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Pourquoi l'Australie demande de l'aide aux voitures électriques

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Face à des problèmes de réseau de plus en plus réguliers, l’Australie a annoncé qu’elle allait demander de l’aide aux voitures électriques. L’idée est simple : permettre aux modèles équipés de la recharge bidirectionnelle d’alimenter le réseau électrique. De nouvelles normes V2G et V2H vont être mises en place pour l’occasion.

Un réseau électrique sous pression en Australie

En Australie, plus que dans la plupart des autres pays à travers le monde, les effets du changement climatique sont particulièrement visibles. La hausse des températures provoque des étés de plus en plus chauds et des incendies parfois incontrôlables. Ces phénomènes ont des conséquences directes sur le quotidien des Australiens. En effet, le pays est confronté depuis plusieurs années à des problèmes de réseau électrique.

Dans les climats chauds, les réseaux électriques sont sollicités à la fois par la chaleur, mais aussi par l’utilisation accrue de l’air conditionné. Cela peut entraîner des coupures de courant aux heures de pointe. En particulier lorsque le soleil commence à se coucher et que la production solaire diminue, mais que les maisons restent chaudes. En Australie, ce genre de situation est de plus en plus fréquent, surtout en été (de décembre à février).

La recharge bidirectionnelle, une réponse crédible ?

Pour faire face à des problèmes réguliers sur le réseau, rien de mieux que le stockage d’énergie. L’État d’Australie-Méridionale a justement fait installer de grandes batteries connectées (capables de stocker jusqu’à 150 MWh d’électricité) à la centrale de Hornsdale Power Reserve. Cela permet de s’assurer que l’énergie renouvelable reste stockée pour être utilisée à la tombée de la nuit lors des journées les plus chaudes.

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Certains particuliers ont également installé des systèmes de stockage directement à leur domicile. Ils peuvent même gagner de l’argent en redistribuant l’électricité dans le réseau. Mais il existe une autre source d’énergie capable de contribuer au réseau et qui n’est pas encore suffisamment exploitée : les véhicules électriques. Cela tombe bien car il se trouve qu’ils sont de plus en plus nombreux en Australie (et partout dans le monde).

De nouvelles normes V2G et V2H à venir

À l’occasion du salon EV AutoShow de Sydney, Chris Bowen, ministre australien du Changement Climatique et de l’Énergie, a annoncé que le gouvernement était prêt à mettre en place de nouvelles normes pour faciliter le développement de la recharge bidirectionnelle. En Australie, les experts s’attendent à des températures record pour l’été qui arrive. À l’approche de Noël, les autorités s’inquiètent donc d’une saturation du réseau.

Concrètement, le gouvernement souhaite que les véhicules électriques alimentent les lignes à haute tension dès le mois prochain. On parle ici de la fonctionnalité V2G (vehicle-to-grid) qui consiste à redistribuer l’énergie stockée dans la batterie d’une voiture vers le réseau. Cette technologie sert à charger ou décharger la batterie d’un véhicule selon les besoins, la demande et la capacité d’un réseau électrique.

Si les voitures électriques intéressent les autorités australiennes, c’est parce que leurs batteries sont généralement beaucoup plus grandes que celles dont disposent les particuliers dans leur maison. Elles peuvent donc offrir des avantages encore plus importants au réseau. Précisons tout de même que tous les véhicules électriques ne sont pas dotés de la recharge bidirectionnelle. Mais ils sont de plus en plus nombreux.

Un test grandeur nature

La nouvelle R5 électrique dispose par exemple de cette fonctionnalité. Si elle n’est pas encore disponible en Australie, les Français peuvent en revanche déjà faire des économies sur leur facture d’électricité. Le principe est simple : il suffit de recharger la batterie de la voiture quand la demande est faible et de redistribuer l’énergie stockée quand la demande augmente. Un moyen simple de monétiser l’électricité stockée dans la batterie.

Dans le pays des kangourous, les propriétaires des Nissan Leaf et Mitsubishi Eclipse Cross hybride rechargeable pourront alimenter le réseau. Les Kia EV9, EV6 et Hyundai Ioniq 5 et Ioniq 6 (entre autres) sont équipés d’une fonctionnalité V2H (vehicle-to-home) et peuvent alimenter une maison en cas de coupure. D’ici quelques mois, d’autres modèles équipés de la charge bidirectionnelle arriveront sur le marché.

Grâce à des initiatives comme celle de l’Australie, les constructeurs automobiles vont probablement commencer à s’intéresser sérieusement à la technologie V2G. Mais il reste un obstacle de taille : pour distribuer l’énergie stockée dans la batterie de leur voiture électrique, les propriétaires doivent investir dans des chargeurs compatibles. Il se trouve qu’ils coûtent généralement des milliers d’euros. Et il faut ajouter le coût de l’installation.

Il faut espérer que le gouvernement mettra les moyens afin de garantir une connexion au réseau efficace et à moindre frais. Avec cette expérimentation grandeur nature, l’Australie a l’occasion de montrer au monde entier à quel point un tel système peut s’avérer utile. C’est aussi l’occasion pour les voitures électriques de gagner en crédibilité et de montrer leurs nombreux avantages face aux thermiques.

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