Essai : Volkswagen e-Transporter, l'utilitaire tourne une page en passant à l'électrique

Fruit d’une collaboration avec Ford, le Volkswagen e-Transporter et e-Caravelle troquent leur approche entièrement germanique au profit d’une vision plus internationale. Ces véhicules offrent plus de volume utile qu’auparavant, le choix entre deux motorisations électriques et un vaste panel d’options apte à répondre aux besoins de tous les métiers.

C’est paradoxalement alors que le Volkswagen Transporter fête ses 75 ans que la dernière génération de celui-ci repose sur de nouveaux fondamentaux. En plus d’être complètement renouvelé par-rapport au T6 de précédente génération, il est, en effet, né d’une coopération avec Ford et se trouve être le cousin du e-Transit. C’est rare au sein de la branche utilitaires du groupe Volkswagen et il découle quelques points importants : le développement conjoint avec Ford Pro a mené à quelques compromis et le constructeur américain produit les gammes des deux marques dans son usine turque.

Extérieurement, les Volkswagen e-Transporter et e-Caravelle, la version transport de personnes, se différencient de leurs cousins Ford par leur face avant et dotée d’un grand bandeau couleur carrosserie entre les deux phares. L’ouverture de calandre se trouve dans la partie centrale de la face avant au-dessus du pare-chocs. Contrainte par la nécessité d’offrir une ouverture maximale des portes et l’absence d’alternative, la face arrière ne se distingue guère.

Dans le choix de motorisations comprenant des diesels, un hybride rechargeable et deux motorisations électriques, nous nous tournons vers ces dernières. Deux niveaux de puissance bien différents ont été retenus pour le marché français, 100 kW et 210 kW disponibles à la fois sur le e-Transporter et la e-Caravelle. À noter que les motorisations électriques entrainent les roues arrière alors que les diesels et l’hybride rechargeable sont des tractions avant et qu’il existera même des versions diesel quatre roues motrices.

Au volant du Volkswagen e-Transporter

Nous prenons donc le volant d’un fourgon Volkswagen e-Transporter avec la motorisation 100 kW. Le poste de conduite propose, de manière classique, deux écrans ; derrière le volant pour l’instrumentation principale et un écran central pour les fonctions d’info-divertissement et l’accès aux différents menus de réglage et de paramétrage. Une fois installé à bord en prenant appui sur le volant, en l’absence de poignée sur le montant de pare-brise, l’ensemble est clair et facile d’utilisation. Une pression sur le levier de vitesse derrière le volant et c’est parti. À noter que nous essayons ce fourgon à vide alors que la plupart des essais sont réalisés avec des lests de 300 ou 400 kg. Cette absence apporte évidemment une meilleure vivacité, appréciable dans le cas de cette version 100 kW.

À lire aussiKia PV5 2025 : ce qu’il faut savoir sur l’utilitaire électrique concurrent du VW ID.Buzz

Le conducteur du Volkswagen e-Transporter a le choix entre mode D standard et un mode B offrant plus de régénération de l’énergie au freinage. Ce dernier sera utile en ville ou en montagne et avec de la charge utile. Le mode D, lui, pourrait être plus « filant » en offrant une roue libre plus marquée. La légère décélération ressentie au lever de pied donne l’impression de gâcher de l’énergie. Sur les 80 kilomètres d’un parcours d’essai bien représentatif comprenant un peu de routes vallonnées, nous avons consommé 23,2 kWh/100 km. C’est à peine plus que les 22 kWh/100 km officiellement annoncés pour le fourgon L1.

La batterie de 64 kWh permettra de réaliser des missions de 250 kilomètres. Cette batterie se recharge sur une Wallbox (jusqu’à 11 kW) ou bien sur une borne de recharge rapide DC (jusqu’à 125 kW). Cette puissance de recharge maximale permet de passer de 10 % à 80 % de charge en 39 minutes seulement.

Côté confort, l’absence de charge a probablement pénalisé le ressenti en dévoilant un amortissement un peu sec sur les petits obstacles et saignées. La facilité à trouver une bonne position de conduite et l’assise des sièges atténuent partiellement cette sécheresse de suspension.

Toujours fidèle à sa réputation d’utilitaire ?

À l’arrière, le Volkswagen e-Transporter offre une longueur de chargement de 2,6 m accessible par les portes latérales coulissantes et les portes arrière. La version L2, propose une longueur intérieure de 3 mètres. Cependant, extérieurement, la cote monte à 5,45 m ce qui ne sera pas toujours facile à utiliser en environnement urbain. Dans les deux cas, le volume utile progresse ; il atteint 5,8 m³ pour le L1 et 9 pour le L2. Comme toujours dans cette catégorie de fourgons, attention aux antennes dans les parkings souterrains, tout particulièrement à vide. Le choix de la motorisation électrique ne pénalise ni le volume disponible, ni la charge utile de 1038 kg. La capacité de remorquage, quant à elle, peut atteindre 2,3 tonnes.

À lire aussiEssai vidéo – Volkswagen ID. Buzz Cargo : le premium des pros !

Outre ce fourgon, la gamme comprend toutes les variantes de carrosseries nécessaires pour répondre à une large palette d’usages. Empattement normal ou long, avec ou sans rehausse, tôlé ou vitré, double cabine ou plateau, le choix est vaste. S’y ajoute un modèle dénommé e-Caravelle destiné au transport de personnes. Ce minibus pouvant transporter jusqu’à neuf personnes répond aux besoins de taxis, de clubs sportifs ou des navettes VIP.

La réponse aux différents cas d’usage ne s’arrête pas là, puisque le catalogue de packs et d’options donne le tournis. À ce sujet, regrettons que les airbags latéraux et rideaux ne soient disponibles qu’en option et qu’il faille également débourser 160 euros pour un « Pack Mobile » avec ses prises USB et une surface pour la charge à induction. Le premier prix d’un e-Transporter L1 avec le moteur 100 kW est de 49 300 euros. L’envie et la nécessité front rapidement grimper l’addition au-delà des 50 000 euros. La garantie est de 5 ans ou 150 000 km.

À l’heure du bilan, la question est simple : les nouveaux e-Transporter et e-Caravelle sont-ils de vraies Volkswagen ? Chacun en jugera. Les possesseurs de Transporter T6 noteront que le nouveau-venu a perdu de sa différence et s’est banalisé.  Néanmoins, en matière de motorisations, de technologies et de possibilités de personnalisation, le Transporter est revenu au meilleur niveau. C’est certainement ce qui compte pour les utilisateurs professionnels.

À lire aussiNouveaux Volkswagen Transporter et Caravelle : les prix des versions électriques