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Un conflit social contre Tesla se renforce en Europe

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La situation s’envenime pour Tesla en Suède // Photographie : Jessica Gow / TT

Alors que la grève en Suède ne concernait que 130 mécaniciens de Tesla, elle s’est étendue à 470 travailleurs supplémentaires dans 17 autres ateliers. Les dockers ont même rejoint le mouvement et menacent de bloquer les livraisons des véhicules de la marque dans les ports suédois.

Les dockers rejoignent le mouvement en Suède

Les travailleurs suédois ont entamé une deuxième phase dans le mouvement qui les oppose au géant Tesla. Cette fois-ci, les dockers, dont le rôle est de charger et de décharger les cargaisons, rejoignent le mouvement des mécaniciens de Tesla. Ils menacent de bloquer les livraisons de la marque dans les ports de Suède. Le blocus est prévu pour le 7 novembre. De quoi effrayer le constructeur automobile qui a finalement décidé de revenir à la table des négociations.

Si elle est appliquée, cette mesure serait la plus grave jamais prise contre le fabricant américain de véhicules électriques en Europe. Les travailleurs suédois demandent à Tesla de signer la convention collective qui régit le secteur des transports. Sans cette signature, les employés syndiqués ne bénéficient pas des avantages auxquels ils pourraient avoir droit. Pourtant en Suède, ces conventions sont extrêmement importantes.

Tesla refuse toujours de signer la convention collective

Le conflit social a d’ores et déjà pris une autre tournure dans le pays scandinave. 470 travailleurs supplémentaires ont rejoint les 130 mécaniciens à l’origine de la grève. Une action menée par le syndicat suédois des travailleurs du transport, IF Metall. Un porte-parole de l’association précise que « nous souhaitons que nos membres qui travaillent chez Tesla bénéficient des mêmes avantages que tout le monde sur le marché du travail suédois ».

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Comme à son habitude, Tesla n’en fait qu’à sa tête et pense pouvoir échapper aux règles. IF Metall tente de faire plier Tesla depuis 2018. Des négociations ont déjà eu lieu en 2022. En vain. Mais cette fois-ci, les travailleurs suédois semblent bien décidés à ne pas se laisser faire. Il en va de l’avenir de leur modèle social et ce combat pourrait être un tournant majeur. La menace formulée par les dockers pourrait bien avoir un impact direct sur la direction de Tesla.

Les prémices d’un conflit mondial pour le constructeur ?

En Suède, la marque a livré 16 000 voitures électriques au cours des trois premiers trimestres de 2023. Le pays scandinave est le cinquième marché du constructeur automobile en Europe. Ce n’est pas rien. Plus globalement, ce qui se passe actuellement en Suède pourrait donner des idées aux travailleurs de Tesla du monde entier. C’est justement ce que l’entreprise aimerait éviter. Aux États-Unis, l’UAW chercherait aussi à syndiquer les travailleurs américains de la marque.

Au début de l’année, quelques employés américains de l’usine de Buffalo, au Texas, ont exprimé leur volonté de se syndiquer. Toutefois, aux États-Unis, il ne s’agit pas d’un droit fondamental et cela peut être mal vu par l’employeur. Il se trouve que plusieurs employés du site de Buffalo ont été licenciés dans la foulée de cette annonce. Mais cela n’avait aucun rapport avec leur volonté de rejoindre un syndicat selon la marque.

Selon Mikael Stahl, secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats, « le véhicule électrique est un symbole de toute la transition verte, et il est très ironique que Tesla refuse de s’engager dans la dimension sociale de la grande transition que nous traversons. Je pense que ce sera une source d’inspiration pour les syndicats d’autres pays, car je pense que le syndicat suédois sera couronné de succès à long terme ».

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En Allemagne, 1 000 salariés de Tesla ont décidé de se syndiquer d’un seul coup pour montrer à Elon Musk qu’ils ne comptaient plus se laisser faire. « Ensemble pour un travail sûr et équitable chez Tesla », tel est leur slogan pour revendiquer de meilleures conditions générales pour les employés et mettre fin à la la surcharge de travail. En effet, plusieurs centaines d’accidents du travail ont été signalés en 2023 au sein de la Gigafactory de Berlin.

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