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Essai - Maserati GranTurismo Folgore : colpo di fulmine !

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Maserati GranTurismo Folgore
Maserati GranTurismo Folgore

La Maserati GranTurismo Folgore ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de la marque. On prend le volant de cette pièce de haute technologie.

À l’instar de la très grande majorité des constructeurs, Maserati se lance dans le segment des électriques. Pour ce nouveau chapitre dans son histoire, la marque italienne lance le Grecale Folgore, un grand SUV électrique qui vise les références premium. Mais il est aussi accompagné de la GranTurismo Folgore, la déclinaison 100 % électrique de la plus emblématique Maserati de ces dernières années. Après avoir détaillé en exclusivité ses principaux secrets techniques, on s’installe à son volant.

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Une ambiance sauvegardée

À l’instar du Grecale, la GranTurismo Folgore est quasiment identique à la déclinaison thermique dont elle dérive. Elle reprend donc dans les grandes lignes les traits du coupé thermique, mais reçoit des boucliers spécifiques moins ajourés. Bien sûr, chacun jugera de la pertinence de son dessin dans le paysage automobile actuel, tantôt d’un délicieux classicisme digne d’une Ferrari 599 GTB, tantôt d’une certaine platitude au milieu des excentriques voitures d’exception actuelles. Mais ces petites retouches permettent d’abaisser le Cx à 0,26. Aussi, il faudra ne pas avoir de goûts trop colorés : les pétillantes couleurs Fuoriserie sont facturées de 18 000 à 32 400 € !

À bord, le coupé met davantage d’accord avec une présentation simple et impeccable du tableau de bord, repris du Grecale du même nom. L’ensemble est tapissé d’une sellerie en Econyl, réalisée à partir de matériaux recyclés et transformés avec des processus issus de la maroquinerie de luxe. Que ce soit au regard, au toucher ou à l’odeur, ce cocon fait parfaitement l’illusion ! Tout comme l’horloge centrale, entièrement numérique et qui permet d’afficher une montre ou un compteur de G. Elle vient achever une dotation fournie en écran avec une instrumentation personnalisable, et un imposant panneau central où l’on retrouve l’accès au système de climatisation en bas, ou à l’info divertissement en haut.

Côté pratique, soulignons que les deux places arrière ne sont pas totalement symboliques et permettent tout de même à deux adultes de tenir en tandem du côté droit, mais il sera difficile d’en caser un quatrième derrière le conducteur. Le coffre perd 40 l pour tomber à un volume total de 270 l. C’est peu dans l’absolu, mais suffisant pour recevoir les affaires pour un week-end à deux. Reste à savoir s’il est assez vaste pour emporter un sac de golf, qui continue de servir de mètre étalon à ce niveau de gamme. À l’avant, l’interminable capot ne propose aucune soute de rangement et embarque tous les périphériques de la chaîne électrique.

Une agilité surprenante

Nous avons déjà eu l’occasion de détailler tous les secrets technique de ce coupé. Pour rappel, la GranTurismo Folgore repose sur une configuration à trois machines électriques (une à l’avant et deux à l’arrière), capables de délivrer un maximum de 761 ch, voire de 830 ch avec la fonction Overboost. Mais il faut pour cela disposer d’un taux de charge suffisant, d’une température batterie comprise entre 18 et 38 °C, et d’activer le mode Corsa Max Boost.

Lorsque toutes ces conditions sont respectées, le coupé italien peut tomber le 0-100 km/h en 2,7 s. Entre nos mains, en mode Corsa par défaut et avec des Goodyear Eagle F1 Supersport sans doute encore un peu froids, nous avons enregistré une valeur de 2,8 s, excusez du peu, et un 400 m. D.A. en 11,0 s. En reprises, il suffit de 2,3 s pour passer de 80 à 120 km/h, contre 3,4 s en mode GT. De quoi couper le souffle et la parole de votre partenaire, mais pas de lui tordre le cou : à l’instar d’une Lucid Air Grand Touring, la poussée est aussi immédiate qu’opulente, mais jamais percutante. Pour rappel, voici la courbe de distribution de la puissance en mode Corsa sur un arrêté.

Malgré la prudence du constructeur sur les conditions d’utilisation, le mode Corsa ne se révèle jamais piégeur. Si la GranTurismo Folgore ne dispose pas de roues arrière directrices, le train arrière eAX 600-R offre une réparation instantanée du couple pour aider la voiture à tourner. Voilà qui donne à ce grand coupé de 4,96 m de long un comportement dynamique digne d’une compacte sportive, avec un naturel rare ! Et, malgré le poids, les reprises de trajectoire en cas d’erreur d’appréciation sont rapides et précises. Configurable sur trois niveaux, le système de vectorisation de couple offre aussi de quoi enrouler les courbes en glisse avec une facilité déconcertante : la mise à l’équerre et la reprise de grip se font avec une douceur étonnante.

Laissant moins de latitude dans les réglages, le mode Sport se révèle toutefois plus adapté à une utilisation routière avec des réglages plus permissifs. Quel que soit le paramétrage de la suspension (Sport ou Normal), le châssis est toujours efficace, même sur les routes exigeantes. Mais il permet d’aller un peu plus vite qu’avec une Taycan Turbo S par exemple : à peine moins verrouillé, il offre un meilleur ressenti des fins mouvements de caisse sur les routes secondaires, parfois défoncées. Pour autant, en raison de l’architecture centrale de la batterie, les changements de cap semblent à peine plus rapides qu’avec la berline allemande. Pour rappel, l’unité de la Folgore est composée de 32 modules empilés au centre de la voiture pour éviter de modifier la structure et préserver le dynamisme du coupé. Les promesses paraissent donc tenues, même s’il faudra sauter de l’une à l’autre sur le même bitume pour s’en assurer.

Maserati GranTurismo Folgore

Une invitation aux voyages

Cette relative souplesse confère au coupé un bon niveau de confort, aussi soigné que celui d’une Taycan. Pour en profiter, la Maserati GranTurismo Folgore propose le mode MaxRange (Maserati conseille de l’activer sous les 16 % pour éviter les pépins), ou le mode GT activé par défaut. Ici, la Folgore présente alors les bonnes manières que l’on attend d’elle : confortable et bien insonorisée, elle permet de parcourir les routes sereinement, exception faite de son gabarit, souvent problématique avec ce genre de voiture sur le réseau secondaire.

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Même limitée à 80 % dans ce mode GT, la puissance totale est suffisante pour faire des dépassements une formalité et d’adopter un bon rythme. Certes, le poids de 2 260 kg à vide n’est pas sans effet à la limite, mais force est de concéder que la masse est gommée à la perfection par la suspension pneumatique. Tout juste pourrions-nous noter une légère paresse avant de s’inscrire, rien de rédhibitoire non plus. Au contraire de la pédale de frein, à la consistance correcte au moment de presser le système à six et quatre pistons, mais brutale au moment de la relâcher. Le phénomène n’est cependant présent que si le mode roue-libre est enclenché, et disparaît dès l’activation via les énormes palettes de l’un des trois seuils de freinage régénératif. À noter que les machines peuvent encaisser jusqu’à 400 kW de puissance de récupération.

À un rythme digne d’une Grand Tourisme, le coupé italien peut viser une moyenne de 21 kWh/100 km sur route, laissant envisager près de 400 km d’autonomie totale sans marge. Sur un parcours exclusivement autoroutier de près de 200 km dans les sens aller/retour, nous avons noté une moyenne de 26,2 kWh/100 km, même s’il n’est pas rare de voir la consommation instantanée s’envoler à près de 30 kWh/100 km à une vitesse fixe de 130 km/h (137 km/h compteur). Un appétit finalement proche de ses concurrentes allemandes, qui se traduit par une autonomie totale de 310 km.

Des recharges (très) rapides

Présentant un haut niveau de performance, la GranTurismo Folgore met le paquet en matière de recharge rapide : avec sa plateforme d’un peu plus de 700 V, vulgarisée à 800 V, le coupé annonce un pic de puissance de 270 kW sur les bornes adéquates. Lors de notre unique essai, avec un air extérieur à 15 °C, mais une batterie à 28 °C au moment de brancher, nous n’avons jamais pu atteindre le maximum annoncé. Plus étonnant encore, la courbe s’est montrée plutôt instable sur la première moitié de la charge, contrairement à la courbe type que nous avons pu enregistrer avec une Audi e-Tron GT RSAccordons le bénéfice du doute, les facteurs pouvant influer sur le ravitaillement étant nombreux.

En attendant, la Maserati GranTurismo Folgore a tenu ses promesses, avec un 20-80 % exécuté en 18 minutes comme indiqué par la fiche technique. Notre test de 10 à 80 % de charge a été expédié en 20 minutes, pour une puissance moyenne de 191 kW. Elle compte ici parmi les meilleures voitures électriques sur le marché. Et, si elle s’est montrée en retrait de la concurrence allemande, elle se rattrape toutefois avec une fin de charge plutôt rapide : nous avons chronométré 17 minutes supplémentaires pour faire le plein complet, se soldant par un temps total de 37 minutes. Lors de notre Supertest, nous avons chronométré un temps total de 57 pour faire le plein d’une Audi e-tron GT.

La Maserati des électriques

Pour son arrivée dans le segment des véhicules électriques, Maserati n’a fait aucun compromis avec la GranTurismo Folgore. Elle s’inspire pour cela des meilleures, quitte à en mimer la fiche technique, mais pousse le nouveau de technologie encore plus loin. Et l’on pense bien entendu à son train arrière doté de deux machines électriques, dont le niveau d’efficacité est proche de la sorcellerie : le comportement dynamique de ce coupé va bien au-delà des attentes habituelles dans le segment des GT haut de gamme, préférant généralement la ouate aux watts. Certes, le poids et le gabarit peuvent parfois être limitants, mais jamais nous aurions pensé pouvoir toucher un tel niveau de satisfaction à bord d’une voiture de ce genre, qui plus est électrique. Si bien que l’on oublie vite qu’il s’agit d’une voiture électrique, justement.

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Présentée comme la Maserati des électriques plutôt qu’une Maserati électrique, nuance, la GranTurismo Folgore semble réussir sa mission avec une robe soignée, un intérieur raffiné et un très bon niveau de confort pour enchaîner les kilomètres. À cela s’ajoute tous les bénéfices de la fée électrique, qui permet d’en profiter avec facilité et fluidité de partout, même dans les rues des quartiers chics. Elle paraît donc répondre à tous les critères d’achat habituels, en ajoutant une grosse louche de plaisir de conduite.

Mais elle aura fort à faire pour séduire les clients habitués du coupé. D’une part, il n’est pas tout à fait certain que la clientèle attachée aux mécaniques italiennes soit particulièrement friande des superlatifs à faire rougir de plaisir un électricien. D’autre part, si la sonorité virtuelle est très bien travaillée, elle n’évoque jamais la signature acoustique de la marque. Bref, la GranTurismo Folgore sert avant tout de bande-annonce sur le futur électrique de la marque, qui fait payer cher son haut niveau de technologie : il faudra signer un chèque de 199 950 € ! Une somme élitiste, toutefois plus « abordable » que la nouvelle Porsche Taycan Turbo S (215 207 €).

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