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Diesel : les constructeurs automobiles feront-ils un jour leur mea-culpa ?

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Présenté par nombre de constructeurs comme une bonne solution pour réduire les émissions de CO2, le moteur diesel s’affirme chaque jour un peu plus comme une énorme escroquerie vis-à-vis de la qualité de l’air. Si le discours des décideurs a fini par évoluer, la problématique reste entière au quotidien. En cause : une fiscalité toujours attractive, notamment vis-à-vis des professionnels. Mais aussi et surtout, les millions de (vieux) véhicules diesel qui circulent quotidiennement en zone urbaine, en toute impunité ou presque…

Le chantage au CO2

Depuis plus de 15 ans, le principal argument en faveur du moteur Diesel n’a pratiquement pas changé : plus efficace qu’un moteur à essence, il participerait activement à limiter les émissions de CO2 des voitures neuves et donc à limiter les effets du changement climatique.

Dans les faits, force est de constater que les résultats sont loin d’être à la hauteur des promesses tant le gabarit des véhicules et la puissance des moteurs ont augmenté de façon vertigineuse au cours des 20 dernières années.

Autres raisons de cette moindre performance : l’usage qu’en font les propriétaires, le style de conduite ainsi que l’augmentation continue de la congestion routière dans les grandes agglomérations. Sur ces 2 derniers points, est-il besoin de rappeler une nouvelle fois la supériorité intrinsèque de la technologie hybride-essence comparativement au diesel. D’abord parce qu’elle invite assez naturellement le conducteur à adopter une conduite plus douce. Ensuite parce qu’elle participe à réduire de beaucoup les gaspillages et les pollutions inutiles dès que la vitesse moyenne de circulation diminue. La part des kilomètres effectués à l’intérieur des grandes agglomérations françaises n’ayant cessé de croitre, c’est donc évidemment les technologies hybrides et électriques que les constructeurs auraient du massivement développer et non le moteur diesel.

Les émissions réelles de polluants

Si l’affaire Volkswagen a permis de faire éclater au grand jour une problématique bien connue des motoristes, une autre faiblesse intrinsèque des moteurs diesel reste largement sous-médiatisée : la dégradation des performances environnementales des moteurs dans le temps. Surtout lorsque, une fois rendu sur le marché de l’occasion, les véhicules en question se retrouvent aux mains de personnes ayant tendance à négliger l’entretien au prétexte qu’il coute trop cher. Un problème qui existe aussi avec des véhicules à moteur essence mais dans une moindre mesure comparativement à un moteur diesel mal entretenu.

Ce qui n’a pas empêché plusieurs constructeurs automobile – Volkswagen en tête (!) – d’introduire sous le capot de plusieurs de leurs modèles « écolo », des moteurs diesel au prétexte que cette technologie était devenue (presque) propre. Certains journalistes automobiles osant même à l’époque comparer les performances environnementales d’une Passat TDI Bluemotion à celle d’une Toyota Prius…

10 ans plus tard, il ne viendrait à personne l’idée de reproduire le même test avec les mêmes véhicules affichant chacun 200.000 kilomètres au compteur tellement la supériorité intrinsèque de la technologie hybride-essence saute aux yeux, notamment en usage urbain et assimilé.

Quant au CO2, point sur lequel le moteur diesel est en théorie meilleur, un rapide coup d’oeil à l’excellente base de données spritmonitor suffit pour s’en convaincre. Dans la vraie vie, une Toyota Prius se révèle être au final 30% moins émettrice que la moyenne des berlines diesel concurrentes vendues à la même époque.

Avec quelques années de recul, lorsqu’on compare la solution Diesel à la solution hybride-essence, on est donc beaucoup plus proche de la victoire par KO que du match nul ! Le tout sans tricher, cela va de soi…

Le coût d’entretien à long terme

En caricaturant à peine la chose, voilà aujourd’hui à quoi ressemble le parcours d’une voiture diesel achetée neuve en 2016 : 3 ou 4 ans de bons et loyaux services aux mains d’un VRP ou d’un gros rouleur. Puis très vite, une 2ème vie beaucoup plus aléatoire sur le marché de l’occasion pour répondre tant bien que mal aux besoins de 8 automobilistes sur 10. Des automobilistes qui pour la plupart d’entre eux auraient tout à gagner à rouler à l’hybride essence ou à l’électrique mais qui, par manque d’offre, se rabattent bien souvent sur un véhicule diesel d’occasion tant le marché de l’occasion en regorge.

Un choix qui peut vite virer au cauchemar tant le coût d’entretien à long terme peut devenir exorbitant comparativement au coût d’achat : injecteurs, vanne EGR, embrayage bi-masse, filtre à particules, turbo, dispositif SCR, etc… Et ce n’est assurément pas les systèmes de dépollution de dernière génération qui vont améliorer la chose dans les années à venir !

20 ans de perdu

L’an prochain, Toyota fêtera le 20ème anniversaire de la commercialisation de la Prius. Un anniversaire qui coïncidera avec le franchissement du cap du 10 millionième exemplaire de Toyota/Lexus hybride vendu à travers le monde.

Avec le recul, on ne peut s’empêcher de penser que tous ces investissements en faveur du moteur diesel depuis 20 ans ont indirectement contribué à ralentir la percée des véhicules hybrides et électriques. Deux technologies qui constituent pourtant le futur proche de l’automobile compte tenu de leur supériorité intrinsèque face au moteur thermique pour les usages du quotidien.

Plutôt que de s’entêter à améliorer encore et toujours une technologie du siècle dernier, les vieux constructeurs automobiles feront-ils un jour leur mea-culpa en reconnaissant à leur tour que le moteur diesel, aussi dépollué soit-il, est une mauvaise solution technologique pour répondre aux besoins du quotidien de plus de 8 automobilistes sur 10 ?

Du coté des consommateurs, les acheteurs de voitures neuves se détournent de plus en plus du diesel. Hélas, par manque d’offre hybride et électrique, la plupart se rabattent vers l’essence. Reportant de quelques années encore l’inévitable évolution à venir…

Vive le futur !

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