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Présent dans les énergies renouvelables depuis 2007, Dream Energy veut aujourd’hui muscler le rythme du déploiement de son réseau de superchargeurs alimentés par des énergies vertes. Nous avons visité le site de la maison mère basé en périphérie de Lille et échangé avec Nathan Dubois-Stora, directeur du développement, qui nous en dit plus sur les activités de cette société française.
Le nom de Dream Energy ne vous évoque peut-être pas grand-chose aujourd’hui, mais cela devrait changer. Cette société française, filiale à 100% d’Artea (un groupe pionnier dans la construction de sites immobiliers durables) a bien envie de s’inviter dans la vie des propriétaires de véhicules électriques en accélérant le déploiement de son réseau de recharge, mais pas avec n’importe quel type de borne. En effet, Dream Energy est spécialisé dans les énergies renouvelables depuis 2007 et s’il veut rendre les (longs) trajets pour les conducteurs de véhicule 100% électrique moins stressants, son objectif est de le faire en utilisant ses sites de production d’énergie verte. Nous avons rencontré Nathan Dubois-Stora, responsable du développement chez Dream Energy. Il nous présente le service et les ambitions de l’entreprise française qui ne cachent pas son envie d’accélérer le déploiement de son réseau de recharge.
Renforcer le maillage des bornes de recharge est une priorité pour les acteurs impliqués sur le sujet, comme pour le marché automobile d’ailleurs. C’est, d’une certaine manière, un peu dans l’ombre des géants que sont Tesla, Ionity ou encore Fastned, que Dream Energy place ses pions pour devenir, lui aussi, un acteur de premier plan avec une stratégie basée sur la production d’électricité bas-carbone.
« Dream energy a une expertise très forte dans la production d’électricité renouvelable. Nous détenons plus de 70 centrales, dont 20 hydrauliques et 50 photovoltaïques. Par ailleurs, nous sommes fournisseur de cette électricité renouvelable et opérateur de bornes de recharge » nous explique Nathan. La promesse est claire, garantir à ses clients et ses utilisateurs, une énergie plus verte, de sa production, jusqu’au « pistolet » de la borne.
À lire aussiBP Pulse : le réseau de charge rapide arrive en France avec des bornes allant jusqu’à 300 kWSes clients et utilisateurs qui sont-ils justement ? Pour les premiers, il s’agit tout simplement de professionnels. Des parcs d’activités ou des parcs tertiaires, à l’image de l’Arteparc Artea de Lille-Lesquin ou siège Dream Energy.
Celui-ci fait d’ailleurs presque office de vitrine technique avec ses bâtiments « basse consommation », alimentés par les panneaux solaires installés sur les toits des bâtiments.
Dream Energy travaille également avec l’hôtellerie et la grande distribution comptant dans ses partenaires le groupe Accor ou encore les enseignes Les Mousquetaires. Quant aux utilisateurs, ce sont les propriétaires de véhicules électriques qui peuvent refaire le plein à ces bornes dont la puissance peut d’ailleurs être très élevée.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, Dream Energy exploite plus de 250 points de charge. Selon Nathan Dubois-Stora, les 70 centrales produisent jusqu’à six fois plus d’énergie renouvelable que n’en consomme l’intégralité du réseau de recharge de l’entreprise. Ce ratio est naturellement amené à évoluer au rythme des ambitions d’extension, mais le directeur du développement précise qu’ils travaillent par ailleurs à augmenter leur capacité de production d’énergie en France.
« Ce que nous déployons comme solutions de charge lentes, ce sont des bornes qui peuvent aller de 7, 11 à 22 kW. Pour la recharge rapide, nous déployons des bornes qui vont de 160 à 300 kW » précise Nathan Dubois-Stora. Il est primordial aujourd’hui de répondre à tous les besoins en recharge, que ce soit dans la consommation des automobilistes, comme dans la capacité technique des véhicules.
C’est pourquoi, sur le site de Lesquin que nous avons pu visiter, Dream Energy expose ses différentes solutions. D’abord, sa borne dédiée à de la recharge dite lente. Celle-ci met à disposition une alimentation type 2, une CHAdeMO et un câble CCS. La puissance maximale était de 22 kW, avec le choix de payer ses recharges soit par le biais d’un badge RFID, soit par le biais d’une application mobile ou via un terminal pour carte bancaire.
Lors de notre journée passée sur place, nous avons pu assister à l’arrivée d’utilisateurs pour qui tout s’est bien déroulé. Et l’intérêt d’une telle installation à quelques kilomètres de l’autoroute A1 s’est rapidement manifesté puisque lors de notre départ, toutes les bornes étaient occupées. Le propriétaire du Mercedes EQC nous confiera même être un habitué des lieux se réjouissant de refaire le plein de son véhicule sur ce type de superchargeur exploitant des énergies renouvelables.
Il n’est pas nécessaire de lire entre les lignes pour comprendre que pour le directeur du développement que la priorité est à l’installation de superchargeurs pour répondre à la demande croissante. Pour cela, Dream Energy a adopté la borne Sicharge D de Siemens, impressionnante par son gabarit et la puissance de 300 kW qu’elle peut délivrer et piloter en temps réel.
C’est en effet l’un des atouts de la solution qui propose une répartition dynamique de la recharge lorsque deux véhicules sont connectés en même temps. La borne Sicharge D peut envoyer plus ou moins de puissance dans l’un ou l’autre des connecteurs pour optimiser le temps de recharge en fonction des voitures qui y sont branchées.
Nous avons pu manipuler les bornes de Siemens et force est de constater que l’interface y est particulièrement agréable. Le très grand écran de 24 pouces (60 cm de diagonale) est réactif et, surtout, l’interface utilisateur est parfaitement lisible, ce qui rassurera énormément les plus novices qui pourraient voir en l’étape de recharge une vraie corvée technique.
Concernant le coût de cette recharge à base d’énergies renouvelables, nous pourrions l’imaginer bien plus coûteuse qu’une autre. Pourtant, Dream Energy évoque une tarification compétitive de 59 centimes toutes taxes comprises par kWh si vous payez directement à cet opérateur, et cela, même sur les superchargeurs 300 kWh.
Attention, si vous utilisez un badge tiers compatible, plutôt que de payer par carte bancaire à la borne, un surcoût peut s’appliquer. Il faut alors vous renseigner du côté de votre opérateur du badge ou l’application mobile associée.
Sollicité sur ce point précis de la recharge, Nathan ne peut nous garantir que le coût sera le même encore très longtemps dans le contexte actuel de la hausse des prix. Ajoutons à cela que les ambitions d’extension de la société pourraient ne pas être sans conséquence sur le modèle économique de ce producteur, fournisseur et opérateur de recharge. En effet, Dream Energy espère déployer près de 8 000 points de charge à horizon 2030 dont 80% bâtis sur des superchargeurs en 160 ou 300 kW.
Comme nous le disions plus haut, les panneaux solaires installés sur les toits de la dizaine de bâtiments du site de Lille Lesquin permettent parfois à toute cette infrastructure d’être en surplus de production d’électricité. Comme nous l’explique Nathan Dubois-Stora, celle-ci pourrait être injectée dans le réseau – et sans doute revendue à un opérateur – mais le choix a été fait de la stocker sur place dans des batteries tampons qui alimentent les bornes de recharge.
Une configuration en circuit court particulièrement vertueuse que les partenaires de Dream Energy pourraient, eux aussi, adopter et ainsi produire une énergie locale prête à être injectée dans la recharge des véhicules des collaborateurs, par exemple. Le coût de ce type d’installation reste évidemment confidentiel, mais on sait que les packs de batteries tampons pourraient offrir des puissances allant de 300 à 1000 kW.
Enedis exploite d’ailleurs une telle infrastructure appelée « Smart Grid » depuis 2018 à Sophia Antipolis, un territoire assurément propice à ce type d’installation en raison de son ensoleillement.
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