AccueilArticlesLithium : une étape majeure a été franchie pour la souveraineté industrielle de l'Europe

Lithium : une étape majeure a été franchie pour la souveraineté industrielle de l'Europe

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À l’heure où l’Union européenne accélère sa transition vers la mobilité électrique, l’indépendance vis-à-vis des matières premières critiques devient une priorité stratégique. L’inauguration récente d’une usine de raffinage de lithium à Francfort, portée par Vulcan Energy, marque une avancée majeure dans cette direction.

Le lithium, cet or blanc indispensable à la fabrication des batteries destinées aux véhicules électriques, était jusqu’à présent largement importé. L’Europe n’est pas connue pour être une terre d’extraction. Pourtant, un nouveau projet en Allemagne pourrait bien changer la donne pour le Vieux continent. À Francfort, l’entreprise australienne Vulcan Energy exploite des saumures géothermales profondes dans le bassin rhénan.

Un lithium durable et issu du sous-sol européen

La particularité de cette nouvelle usine repose sur une technologie de pointe. Vulcan Energy a trouvé un moyen de limiter les besoins énergétiques dans le cadre d’un nouveau processus d’extraction. Les saumures géothermales contiennent du lithium dissous dans des eaux naturellement chauffées à 165 °C. Cette méthode permet donc de réduire les besoins en eau et en électricité. De quoi offrir un bilan carbone quasi neutre.

C’est un élément de différenciation majeur face aux méthodes d’extraction appliquées en Amérique latine ou en Australie, où les émissions peuvent atteindre plusieurs tonnes de CO₂ pour chaque tonne de lithium produite. D’ici 2027, Vulcan Energy prévoit de produire 24 000 tonnes d’or blanc par an. Une quantité suffisante pour équiper près de 500 000 véhicules électriques.

40 % de production locale d’ici 2030 ?

Un chiffre qui, bien que représentant une fraction des besoins en Europe, réduit significativement la dépendance aux importations chinoises, un acteur clé dans la production de lithium. D’ici 2030, l’Europe vise à ce que la production locale atteigne les 40 %. D’autres acteurs européens se mobilisent également. AMG Lithium, en Allemagne, et Eramet, en France, développent leurs propres projets de raffinage.

Pour Alina Racu, experte chez Transport & Environment, « renforcer la souveraineté du Vieux continent passera par un effort collectif. Outre le lithium, chaque composant doit être produit localement, y compris les cathodes, dont la fabrication est majoritairement chinoise. Si l’Europe souhaite jouer un rôle de premier plan dans la production de batteries, elle devra finaliser rapidement ses projets d’extraction et de raffinage ».

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