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Désormais équipé d’une motorisation hybride rechargeable, le SUV Opel se convertit en haut de gamme performant, mais aussi en un modèle « zéro-émission » capable de rouler en mode 100 % électrique sur quelques dizaines de kilomètres. Un GrandlandX Hybrid4 vraiment convaincant, mais à la note salée.
Un SUV jouant entre familiale et berline confort, une puissante motorisation de 300 ch et un mode 100 % électrique, sur quel tableau joue vraiment l’Opel Grandland X Hybrid4 ? Nous avons testé ce troisième produit hybride rechargeable PSA, après le haut de gamme DS 7 Crossback E-Tense et le techno Peugeot 3008 Hybrid4. Pour comprendre ce modèle, quoi de mieux qu’un parcours éclectique ? Justement, le constructeur nous a orienté entre Mulhouse et Fribourg, en passant par la Forêt Noire en Allemagne dans des conditions climatiques associant pluie, neige et soleil.
Pour faire rapide, le Grandland X repose sur la même plate-forme que les Français auxquels il emprunte la motorisation. Ou plutôt la triple motorisation. Le 4 cylindres 1,6 litre de 200 ch est couplé à un moteur électrique à l’avant de 81 kW. Un second bloc électrique à l’arrière offre 83 kW de puissance, le tout passant par une boîte automatique 8 rapports. Au total, le système développe 300 chevaux et 520 Nm de couple, c’est rare sur un SUV généraliste ! La batterie de 13,2 kWh à l’arrière, adopte 96 cellules lithium-ion. Elle est dotée d’un système de refroidissement liquide.
Pas de fantaisie sur la carrosserie de l’Hybrid4. Le style est très conservateur, proche de ce que l’on a vu sur la dernière Corsa-e. D’ailleurs, la marque n’a pas jugé important de lui donner une robe spécifique, ni attendu un restylage. La seule petite excentricité de ce SUV est peut-être son capot noir, mais c’est une option. Le Rouge Rubis est aussi la seule livrée gratuite de série, le Bleu Topaze de notre essai étant facturé 890 euros.
Si le DS 7 Crossback amenait du raffinement et des matériaux premium, l’intérieur du Grandland X joue l’utile avant tout. Peu d’artifices, la planche de bord est aussi plus ergonomique que son cousin français, et moins torturé que celle du 3008 ou du Citroën C5 Aircross. L’habitabilité est identique aux autres produits du groupe, avec ses 5 places, mais le coffre voit son volume reculer. En raison du système électrique à l’arrière, la capacité passe de 514 à 390 litres. Sous le plancher, un espace est dédié au rangement du câble.
Avec 300 chevaux, cette version est clairement la plus haut de gamme et la plus performante. Il lui faudrait 6,1 secondes pour passer les 100 km/h, et pourrait atteindre 235 km/h en pointe. Sur les autoroutes allemandes illimitées « autobahn », mode Sport enclenché avec les 3 moteurs à l’action, nous avons franchi 150 km/h avec une rapidité déconcertante. Par contre, le poids de 1.887 kg et l’aérodynamique quelconque font peiner au-delà. Nous avons stoppé notre aventure à 200 km/h, les conditions étant humides.
Néanmoins, jamais nous n’avons eu la sensation d’être en insécurité. Pas mal compte tenu des conditions de notre essai réalisé sur des portions sinueuses, et parfois très glissantes par température négatives et sous la neige. En mode 4WD, les deux moteurs électriques sont activés par défaut, le moteur thermique étant sollicité au-delà de 70-80 km/h. Rares ont été les épingles où l’antipatinage a dû se déclencher. Il faut souligner que nos pneus neige installés étaient parés à la météo très hivernale.
En ville, la douceur du mode électrique est très confortable, et le SUV absorbe bien les imperfections des routes allemandes. On aimerait presque que le ou les moteurs se fassent légèrement entendre dans l’habitacle (trop ?) insonorisé, la linéarité des accélérations étant presque déconcertante pour les passagers. Sur autoroute, l’électrique sied aussi parfaitement au Grandland X, et nous avons pu atteindre plus de 140 km/h, malgré la limite officielle de 135 km/h. Une limite sans doute psychologique. Car à cette vitesse, l’autonomie fond à vue d’œil.
Malgré les 13,2 kWh de capacité de la batterie, l’autonomie fond à vue d’oeil. En plus du compteur numérique, une petite aiguille analogique indique l’état de la batterie. Opel annonce 59 km d’autonomie WLTP sur ce Hybrid4, mais nous avons estimé à 40 km notre autonomie sur notre essai, réalisé en grande partie en extra-urbain. Sur autoroute, ne comptez pas plus de 20 km à 130 km/h.
Au niveau des consommations, les 1,6 l/100 km théoriques ont été largement dépassés. Au terme de notre essai, nous avons atteint 6,8 l/100 km. Une valeur particulière constatée en environnement montagneux où nous avons bien entendu testé les accélérations et les limites du Grandland X, au détriment de l’efficience. Nous avons aussi opté partiellement pour le mode eSave, permettant au moteur essence de garder la charge de batterie (10, 20 km ou 100% au choix), afin de rouler électrique sur les portions citadines. Nous avons également testé le SUV en mode normal « D », sans régénération d’énergie sur les cinquante premiers kilomètres. Ensuite, le mode « B » était activé, décélérant fort pour recharger les batteries et récupérer quelques kilomètres en électrique.
En termes de charge justement, le connecteur embarqué 3,7 kW de série permet de récupérer 100% en 4 heures, ou 7h10 sur prise domestique. En option, Opel tarife le chargeur 7,4 kW à 400 euros, abaissant la durée de charge à 1h50. Subtilité à noter : comme sur les modèles de Peugeot, le haut du pare-brise affiche une lumière bleu en mode électrique. Elle permettra à l’avenir d’identifier le mode zéro émission dans les villes interdisant le roulage en thermique.
Côté prix, cette motorisation se place clairement sur le haut de gamme. Cette version rechargeable Hybrid4 démarre à 49.350 €, sur la finition Elite, tandis que l’Ultimate grimpe à 51.700 €.
Pour ceux n’ayant pas l’utilité de 300 chevaux ou des 4 roues motrices, une dérivée traction 225 ch existe. Nommée Grandland X Hybrid, elle ne dispose pas du bloc électrique arrière. Malgré une puissance en baisse, elle conserve une consommation identique, mais abaisse significativement le prix. Comptez 41.700 € pour le niveau d’équipement d’accès Edition, les autres Elite et Ultimate étant aussi au catalogue.
Le surplus est ici de 4.350 € par rapport au diesel, Opel assurant que l’économie serait de 1.500 € par an sur un trajet quotidien de 50 km. L’Hybrid serait ainsi rentabilisé en 3 ans. Pour les professionnels, seule cette version Hybrid 225 ch est disponible, en finition Business à 42.750 €.
Les commandes de l’Opel Grandland X Hybrid4 sont ouvertes depuis juillet avec des livraisons prévues à la fin du premier trimestre 2020. Disponible depuis décembre au catalogue, la version deux roues motrices 225 chevaux n’arrivera qu’au printemps prochain.
En face de l’Allemand, se positionnent les cousins PSA,. Outre ces derniers, seul le Mitsubishi Outlander PHEV est du pedigree. Avec 4,70 m, il est plus vaste, mais n’emmène que 135 ch thermiques pour 177 ch électriques, pour 224 ch cumulés a maximum. Son prix de 36.990 € en fait un concurrent très attractif. Or, il faut faire avec un véhicule en fin de vie, lancé en 2013 et doublement restylé.
2 roues motrices | 4 roues motrices | |
DS 7 Crossback e-Tense | N/A | 54.800 € |
Peugeot 3008 | 43.800 € | 53.800 € |
Opel Grandland X | 41.700 € | 47.750 € |
Citroën C5 Aircross | 39.950 € | N/A |
Dans le courant de l’année 2020, le Seat Tarraco viendra défier le Grandland X avec une motorisation hybride rechargeable 245 ch, à un prix encore inconnu. Enfin, le Jeep Compass 4xe (4,39 mètres) pourrait jouer les trouble-fête avec son offre 240 chevaux mais moins efficiente (2,3 l/100 km environ), débutant à 44.500 €.
Avec ses prestations, le Grandland X Hybrid4 souhaite jouer sur tous les tableaux. En réalité, il viendra satisfaire une clientèle à la recherche d’un SUV très polyvalent. Mais ne vous y trompez pas, il vous faudra recharger régulièrement. Dans le cas contraire, le modèle fonctionne comme un hybride classique, le mode électrique apparaissant épisodiquement en fonction de l’énergie récupérée au freinage.
Les entreprises seront davantage sensibles à cet Opel, grâce à l’exonération quasi complète de TVS. Le SUV étant à 37 g/km de CO2, il correspond à 37 € de TVS par an à partir de la quatrième année (1 €/g entre 21 et 60 g/km). Sur le diesel 130 ch, cette somme peut atteindre 495 €/an sans aucune exonération. Sans compter le budget carburant supérieur.
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