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Après sa condamnation dans la fameuse affaire des logiciels truqués aux États-Unis, Volkswagen met en œuvre la première tranche d’investissements contraints en faveur des véhicules « zéro émission ». Un premier volet de 300 millions de dollars sur les 1,2 milliards d’investissements imposés par la justice au constructeur.
C’est certainement la plus intéressante des sanctions que les tribunaux Californiens ont décidés dans l’affaire du scandale des logiciels truqueurs Volkswagen: 1,2 des 15 milliards de dollars d’amende infligés au constructeur devront être investis dans un plan en faveur des véhicules électriques.
Divisé en quatre tranches de 300 millions dollars à mettre en place tous les 30 mois pendant 10 ans, le programme prévoit entre autre l’installation de corridors de recharge très rapide, des réseaux de recharge de proximité et des mesures d’éducation publique. La première tranche tout juste dévoilée par l’Agence Américaine de l’environnement (EPA), est désormais prête à être appliquée.
Ce premier volet est axé vers 11 villes Américaines : New-York, Washington, Chicago, Portland, Boston, Seattle, Philadelphie, Denver, Housto, Miami et Raleigh ainsi que plusieurs corridors routiers. Il se développe autour de trois grands investissements :
Les caractéristiques présentées sont très précises : Electrify America doit ainsi aménager un réseau de recharge sur 35 routes nationales et autoroutes à fort trafic à travers les États-Unis. La première tranche prévoit 240 sites de recharge auxquels 150 devraient s’ajouter au cours des tranches suivantes.
Le long des routes, les stations devront être espacées d’au moins 106 km et jusqu’à 193 kilomètres au maximum. Les bornes devront délivrer un courant de 150 à 320 Kw de puissance, ce qui permet de prendre de l’avance sur la recharge très rapide des batteries dont les capacités ne cessent de grimper en flèche.
Le courant sera délivré par des connecteurs CCS et CHAdeMO et la recharge facilitée par l’adoption de protocoles ouverts comme l’OCPP « Open Charge Point Protocol », qui offrent l’interopérabilité entre les réseaux. Certaines stations pourront également être dotées de batteries-tampons et systèmes intelligents de gestion de l’électricité entre le réseau et le stockage.
En parallèle aux grands corridors, Electrify America devra installer un grand nombre de points de recharge utilisables au quotidien dans les 11 villes sélectionnés. A terme, plus de 300 stations doivent ainsi voir le jour dans des lotissements, lieux de travail, commerces, collectivités et parcs de stationnement publics. Le principal connecteur qui équipera ces bornes sera de type 1 (J1772) très répandu en Amérique du Nord. La puissance de charge s’étalera de 7 à 150kw en fonction de l’emplacement.
Les sites d’installation de ces stations seront choisis en fonction du taux local de pénétration des véhicules électriques et de la différence entre l’offre et la demande en infrastructures de recharge. Au total, c’est environ 2500 chargeurs qui seront installés au sein de 450 stations au terme de la première tranche d’investissements contraints.
En plus du plan national, Volkswagen devra investir plusieurs centaines de millions de dollars en Californie. Les 200 premiers millions prévoient la mise en place de stations de recharge dans des zones où la demande de véhicules électriques est encore faible et la population défavorisée.
C’est notamment dans ces régions qu’Electrify America devra aussi faire la promotion des véhicules zéro émission. Le deuxième grand axe de la première tranche d’investissements nationaux prévoit en effet 25 millions de dollars dans ce sens. La filiale de Volkswagen devra alors faire créer et diffuser dans les médias des contenus éducatifs pour le grand public en faveur des véhicules électriques.
Comme le font déjà des passionnés de véhicules zéro émissions, Electrify America devra organiser des tests de conduite et événements auprès du public partout dans le pays. L’objectif est de faire découvrir les véhicules électriques auprès d’une population américaine qui rêve toujours trop de gros 4×4 crachant la suie.
Dans cette république du pétrole et du charbon ou paradoxalement Tesla a pu germer, il reste d’énormes efforts à fournir pour démocratiser les véhicules électriques. Fallait-il attendre un scandale pour contraindre un constructeur à investir massivement dans l’électrique et toute l’infrastructure qui va avec ?
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