au regard de ses dimensions puisqu’on parle ici de 571 litres jusqu’à la plage arrière. Le volume peut passer à 1374 litres avec les dossiers des places arrière rabattus.

Sachez enfin que G6 offre une telle modularité de ses sièges qu’il est même possible de coucher les sièges avant vers l’arrière pour former une sorte de grande banquette. On imagine alors très bien un exemple concret. Par exemple, lors d’un long voyage seul ou à deux, on pourra profiter d’une pause (recharge sur une borne un peu lente) pour s’allonger un peu si nécessaire.

Un cockpit numérique bien pensé

L’ADN de Xpeng est porté sur les nouvelles technologies et cela se voit dans les choix technologiques que fait la firme dans la conception de son habitacle. Ainsi, un peu à la manière de Tesla, le G6 ne dispose que d’un minimum de boutons physiques : les commandes de lève-vitre, le sélecteur de vitesse, les boutons d’ouverture de porte (exit les traditionnelles poignées) ou encore les quelques commandes sur le volant. Celles-ci prennent en charge une multitude de réglages dédiée au multimédia, aux aides à la conduite et même aux réglages des rétroviseurs électriques.

Mais ce poste de conduite a néanmoins pour lui d’être différent de celui des Tesla, souvent cités comme référence pour son côté minimaliste. Notre préférence va franchement vers cet intérieur du G6 qui combine à la fois un grand écran de 15 pouces au centre de la planche de bord et un écran de 10,2 pouces de diagonale installé derrière le volant. Cette instrumentation numérique fait une énorme différence à nos yeux, d’autant que la qualité d’affichage, les options de personnalisation et la belle lisibilité des informations constituent des atouts indéniables.

La partie centrale de l’écran est en permanence occupée par les informations liées à la vitesse, ainsi que la modélisation de l’environnement du véhicule. Une manière très simple de percevoir ce que les différents capteurs du G6 identifient en temps réel. A ce stade du développement de son système Xmart OS et sa technologie Xpilot, nous avons pu remarquer que l’électronique identifie moins d’objets que la solution de Tesla, mais cela tient à peu de chose.

Xmart OS et Xpilot gérés par Qualcomm et Nvidia

Il est d’ailleurs important de préciser que notre véhicule d’essai n’était pas encore dans sa version finale et que la direction de la communication nous a indiqué qu’une grosse mise à jour devait être déployée dans le courant de l’été pour offrir une meilleure expérience encore aux clients qui prendront possession de leur véhicule dès le mois d’août. Nos premières impressions quant à ce système étant globalement positives, nous espérons que le constructeur tiendra ses promesses, car quelques bugs persistent pour le moment à l’affichage, même si ceux-ci n’ont pas (heureusement !) dégradé l’expérience au volant.

En tout cas, la plateforme technique est tout à fait capable de fournir un niveau de performance et d’intelligence nécessaire à une interprétation et une modélisation très avancée puisque l’ensemble des ADAS est géré par une puce NVIDIA Orin-X. Les solutions de Nvidia font franchement partie des références en la matière avec des capacités de conduite autonomes assez remarquables, même si notre législation ne nous permettrait pas d’en profiter.

Les fonctions multimédias sont quant à elles prises en charge par un processeur Qualcomm Snapdragon 8155 associées à une connectivité Bluetooth, Wi-Fi et 4G à bord. Cette dernière permettra de piloter certaines fonctions à distance, comme le pré-conditionnement de l’habitacle ou encore la gestion de la charge. Mais c’est également cette connectivité et les strates de sécurité appliquées qui permettront aux propriétaires de G6 d’utiliser leur smartphone comme clé de contact du véhicule.

Au volant du Xpeng G6

Une fois à son volant, il n’est guère nécessaire de rouler très longtemps pour apprécier le confort de ce SUV. Quitter la concession du constructeur et entamer quelques rues et ruelles pavées ou des chaussées dégradées confirme rapidement ce verdict. La suspension pneumatique fait vraiment très bien son office, y compris à faibles allures. C’est une excellente chose, car nous n’oublions pas que l’engin est équipé de pneus en 20 pouces plutôt taille basse. On pouvait redouter que la rigidité annoncée du châssis nuise au confort, mais il n’en est rien. Idem d’ailleurs du côté des bruits de roulement qui sont très bien filtrés.

Les quelques occasions que nous ayons eu de donner du rythme à notre virée nous ont également permis de constater que les bruits d’air sont bien atténués. Ceci grâce à un aérodynamisme travaillé, au double vitrage, mais aussi des éléments intérieurs bien assemblés qui ne provoquent aucun bruit “de mobilier”. Pas de grincement, de craquement ou autres bruits dans l’habitacle qui pourraient dégrader l’expérience à bord.

Avec 476 chevaux sous la pédale de droite et un couple de 600 Nm, autant vous dire que les accélérations ne se font pas attendre. La transmission intégrale confirme un typage plutôt propulsion, mais montre néanmoins une aptitude sans reproche à passer la puissance au sol. Il faut dire que c’est très agréable aussi de constater qu’un constructeur chinois a fait le choix plus que pertinent d’équiper son engin sportif de pneumatique Michelin. Certains modèles conservent leur monte d’origine chinoise et le résultat parfois moyen, voire mauvais. Jamais le SUV ne nous a soumis à de mauvaises réactions tant sur l’aspect tenue de route que sur le freinage. Mais à vrai dire, les routes du côté d’Amsterdam ne sont pas franchement appropriées non plus à exploiter toute la puissance du G6.

Les sièges sont enveloppants et le petit volant à double méplat qui nous laissait quelque peu sceptiques fini par nous convaincre par sa bonne prise en main, malgré une certaine légèreté dont nous sommes moins friands pour les trajets avec du rythme. Pour la ville en revanche, c’est parfait, comme la présence de ces caméras capables de filmer au sol pour offrir un retour vidéo en cas de nécessité lors de vos manœuvres de parking où lorsque vous devrez traverser un passage étroit.

À noter que le G6 propose une fonction de stationnement automatique non seulement très efficace, mais il est surtout très complet. Sitôt qu’il est enclenché, il suffit de rouler au pas pour que l’électronique scanne les différentes places libres autour de vous et les modélise sur la partie gauche de l’écran. Le conducteur peut alors choisir la place libre qu’il souhaite et demander au véhicule de prendre en charge la manœuvre de manière totalement automatisée. Comprenez que vous n’avez pas besoin d’accélérer ou de freiner, le G6 s’occupe de tout et avec une étonnante, pour ne pas dire perturbante rapidité. Un point qui nous a plutôt impressionnés, en tout cas dans notre configuration assez idéale, reconnaissons-le, puisque nous étions dans un parking et non pas en pleine rue au milieu du trafic.

La techno Xpilot nous a convaincus

Personne sur la voie de gauche, nous roulons plus vite que le camion : le G6 accepte de dépasser.

Quant aux technologies d’aide à la conduite, force est de constater qu’elles sont vraiment très efficaces. Nul doute que les travaux menés par Xpeng au sein de ses autres divisions liées à la mobilité et le partenariat stratégique contracté avec Nvidia ont contribué à réaliser une technologie de maintien de cap assez redoutable. Souple et précise sur autoroute, cette techno Xpilot inspire plutôt confiance d’autant qu’elle n’est pas trop intrusive. Ses corrections de trajectoire sont très proches de ce qu’appliquerait un conducteur en conduite manuelle et ceux jusque dans les manœuvres de dépassement.

En effet, notre modèle d’essai était également équipé de la fonction d’assistance au changement de voie.

Sitôt le régulateur de vitesse et le maintien de cap activés, vous pourrez ordonner au G6 de dépasser lorsque vous utiliserez le clignotant. Naturellement, vous devez rester maître de votre véhicule, mais le G6 refusera de se changer de voie par lui-même tant que les capteurs de proximité auront un détecté un véhicule proche. Si la place est suffisante pour se déporter, alors le SUV entame la manœuvre avec une rapidité étonnante et se charge même de couper le clignotant une fois qu’il a regagné sa place sur la voie. Il en va de même lorsqu’il est question de se rabattre après une manœuvre de dépassement.

En somme, la techno nous a semblé efficace et cela y compris sur le réseau secondaire. C’est naturellement avec des lignes blanches bien lisibles sur la chaussée que le G6 s’en sort mieux, mais nous avons également pu constater que la présence d’un trottoir à droite ou d’un terreplein à gauche suffit également à renseigner l’intelligence du véhicule.

Enfin, vous remarquerez également qu’à gauche de la planche de bord, au bas du montant du pare-brise est installée une caméra. Celle-ci est dédiée à la surveillance du conducteur pour s’assurer qu’il est bien attentif à la route. Un dispositif qu’on trouve désormais sur quelques véhicules, mais qui ne semblait pas actif sur notre véhicule. Ce sera peut-être le cas sur les modèles dotés du logiciel final, mais cela n’empêche toutefois pas Xpeng de se montrer punitif sous certaines conditions. En effet, si vous abusez de la technologie de maintien sur autoroute et que, par exemple, vous refusez de remettre la main sur le volant lorsque l’électronique vous invite à le faire, alors vous serez privé de cette assistance jusqu’à redémarrer le G6.

 

Le plus beau dans tout cela, c’est que toutes ces technologies sont de série et cela sur les trois versions du Xpeng G6. Que demander de plus ?

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Essai Xpeng G6 : un premier bilan positif 

Cette seule journée passée au volant du G6 qui plus est sur trajets assez peu roulants ne nous permet pas d’aborder la partie consommation et recharge avec un avis éclairé. On sait que cette plateforme SEPA 2.0 et son réseau 800 volts devraient permettre d’accéder à de très belles prestations en matière de recharge, d’autant que la pompe à chaleur contribuera à la mise en température de la batterie avant d’aborder une recharge. Là encore, un sujet sur lequel il nous faudra revenir puisque notre version d’essai n’intégrait même pas un planificateur d’itinéraire et que, de toute façon, nous ne sommes pas descendus à temps à un niveau de charge auquel il aurait été pertinent de tester la puissance.

Après nos différents trajets, nous sommes parvenus à une consommation moyenne de 14,5 kWh/100 km, ce qui serait vraiment une excellente chose pour un tel SUV électrique de plus de 476 chevaux, mais compte tenu des conditions de circulation et du choix des routes fait par Xpeng pour les essais, la donnée obtenue n’est franchement pas représentative. C’est regrettable et il nous faudra absolument y revenir à l’occasion de plus longs trajets.

Cela étant dit, vous aurez sans doute compris que ce premier bilan est néanmoins positif dans son ensemble. Sans être particulièrement séduisant, le G6 est un SUV coupé de bonne taille, spacieux, agile et même très dynamique sur la route. Les places arrière permettent de profiter d’une habitabilité très confortable et si le volume de coffre n’a rien de record pour la catégorie, il devrait raisonnablement permettre à une famille de quatre de voyager avec tout ce qu’il faut.

Dans l’ensemble, l’expérience Premium revendiquer par Xpeng se vérifie et il est clair que nous sommes bien là un cran au-dessus de ce que peuvent proposer MG ou BYD. D’ailleurs, de l’aveu même des équipes de Xpeng initialement basées en Chine, mais présentent sur l’évènement dédié à la presse, ces deux constructeurs ne sont pas considérés comme des concurrents, même si les reconnaissent les qualités de chacun d’eux. Xpeng précise que ses rivaux sont plutôt Zeeker ou encore Nio dont le positionnement se veut également plus haut de gamme.

Quant à concurrencer les marques historiques, qu’il s’agisse d’Audi, BMW, Volvo, Volkswagen ou encore, bien entendu, Tesla, il est clair pour nous que le G6 n’a pas à rougir sur bien des aspects. Son niveau d’équipement et ses prestations routières constituent une alternative très sérieuse à des tarifs très compétitifs, voire bien moins chers.

Reste que la marque chinoise a non seulement perdu l’accès au bonus de 4 000 euros pour ses modèles à moins de 47 000 euros, mais elle sera prochainement soumise à des frais de douanes supplémentaires qui pourraient faire grimper la facture d’environ 20%. Il faudra patienter encore un peu pour en connaître le taux définitif de cette taxe et apprécier alors la réaction de Xpeng qui pourrait bien ajuster son prix de vente en conséquence pour rester compétitif. Questionnée sur ce point, la marque ne se ferme aucune porte pour la suite, pas même la possibilité d’importer en Europe la fabrication du G6 et du G9. Il est d’ailleurs à noter que la société a ouvert un centre de stockage de pièces détachées de 2500 m² pour être en mesure de répondre à la demande des différentes concessions basées en Europe. Tout n’est pas joué encore pour le G6, mais une chose est sûre, il a de sérieux arguments à défendre !

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