Essai – Subaru Solterra : les temps de recharge et de voyage de notre Supertest

Le Subaru Solterra a de nombreux arguments à faire valoir. Mais est-il aussi polyvalent au moment de voyager ? On fait le point.

Étroitement dérivé du Toyota bZ4X, le Subaru Solterra sait cultiver sa différence avec un faciès retouché, ainsi qu’une transmission intégrale volontaire et indéboulonnable en condition difficile. Particulièrement sobre au quotidien, il l’est moins sur l’autoroute. Surtout, la capacité de la batterie réellement utilisable n’est pas plus généreuse qu’avec un SUV de la catégorie inférieure ou qu’une compacte électrique. Voilà qui bride un peu sa polyvalence au moment de faire des longs voyages.

Courbe de recharge du Subaru Solterra : un plein utile en 32 minutes

Sur les bornes de recharge rapide, le Subaru Solterra annonce une puissance maximale de 150 kW. Une valeur désormais dans la moyenne de la catégorie pour un SUV doté d’une batterie de plus de 70 kWh de capacité brute. Tout comme la courbe de recharge, qui démarre avec un plateau à la puissance maximale ou presque jusqu’à 35 % de charge. Ensuite, la chute est importante et linéaire : à 80 % de charge, le SUV encaisse seulement 40 kW, soit -74 % par rapport au pic de 152 kW constaté. C’est beaucoup !

Au final, la recharge du Subaru Solterra sur les bornes DC réclame 32 minutes d’immobilisation de 10 à 80 % de charge. C’est dans la très grosse moyenne du marché, tout comme la puissance moyenne mesurée de 86 kW équivalente à celle d’un Peugeot e-3008. Skoda Enyaq et Nissan Ariya sont loin devant. Mais la fin de la recharge, bien que rare en voyage, n’est pas désespérément longue (24 min) et porte le ravitaillement complet à 56 minutes.

Autonomie récupérée : 161 km en 30 minutes

Lors de notre trajet autoroutier type, le Subaru Solterra a présenté une conso’ de 24,5 kWh/100 km, se traduisant par une autonomie moyenne de 240 km, ou de 170 km de 80 à 10 % de charge. La configuration de la jauge a d’autant plus d’importance ici que la capacité « cachée » sous 0 % sera rarement utilisée. Selon cette base, donc, le SUV peut gagner près de 110 km en 15 minutes et 160 km en 30 minutes. Pour le situer, cela correspond à des valeurs que l’on constate avec des compactes électriques.

Coût des recharges du Subaru Solterra

De 10 à 80 % de charge, les bornes de recharge rapide ont facturé en moyenne 45,70 kWh. Cela représente un écart de plus de 10 % par rapport à la capacité réellement disponible sur cette tranche comme nous l’avons estimé. Au prix moyen de 0,59 €/kWh sur l’autoroute, cela porte le prix du quasi plein à 26,96 €, soit 16 €/100 km en fonction de l’autonomie calculée. Le coût d’utilisation est donc élevé sur l’autoroute, bien qu’il convienne de rappeler que les plus sobres des voitures électriques ne passent pas sous la barre des 13 €/100 km selon cette base de calcul.

Temps de trajet pour 500 km : 5 h 17

L’étape ultime de notre Supertest permet de mettre les performances en matière de recharge face à l’autonomie moyenne du véhicule sur l’autoroute. Dans la moyenne basse selon nos relevés, le Subaru Solterra affiche une autonomie totale de 260 assez limitée dans l’absolu. Toutefois, en ayant confiance dans la jauge (on estime à 5 kWh la capacité disponible sous 0 %) et avec une consommation à peine plus faible au départ, nous avons pu rejoindre la première station avec 2 % de charge restante sans sueurs froides. Voilà qui a permis d’éviter un troisième ravitaillement sur ce trajet où il est possible de n’en faire que deux. Au final, en optimisant au maximum les recharges, le Subaru Solterra est resté immobilisé 49 minutes. En ajoutant le temps de trajet habituel et les sorties sur les aires (quatre minutes par arrêt), il a réclamé 5 h 17 pour relier le sud de Lyon à Paris. Un résultat dans la moyenne, entre un BMW iX1 xDrive30 (5 h 20) et un Peugeot e-3008 (5 h 11).

Supertest Subaru Solterra : le bilan

Convaincant au quotidien avec son habitabilité généreuse, son niveau de confort, ses performances suffisantes et sa sobriété, le Subaru Solterra change de visage au moment de voyager. S’il n’est pas la lanterne rouge dans le segment des SUV familiaux, il est simplement dans la moyenne en matière de polyvalence. La capacité de batterie utilisable, son appétit élevé (quoique largement amélioré par rapport à ses débuts) et la recharge rapide sans éclat ne lui permettent pas de sortir du lot : il réclame près de vingt minutes de plus que ses concurrents pour parcourir 500 km. Charge à chacun de relativiser cet écart en fonction des attentes et besoins.

Il se rattrape donc avec son originalité, mais aussi avec sa transmission intégrale à la hauteur de son blason. De quoi aider à digérer les 48 600 € réclamés par la version Comfort. Car chez les autres, il faut compter à partir de 55 780 € pour un Enyaq 85X, 56 300 € pour un Nissan Ariya, voire 57 690 € pour une Kia EV6 4×4. Aussi, précisons que le Solterra est disponible jusqu’à fin décembre avec une offre de location (deux ans / 40 000 km) au prix de 399 €/mois sans apport !