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Lors de sa balade au Mondial de l’Auto, notre râleur en chef a eu sa dose d’artifices de design clinquants et superflus.
On le pensait condamné après une édition 2022 bien triste, mais le Mondial de l’Automobile a brillamment su se relancer, réussissant à faire revenir de nombreuses marques, notamment BMW, Ford, Kia ou encore Volkswagen. La bonne cuvée 2024 montre que les salons automobiles ne sont pas un truc du passé.
Renault s’est d’ailleurs toujours dit attaché à ces rendez-vous qui lui permettent d’aller au contact du public nombreux aimant encore la bagnole. Et il y fait toujours honneur en gardant la primeur d’une grande première. C’était par exemple le cas du Scénic à Munich en 2023 et de la R5 à Genève début 2024. Cette fois, place à la nouvelle « 4L ». Assurément LA star du Mondial. Mais peut-être pas le coup de coeur incontestable. A la vue des premières images, je n’ai pas été emballé.
À lire aussiRenault 4 électrique : tout savoir sur la nouvelle 4L, la star du Mondial de l’Auto 2024Après une 5 qui a fait la quasi unanimité, la 4 a davantage suscité le débat. Il faut dire que l’exercice est déjà plus périlleux. Si la 4 rappelle à beaucoup de bons souvenirs, on ne peut pas dire qu’elle ait marqué les esprits par son design, plutôt volontairement rustique. Pas simple donc de reprendre sa silhouette pour une voiture moderne, d’autant que Renault en a fait un SUV, crime de lèse-majesté pour certains.
Pour se faire un avis, il faut toujours voir le véhicule en réel. Il est vrai qu’une fois face à elle sur le stand, j’ai eu une impression plus positive, sans toutefois finir pleinement convaincu. Je me suis demandé ce qu’il lui manquait pour cela. Et la réponse est plutôt l’inverse. C’est ce qu’elle a en trop qui coince. A force de multiplier les clins d’oeil aux anciennes 4L, les designers ont empilé les détails. Quitte à en faire trop et finalement perdre de vue la simplicité de la 4L.
Le décor sur les ailes est superflu, les stries sur les portes s’entassent sur une nervure qui elle même s’appuie sur un bas de caisse qui aurait pu suffire, le chrome se perd au-dessus du vitrage, les boucliers sont assez grossiers. Celui de l’avant détourne quasiment le regard de la pièce maitresse, une grande calandre illuminée, petite prouesse de technique.
Les stylistes du Losange auraient dû faire des choix. Mais ils ne sont pas les seuls à blâmer. Il en va du design automobile en ce moment, comme j’ai pu le voir en me promenant dans les allées sans moquette du salon. En témoignent ces prises d’air disproportionnées devant les nouvelles Audi A5 et Q5, ces barrettes qui ne sont plus toutes alignées dans la calandre BMW, ces découpes de plastique brut qui partent dans toutes les directions autour du Mini Aceman…
Sans oublier les fameuses signatures lumineuses de plus en plus alambiquées qui font que c’est Noël toute l’année sur nos autos. Il faut dire que c’est devenu un élément incontournable pour tenter de se distinguer au milieu d’un marché européen de plus en plus encombré. Dans des catégories aux silhouettes forcément uniformisées, on doit se démarquer par des détails. Détails qui sont de plus en plus grossis pour être visibles. Exemple avec la signature lumineuse des Alpine A390 ou du concept Renault Emblème.
Celle-ci fait d’ailleurs le lien avec une autre tendance : il faut jouer avec le logo. Ainsi, sur l’Emblème, la signature avant et arrière évoque deux gros losanges. Les marques sont en pleine crise d’égo. Elles ont peur qu’on ne les reconnaissent plus. En témoigne l’arrivée d’un monogramme en toutes lettres sur le devant des Skoda. Fiat n’était pas au Mondial, mais sur la carrosserie de la nouvelle Panda, on atteint des sommets avec une profusion de logos, dont le retour de l’historique à quatre bandes parallèles apposé un peu partout, et d’énormes inscriptions Panda sur les portes et Fiat sur le coffre ! Les carrossiers seront ravis.
Ce trop plein contraste avec le besoin de faire des carrosseries les plus lisses possibles pour améliorer l’aéro et donc l’autonomie, et une tendance au design épuré, venue des produits high-tech, et illustrée dans l’automobile par Tesla. Mais avec donc le risque d’avoir un design fade qui n’attire plus l’oeil.
Entre le trop et le pas assez, il y a surement un juste milieu. La R5 l’a trouvé, et c’est une des clés de son excellent accueil pour ma part.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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