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La BMW i7 est le nouveau vaisseau amiral de la firme bavaroise. Elle inaugure cette nouvelle saison 2023 de Supertest Automobile Propre, et claque déjà des records.
Lancée en 1977, la BMW Série 7 est tout en haut de la gamme et représente ce qu’il se fait de mieux au sein de la marque allemande. C’est désormais au tour de la 7ème génération de voir le jour sous le nom de code G70. Et pour la première fois, la limousine de Munich adopte une motorisation entièrement électrique. Elle met donc le paquet au chapitre technique pour s’attaquer au haut du panier dans le segment des électriques. On la passe au crible.
À lire aussiEssai vidéo – BMW i7 xDrive60 : Munich maestro !Pour ce premier Supertest de l’année, BMW nous a prêté les clés d’une BMW i7 xDrive60. Cette version embarque deux machines électriques, partagées avec la BMW i4 M50, d’une puissance de 190 kW à l’avant et de 230 kW à l’arrière. Ce qui équivaut à une puissance totale de 400 kW, soit 544 ch en pic pour 745 Nm de couple. A noter que cette puissance n’est disponible qu’avec le mode Sport ou avec le mode Boost, qui permet de délivrer la pleine puissance pendant quelques secondes d’après nos mesures (voir chapitre performance). En temps normal (mode Personnal), la puissance est de 490 ch (360 kW), alors que la puissance nominale homologuée est de 184 ch (135 kW).
L’ensemble est alimenté par une batterie 376 V de 105 kWh, pour une capacité nette de 101,7 kWh. Elle permet à la voiture d’annoncer entre 591 et 625 km d’autonomie en fonction des configurations. Notre modèle d’essai, posé sur des jantes de 20 pouces et bardé d’équipements, revendique un rayon d’action de 611 km. La recharge peut s’effectuer via la prise Combo-CCS à l’arrière droit du véhicule. La limousine est directement équipée d’un chargeur AC de 22 kW qui permet de faire le 10-100 % en moins de 5 h 30 dans le meilleur des cas. La recharge rapide peut atteindre un pic de 195 kW et réclame 34 minutes d’immobilisation pour passer de 10 à 80 % de charge.
Au terme de notre essai réalisé par une température extérieure de 13 °C, la BMW i7 xDrive60 a présenté une consommation moyenne finale de 20,1 kWh/100 km, ce qui se traduit par une autonomie mixte de 506 km. Soit un écart de -17,19 % par rapport à l’autonomie annoncée par le constructeur. Dans le détail, nous avons enregistré des valeurs assez proches sur route et en ville (19,0 et 19,9 kWh/100 km respectivement). Sur voie rapide, c’est l’efficience de ses moteurs à basse vitesse qui lui permet de se stabiliser à 21,4 kWh/100 km « seulement ».
Evidemment, une telle masse à une incidence sur les consommations. Notamment en phase d’accélération en ville (après un feu ou un stop) ou sur les reliefs de notre parcours extra-urbain. Cependant, elle est un avantage en dehors des villes où l’inertie entraîne toujours la berline avec des faux-airs de roue-libre, tout en récupérant de l’énergie : malgré une jauge qui indique -6 kWh/100 km, la voiture continue sur sa lancée (c’est à dire sans perdre de la vitesse), alors qu’une Peugeot e-208 ou une Renault Megane e-Tech commenceraient à ralentir. Il faut attendre que le frein moteur adaptatif passer sous la barre des -20 kWh/100 km pour commencer à sentir ralentir la voiture. Bien sûr, tout est relatif avec une telle capacité, mais la moyenne en est la première bénéficiaire.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 19,0 | 21,4 | 19,9 | 20,1 |
Autonomie totale théorique (km) | 535 | 475 | 511 | 506 |
Il ne fait aucun doute que l’autoroute est le terrain de jeu favori de cette BMW i7. Sur notre trajet de référence de 500 km via les autoroutes A7 et A6 entre Paris et Lyon, la limousine a affiché une moyenne de 25,2 kWh/100 en passant la ligne d’arrivée. Voilà qui lui permet de revendiquer une autonomie totale de 404 km, soit 283 km entre 80 et 10 % de charge, notre fourchette habituelle lors des longs trajets. Cependant, les extrêmes ont été importants avec un minimum oscillant autour des 18 kWh/100 km en périphérie de Lyon, et avec un maximum de 32 kWh/100 km sur les reliefs du Morvan. L’écart d’autonomie de -33,95 % par rapport à la valeur WLTP est assez similaire à celui que nous avons enregistré avec la BMW i4 eDrive40 l’an dernier (-33,31 %) avec des températures identiques.
À lire aussiEssai – BMW i4 eDrive40 : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestA 110 km/h, nous avons mesuré une consommation moyenne de 20,8 kWh/100 km, soit 489 km d’autonomie théorique. A 130 km/h, la valeur est montée à 26,4 kWh/100 km, soit 385 km d’autonomie sur un plein complet. L’écart de consommations à ces vitesses fixes est supérieur à la moyenne de nos mesures, avec une valeur de +26,92 % en passant de 110 à 130 km/h. Cela se traduit donc par une autonomie en chute de -21,21 %. Au total, cela représente un écart conséquent de 73 km sur un plein utile (10-80 %).
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 20,8 | 26,4 |
Autonomie totale théorique (km) | 489 | 385 |
Sur une portion d’autoroute abordée à 130 km/h et avec les ralentissements habituels (barrière de péage, bretelle d’accès, …), la BMW i7 a affiché une consommation de 25,8 kWh/100 km, ce qui équivaut à 394 km d’autonomie. Le résultat est sans surprise cohérent avec nos autres mesures autoroutières. Cependant, c’est sur une route nationale favorable où la BMW i7 s’est montrée plus surprenante, avec une consommation finale de 14,5 kWh/10 km. Elle n’a rien d’un record, bien au contraire, mais se révèle assez inattendu avec un véhicule de se gabarit, qui lui autorise alors 701 km d’autonomie totale théorique. Et ça, c’est un record !
La BMW i7 pèse à vide 2 640 kg (2 715 kg avec un conducteur à bord), ce qui se traduit par un rapport poids/puissance de 5,02 kg/ch en ordre de marche. Selon la fiche technique, elle peut effectuer le 0-100 km/h en 4,7 secondes et viser une vitesse maximale de 240 km/h.
En mode Normal et à 80 % de batterie, nous avons chronométré un 0-100 km/h en 5,04 s, un 400 m D.A. en 12,98 s et un 80-120 km/h lancé en 2,75 s. En reprise pure (méthode KD), le 80-120 km/h s’exécute en 3,10 s. Même si le Boost activable depuis la palette de gauche est disponible avec le mode Sport, celui-ci n’améliore pas significativement les chrono’ : nous avons mesuré un 0-100 km/h en 4,43 s (contre 4,44 s sans le Boost), un 400 m D.A. en 12,51 s (contre 12,54 s) et un 80-120 km/h similaire en 2,37 s. Et pour cause : ce mode Boost, qui assure ses fonction pendant 6 secondes, permet d’aller chercher le pic de puissance (400 kW) un tout petit peu plus vite (10 km/h plus tôt), sans plus. De quoi améliorer la sensation, mais pas les chrono’. A noter que les performances tiennent ici leur promesse tout au long de la charge, alors que le Boost peut toujours assurer un 80-120 km/h en 2,77 s à 20 % de batterie.
0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m | Accel. longi. max |
5,04 s | 2,75 s | 12,68 s | 0,738 G |
SoC à 80 % | SoC à 50 % | SoC à 20 % | SoC à 10 % |
3,18 s | 3,42 s | 3,50 s | 3,84 s |
Sur la route, la BMW i7 surprend par son agilité, et ce grâce à ses roues arrière directrices (jusqu’à 3,5° d’angle et un diamètre de braquage de 12,3 m) qui améliorent nettement le comportement. Même si il n’était pas équipée de l’Executive Drive Pro optionnel (3 650 € qui apporte notamment les barres antiroulis actives), elle a su parcourir sans encombre nos terrains d’essai. Voilà qui remet en question l’intérêt d’une configuration encore plus dynamique à bord d’un engin de cette taille et… de ce poids. Car si on l’imaginerait avec une demi tonne de moins sur la balance au blind test, les 2 700 kg sont bien là. Et, si elle est cohérente sur une Tesla Model S ou une Lucid Air, la monte en pneus Pirelli P Zero PZ4 n’est sans doute pas la meilleure idée pour une voiture de cette acabit : leurs limites sont illisibles depuis le volant de cette limousine.
Mais le mode Sport n’est pas pour autant inutile, puisque c’est par lui qu’il est possible de configurer la voiture à la carte. Système de propulsion en mode Normal et réglage châssis en Sport, voilà qui offre une limousine agile et presque vive. Mais certains préféreront une configuration normale pour profiter de tout le moelleux de la suspension pneumatique, spongieuse sur la route, mais suffisamment informative, elle, et jamais désagréable.
à 50 km/h | à 80 km/h | à 110 km/h | à 130 km/h |
61 dB | 65 dB | 68 dB | 71 dB |
C’est de cette manière qu’elle sera -toujours, on en est sûr- utilisée, pour respecter la quiétude des passagers arrière qui disposent de toutes les panoplies technologiques pour s’occuper le temps d’un voyage : panneaux de commande idéalement placés dans les portières (au contraire du poste central dans une Audi A8), les jambes tendues sur le siège Executive Lounge (2 300 € et uniquement sur le siège de droite) et les yeux rivés sur l’impressionnant écran BMW Theatre Screen (4 900 €), les passagers arrière se soustraient de l’environnement extérieur. D’autant que les valeurs sonores sont plus faibles à l’arrière qu’à l’avant, même avec le vitrage acoustique (Pack Confort à 2 550 €). Avec les stores relevés de la configuration cinéma, nous avons mesuré 2 dB de moins l’arrière par rapport aux places avant. Et pourtant, la BMW i7 est de loin la plus silencieuses des électriques que nous avons mesuré depuis le poste de conduite jusqu’à aujourd’hui !
Le coffre de 500 l se montre suffisamment large et profond pour accueillir les bagages –de luxe- des occupants. Et même une trottinette électrique, qui peut tenir sans mal dans le sens de la largeur et sans gêner la fermeture du coffre. Dommage que les aspect pratiques soient inexistants et qu’il n’y a pas de rangement sous le capot pour y loger les câbles de recharge.
À lire aussiSupertests voitures électriques : récapitulatif des consommations, autonomies, performances et temps de recharge (ajout BMW i4)Evoquer les autonomies d’une voiture de cette caste est aussi pertinent que de parler des consommations d’une limousine à moteur V8 ou V12 biturbo : son utilisation sera diamétralement opposée à son rayon d’action. Et si on imagine que cela pourrait être important pour le propriétaire qui envisage d’en faire l’acquisition pour voyager d’un bout à l’autre du pays ou du continent, il est fort à parier qu’il fera le choix des prochaines déclinaisons diesel ou hybride rechargeable de la Série 7. Ou même d’alternatives aériennes. Bref, c’est un autre débat.
En attendant, la nouvelle BMW grimpe sur la plus haute marche du podium en matière de prestation, de confort et de silence à bord. Mais aussi en matière d’autonomie, avec des valeurs particulièrement séduisantes qui conviendront aux acheteurs qui se feront conduire, ou même aux société de transport haut de gamme et autres palaces de luxe. Elle est un concentré (5,39 m tout de même) de tout le savoir-faire de la firme de Munich en matière de propulsion électrique. Et si elle ne peut évidemment pas rivaliser avec ses sœurs à moteurs thermiques, elle n’a pas à rougir sur l’autoroute lors des longs trajets. On en parle la semaine prochaine.
Rappelons que la BMW i7 est affichée à partir de 139 900 €, hors options. Car comme d’habitude, il faudra mettre la main à la poche pour obtenir toutes les coquetteries indispensables : notre modèle d’essai a couté 164 895 €, et un exemplaire toute option peut facilement tutoyer la barre des 200 000 €.
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