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Essai Land Rover Discovery Sport hybride rechargeable : familial, électrifié et amputé

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En même temps que son petit frère le Range Rover Evoque, le Land Rover Discovery Sport adopte une motorisation hybride rechargeable. Dans l’opération, il perd ses sept places. Il reste face à l’Evoque un plus grand coffre, un meilleur confort et un tarif légèrement inférieur.

Il y a quelques années, Land Rover a décidé de diviser sa gamme en trois lignes de produits. Les modèles chics estampillés Range Rover, l’indéboulonnable baroudeur Defender et, enfin, les modèles familiaux appelés Discovery. Voilà pourquoi le Freelander a cédé la place à un Discovery Sport, qui se décline aujourd’hui en hybride rechargeable. Dérivé de l’Evoque, celui-ci se présente comme un des rares SUV compacts premium à sept places, et se retrouve en concurrence directe avec le Mercedes-Benz GLB.

Ce qui change

Pas plus que l’Evoque, le Land Rover Discovery Sport P300e hybride rechargeable ne se distingue de ses frères à moteur essence ou diesel. Sur l’un comme sur l’autre, ce sont les deux trappes sur les ailes arrière, l’une pour le réservoir d’essence et l’autre pour la prise de charge, qui font la différence. C’est tout et c’est bien peu. Notons que, parmi les SUV compacts familiaux, le Discovery Sport apparaît seul au monde en version hybride rechargeable : le Mercedes-Benz GLB ne propose pas de telle variante et seul le Seat Tarraco est prêt à répliquer. Mais il est moins chic, moins puissant et c’est une simple traction.

Pour les familles pas si nombreuses

Le Discovery Sport est apparu sur le marché en 2015, en remplacement du Freelander. Bien que techniquement très apparenté à l’Evoque, il s’en distingue assez nettement du point de vue du style. Moins huppé, plus familial, il reprend les traits du gros Discovery « tout court »… Qui sera le seul modèle de la gamme Land Rover à ne pas proposer de version hybride rechargeable. Restylé fin 2019, le Discovery Sport a gagné quelques retouches stylistiques, avec notamment l’arrivée d’une version R Dynamic (comme notre modèle d’essai), au look plus sportif.

L’ambiance à bord se veut également plus simple que dans l’Evoque. Ne faisant pas partie de la gamme Range Rover, le Discovery Sport n’a pas droit à un écran en guise de console centrale. Voilà qui complique un peu l’ergonomie, notamment en ce qui concerne le choix des modes de conduite : il faut appuyer sur une petite touche pour que le bouton droit de la climatisation change de fonction, faisant apparaître d’autres icônes correspondant aux réglages des modes de conduite. Et un bouton EV permet de rouler en tout électrique.

Avec une longueur de 4,60 m et un empattement de 2,74 m, le Discovery Sport se montre évidemment habitable. Et la banquette arrière coulissante en deux parties favorise la modularité. Mais la batterie implantée sous la banquette empêche le montage d’une troisième rangée de sièges… Malgré un coffre qui conserve son double fond, où l’on trouve la roue de secours. En passant à l’hybride rechargeable, ce SUV perd donc un de ses principaux atouts, celui d’une configuration sept places optionnelle. Maigre consolation, le Seat Tarraco subit la même contrainte.

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La technique

Léger d’un point de vue cosmétique, le restylage du Discovery Sport en 2019 a été plus important qu’il n’y paraît. Car il a nécessité des modifications au niveau de la plateforme, pour justement pouvoir implanter une motorisation hybride rechargeable, qui n’était pas initialement au programme. Ainsi, lors de sa mise à jour, ce Land Rover a adopté des soubassements identiques à celui de l’Evoque, présenté lui comme une toute nouvelle génération. Comme sur ce dernier, un moteur électrique de 109 ch est placé sur le train arrière.

Le constructeur annonce une autonomie en mode tout électrique de 55 km, grâce à une batterie de 15 kWh qui peut être rechargée en courant alternatif avec une puissance maximale de 7 kW ou sur une borne rapide avec un port CCS Combo, qui autorise jusqu’à 32 kW.

Côté thermique, le Discovery Sport fait appel comme l’Evoque à un trois-cylindres essence de 1,5 litre et 200 ch, issu de la famille Ingenium. La puissance totale cumulée avec le moteur électrique s’élève à 309 ch. La transmission est assurée par une boîte automatique à huit rapports Aisin. Un alternodémarreur permet d’assurer la transmission intégrale, en envoyant du courant sur le train arrière, même lorsque la batterie est vide. Une configuration somme toute assez classique.

Au volant du Land Rover Discovery Sport P300e

Avec une telle proximité technique entre l’Evoque et le Discovery Sport, on trouve nécessairement des gènes communs ! C’est notamment le cas hors du bitume, où la gestion électronique du moteur arrière simule un verrouillage de différentiel central pour assurer une motricité impeccable. Dommage que la garde au sol soit réduite à 17 cm (21 cm sur les versions thermiques), car sinon, rien n’arrêterait ce SUV hybride rechargeable ! Mais ce moteur électrique arrière optimisé pour offrir la meilleure motricité à basse vitesse s’essouffle vite. En mode électrique, la vivacité n’est pas au rendez-vous et les insertions sur voies rapides manquent clairement de nerf. Surtout qu’avec 2 093 kg, le Discovery Sport est encore plus lourd que le Range Rover Evoque. Du coup, l’autonomie n’est pas meilleure : 30 km au mieux en conditions réelles.

Sur les cols alpins qui ont constitué notre parcours d’essai, le Land Rover Discovery Sport se révélait plutôt à l’aise et agréable. Car les vitesses sur ces lacets correspondent à la plage où la mécanique peut délivrer toute sa puissance. Vu la cavalerie annoncée, on attendait évidemment plus de vivacité, mais il s’agit là d’un SUV de bon père de famille. À force de grimper, on se retrouve en haut du col à avoir épuisé les dernières ressources d’une batterie qui cherche pourtant toujours à conserver un tampon de sécurité. Mais la gestion ne permet pas une régénération aussi performante que sur un Mercedes-Benz GLC 350e, par exemple. Parfois, on regrette que la boîte de vitesses refuse de rétrograder. Mieux vaut utiliser alors les palettes… Mais cela ne sera d’aucun secours si le moteur essence s’est coupé ponctuellement, lors d’une phase de conduite où le moteur électrique peut agir seul : le temps que le trois-cylindres redémarre, incompressible, impose alors un désagréable temps de réaction.

La bonne nouvelle provient du confort, supérieur à celui du Range Rover Evoque. Cela tient à un tarage plus souple, notamment au niveau du train arrière. La contrepartie est celle d’une caisse moins bien tenue, notamment en conduite dynamique sur route bosselée. Mais là n’est pas la vocation de ce sage SUV familial. Reste que même à un rythme tranquille, ce Discovery Sport est porté sur la boisson en mode hybride : il faut compter 11,5 l/100 km sur autoroute, alors que nous avons consommé aux environs de 13 l/100 km sur notre parcours en montagne, certes pas vraiment représentatif d’un usage moyen.

Pour conclure

Certes, le Land Rover Discovery Sport perd sa configuration sept places en se convertissant à l’hybride. Mais il présente toujours un volume intérieur supérieur à celui du Range Rover Evoque dont il dérive, tout en affichant un tarif légèrement inférieur (à partir de 51 800 €). Voilà qui n’est peut-être pas un mauvais choix, avec une fiscalité enfin acceptable.

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