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La BYD Dolphin s’est montrée à la hauteur en matière d’autonomies et de performances. Reste que le volet recharge est toujours perfectible. Explication.
La BYD Dolphin est l’arme de conquête du fabricant chez nous. D’une longueur de 4,29 m, elle s’attaque au segment des compactes électriques, et plus frontalement à la MG 4 Luxury. Une mission réussie, ou presque, puisqu’elle parvient à montrer des consommations à peine inférieures, et donc des niveaux d’autonomie identiques en raison d’une batterie à peine plus petite. Reste que cette dernière ne fait pas le plein aussi rapidement, ce qui allonge considérablement les temps de parcours. Mais ce n’est pas le seul problème.
À lire aussiEssai – MG 4 Luxury : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestNous avons publié la semaine dernière la première partie de ce Supertest. Voici un très bref rappel des chiffres :
Malgré une batterie commune, la Dolphin a présenté un temps de ravitaillement à peine plus court que celui d’un Atto3. La raison : une courbe en deux marches bien plus homogène sur toute la durée de l’exercice. Sur cette courbe type, la voiture a su conserver son pic de puissance jusqu’à près de 40 %. Ensuite, le système laissait passer près de 60 kW, et ce, jusqu’à 80 % de charge. L’écart de puissance de -34 % est, forcément, mesuré. Au-delà, la voiture peut encaisser 33 kW de puissance jusqu’à la fin de la recharge.
Au final, il faut compter 40 minutes tout rond pour passer de 10 à 80 % de charge. La puissance de recharge moyenne de 70 kW qui en découle équivaut à celle d’une Fiat 500e. La MG 4 plafonne à 109 kW sur l’ensemble de l’exercice. La fin du ravitaillement n’est pas désespérément longue avec 10 minutes de plus pour atteindre les 90 % et encore 17 minutes pour faire le plein complet. Au total, il faut donc compter 1 h 07. C’est dans la moyenne basse, sans plus.
10 à 80 % | 80 à 100 % | 10 à 100 % | |
Temps de recharge (en min) | 40 | 27 | 67 |
Autonomie gagnée (en km) | 180 | 51 | 231 |
Mais voilà, ce bilan ne vaudra qu’une seule fois au cours d’un long trajet, si la batterie n’est pas trop chaude au départ (ce qui ne devrait pas être le cas). En cause : un système de refroidissement qui ne permet pas de faire chuter drastiquement la température après une recharge, mais surtout un système de surveillance électronique bien trop prudent, pour optimiser la durée de vie de la batterie dixit les ingénieurs de la marque. Un choix typique des fabricants chinois, bien que MG soit l’exception à la règle : la 4 catapulte son plein en 25 minutes avec un pic à 144 kW !
BYD aime se présenter comme le spécialiste de la batterie, son activité de la première heure. Pour ses voitures électriques, dont il fabrique la plupart des composants, le constructeur a développé la technologie Blade. Seulement, dans un souci de densité, le circuit de refroidissement ne passe pas entre les cellules. La régulation thermique est alors uniquement assurée par une plaque sur la partie supérieure. Les avantages en matière de sécurité sont certains, mais l’efficacité pourrait être meilleure. On y reviendra.
Reste que si nous n’avons pas observé de déraisonnables montées en température au regard des puissances acceptées, le BMS est de son côté très prudent. Ainsi, dès que la température atteint les 43 °C, la puissance de recharge est alors bridée aux alentours des 52 kW. Toutefois, si cela ne suffit pas à maintenir la température, le système électronique ferme un peu plus les robinets, ne laissant alors passer que 33 kW de puissance, et ce, malgré un taux de charge assez bas.
Le fonctionnement est si perfectible que nous n’avons rencontré que trois fois, ou presque, la même courbe de recharge sur les huit effectuées lors de ce Supertest. Dès lors, ce n’est pas tant le taux de charge qui influe le plus sur la puissance de recharge (bien sûr, il a toujours un effet), mais la courbe des températures. Ainsi, la BYD Dolphin gagnerait à disposer, d’une part, d’un système de refroidissement plus performant et, d’autre part, d’un BMS moins craintif : en arrivant avec une batterie plus froide, elle atteindra moins rapidement son plafond de sécurité, et n’allongera pas considérablement les opérations.
Enfin, comme le veut notre procédure de mesure dans de pareils cas, nous n’avons pas noté de différences anormales lors d’une recharge à froid : la Dolphin a effectué un 10-80 % en 46 minutes. C’est parfaitement logique, mais cela n’a pas toujours été le cas comme nous l’avons vu avec le Honda e:Ny1, la Leapmotor T03 ou le BYD Atto3.
Sur notre parcours autoroutier, nous avons noté une moyenne de 23,5 kWh/100 km. Ce qui se traduit par 257 km sur un plein complet, ou de 180 km de 80 à 10 % de charge. D’après ces valeurs, croisées avec la courbe de recharge, la BYD Dolphin peut gagner 85 km d’autonomie autoroutière en un quart d’heure et 140 km en 30 minutes. Elle souffre de la comparaison avec la MG 4 nettement plus rapide à se recharger et joue des coudes avec la Megane e-Tech.
À l’instar des autres modèles de la gamme déjà mesurés, la BYD Dolphin affiche un mauvais rendement. La cause est sans doute à chercher du côté de l’électronique de la batterie. En tout cas, les bornes ont facturé en moyenne à peine moins de 47 kWh, soit 4 kWh ou 10 % en plus de ce que la batterie récupère effectivement. C’est beaucoup. Au prix moyen de 0,59 €/kWh, cela porte le prix du plein à 27,55 €, soit 15,32 €/100 km sur autoroute. À noter que si elle était dans la moyenne des autres voitures électriques (une surconsommation à la borne de 6 %), cela permettrait d’économiser seulement 0,60 €/100 km sur autoroute.
En raison de la capacité de sa batterie et de sa consommation, la BYD Dolphin peut effectuer un trajet de 500 km par l’autoroute avec deux arrêts seulement, si le réseau de recharge permet de moduler facilement ces pauses. C’est la stratégie retenue pour ce trajet, puisque la Dolphin ne propose pas de planificateur d’itinéraire dans son système de navigation.
À lire aussiEssai – Peugeot e-308 : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestMais voilà, si la première recharge a été expédiée dans les temps, le second ravitaillement a été bien plus long, avec un 8-60 % en 38 minutes ! Au final, au temps de trajet habituel, les recharges portent le chrono’ à un total de 5 h 47 pour 500 km. C’est d’autant plus long qu’une Peugeot e-308 ou MG 4 Luxury n’en réclament « que » 5 h 15 et 5 h 20 respectivement. Maigre consolation, la Dolphin boucle le trajet avec 10 minutes d’avance par rapport à l’Atto3, et reste dans le sillage d’un Jeep Avenger par exemple.
La compacte chinoise n’avait pas besoin d’une recharge supplémentaire pour boucler le trajet. Cependant, comme avec le Honda e:Ny1, nous avons décidé d’en effectuer une troisième, hors protocole. Et le résultat a été catastrophique : nous sommes restés immobilisés 56 minutes pour passer de 15 à 70 %, contre 31 minutes en temps normal. Aïe !
La BYD Dolphin apparaît comme un produit plutôt convaincant dans le segment des compactes électriques. Un peu plus sobre qu’une MG 4, mais bien moins qu’une e-308, elle affiche au final des autonomies assez similaires avec sa batterie de 60 kWh. Facile à vivre, confortable, très bien équipée (pompe à chaleur, chargeur AC 11 kW, sièges chauffants, …) et, surtout, avec un comportement désormais à la page, elle a de nombreux arguments à faire valoir.
Seule reproche et non des moindres : sa polyvalence est ternie par ses piètres performances en matière de recharge rapide. Certes, elle ne fera sans doute pas régulièrement des voyages de plusieurs centaines de kilomètres tous les jours, mais elle demandera beaucoup d’anticipation quand ça sera le cas. Un système de refroidissement plus performant et/ou des seuils de sécurité plus permissifs seraient un plus. Reste que le bilan est ici plus excusable qu’avec un Atto3 à vocation familiale. La MG 4 Luxury peut dormir sur ses deux rétroviseurs.
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