Essai – Smart #3 Brabus : les temps de recharge et de voyage de notre Supertest

Bien qu’original et apportant un vent de fraîcheur dans la gamme, le Smart #3 affiche des consommations moyennes. Qu’en est-il en matière de recharge ?

En partie sous le contrôle du géant chinois Geely, Smart diversifie son offre et déploie de gros SUV dans sa gamme. Au #1 s’ajoute désormais le #3, qui vient jouer des coudes dans le segment des SUV compacts électriques, face à de nombreux ténors. Son originalité séduit, mais moins son autonomie, finalement dans la moyenne basse. Peut-il se rattraper avec ses performances en matière de recharge ?

Courbe de recharge du Smart #3 Brabus : un plein utile en 28 minutes

Promise pour un pic de 150 kW, la batterie de 62 kWh de capacité nette arrive très facilement à atteindre 157 kW de puissance de recharge rapide. La courbe qui en découle est d’ailleurs assez proche avec un premier plateau jusqu’à 30 % de charge, puis une chute en escalier jusqu’à 80 %, où l’on note près de 60 kW de puissance résiduelle (-61% par rapport au pic observé).

Ainsi, il faut 28 minutes au Smart #3 pour effectuer le 10-80 %, ce qui se traduit par une puissance moyenne de 102 kW. Il faut ensuite compter 12 minutes pour atteindre la barre des 90 %, puis 35 minutes pour achever le plein à 100 %, dont 15 minutes pour le dernier pour cent. Il est bien entendu inutile d’attendre aussi longtemps. En matière de recharge rapide, le #3 se situe donc dans les eaux du Renault Scenic e-Tech ou d’un BMW iX1 xDrive30. Mais il se rattrape avec la présence en série d’un chargeur embarqué de 22 kW qui permet d’accélérer les recharges lentes sur les bornes publiques et de se libérer l’esprit. Nous avons chronométré le 10-100 % en à peine plus de trois heures dans ce cas.

Autonomie récupérée : 178 km en 30 minutes

Avec son appétit élevé sur notre parcours de référence et sa puissance de recharge moyenne sans éclat, le Smart #3 Brabus ne peut récupérer que 120 km en un quart d’heure et 180 km en une demi-heure. On retrouve dans ces eaux le Volvo EX30 ou le BMW iX1 xDrive30, là encore.

Coûts des recharges du Smart #3 Brabus

En moyenne, les bornes de recharge rapide ont délivré 47,7 kWh de 10 à 80 % de charge, et 63,9 kWh de 10 à 100 %. Toujours rechargée à fond sur les bornes lentes 22 kW, les bornes ont facturé 64,8 kWh de 10 à 100 %. Le niveau de pertes à la recharge apparaît dans la moyenne, mais les consommations élevées du crossover font augmenter le coût d’utilisation qui atteint des sommets. Sur autoroute (0,59 €/kWh en moyenne), on compte ainsi un coût direct de 16,3 €/100 km !

Temps de trajet pour 500 km : 5 h 12

La navigation embarquée du Smart #3 est équipée d’un planificateur de trajet. Mais n’oubliez pas de cliquer sur une touche supplémentaire pour forcer le système à calculer le meilleur trajet. Sans surprise, ce dernier a prévu un parcours à deux arrêts pour notre trajet de référence, nécessaire pour passer la ligne d’arrivée avec près de 20 % de charge restante. Mais le système visait des bornes Engie réservées aux poids-lourds. En suivant toutefois nos propres estimations, nous nous sommes ravitaillés à deux reprises en optimisant un peu mieux les arrêts, pour un total d’immobilisation de 44 minutes. Ce qui, ajouté au temps de parcours habituel (4 h 20) et à un forfait de quatre minutes par arrêt, porte le temps de trajet total à 5 h 12 pour 500 km. Il devance d’une poignée de minutes le Volvo EX30, et se retrouve en sandwich entre une Peugeot e-308 (5h13) et un e-3008 (5h11). C’est dans la moyenne de nos relevés. Enfin, pour effectuer les 1 000 km aller-retour, nous avons compté cinq arrêts pour un temps de trajet total de 10 h 54.

Supertest Smart #3 Brabus : le bilan

Aux antipodes de la Smart originale, le nouveau #3 vient jouer des coudes dans le segment sur-occupé des SUV compacts électriques. Pour sortir du lot, le modèle brouille les pistes et s’apparente davantage à une grosse compacte surélevée qu’à un véritable SUV. Ce qui signifie que si l’habitacle ne manque pas de place, le #3 présentes des aspects pratiques limités. Dommage pour un véhicule familial.

Le Smart #3 est donc plutôt un choix de cœur plutôt que de raison avec sa polyvalence dans la moyenne. Voilà qui peut donner de l’intérêt à la version Brabus, qui se défait des considérations pragmatiques et assume à fond sa singularité avec un look tapageur et des performances de supercar ! Une philosophie à considérer avant de signer, puisque le modèle n’est pas le plus confortable de la catégorie. Côté prix, le Smart #3 Brabus s’affiche à partir de 49 315 €. Moins puissante, mais plus sobre, la version Premium démarre au prix de 44 315 €.