Cette Renault 5 électrique sert de dépanneuse-remorqueuse dans les Alpes suisses

Aujourd’hui on peut le dire sans prendre trop de risques : Renault a réussi son coup en redonnant vie à la R5. La marque s’est offerte une nouvelle image. À tel point que certains automobilistes décident d’acquérir la citadine électrique pour des usages tout à fait inattendus. Dans le canton du Valais, en Suisse, Olivier a, par exemple, ajouté une R5 électrique à sa flotte de dépanneuses. Nous avons eu l’opportunité de discuter avec lui à ce sujet pour comprendre son choix et ses usages.

La R5 électrique à la place du Tesla Cybertruck ?

Olivier est gérant d’une société de dépannage dans les Alpes suisses. Valais Secours, l’entreprise dont il est le pilote, a la particularité de pouvoir dépanner et remorquer 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, toute l’année. Dans l’objectif de se démarquer un peu plus, Olivier s’est dit qu’une transition vers l’électrique ne serait pas une mauvaise idée.

Il a d’abord pensé au Tesla Cybertruck. Un véhicule électrique conçu pour tracter lourd, mais indisponible en Europe. Le pick-up ne répond pas aux normes du Vieux continent en matière de sécurité, notamment à cause de sa carrosserie en acier inoxydable. Il est considéré comme « dangereux » pour les piétons et les autres automobilistes.

Olivier a également hésité avec le Tesla Model X. Encore un gros modèle capable de tracter jusqu’à 2 250 kg. Finalement, il a préféré se tourner vers un engin d’un tout autre gabarit : la Renault 5 électrique. Et c’est au passage sa toute première voiture 100 % électrique, aussi bien dans le cadre professionnel que personnel.

Une petite dépanneuse bien pratique

Depuis, il a également fait l’acquisition d’un Ssanyong Korando électrique, un SUV compact coréen qui n’est pas encore commercialisé en France, mais qui l’est en Suisse. Convaincu par l’électrique, le gérant de Valais Secours a par ailleurs commandé une Alpine A290 GTS « Première Édition ». Livraison prévue dans le courant du mois d’avril.

Mais cette R5 électrique n’a pas été choisie uniquement pour faire de la figuration ou séduire les clients. Olivier et ses équipes s’en servent en tant que dépanneuse-remorqueuse. La citadine est notamment utilisée pour « les petits dépannages : montage de batterie, ouverture de porte, crevaison, accompagnement des clients vers la gare ».

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Le cinquantenaire me précise que « la R5 roule très bien, nous l’utilisons pour aller en montagne, notamment à Verbier, pour effectuer des dépannages ou pour transporter des clients. Il m’arrive d’aller jusqu’à Lausanne ou Genève avec. Je suis très satisfait des performances de recharge, on récupère une bonne autonomie en 15 minutes ».

Quelle consommation en mode remorquage ?

Olivier estime une consommation moyenne en remorquage équivalente à 20-22 kWh/100 km. C’est plutôt contenu, mais il faut dire que le dépanneur ne tracte jamais plus de 500 kg. Lorsqu’il est en intervention, le gérant est capable de faire environ 200 km sur une seule charge et il estime que c’est largement suffisant.

Quelques petits défauts tout de même, spécialement au niveau du sélecteur de vitesse « qui n’est parfois pas très réactif » selon Olivier. « Il faut rester attentif si on enclenche mal la marche arrière ou la marche avant. Cela peut surprendre dans la manœuvre ». Il note également « le manque de place à l’arrière ». Mais, après tout, cela reste une citadine.

Pour sa routine de recharge, le gérant n’a pas vraiment le choix, il branche sa R5 tous les soirs afin « que la batterie soit pleine le lendemain matin pour travailler ». Un ratio de 90 % de charge lente pour 10 % de charge rapide. Voilà qui devrait permettre à Olivier d’optimiser la longévité de la batterie de son véhicule électrique.

La citadine fait son petit effet dans les Alpes suisses. « Les clients sont agréablement surpris lorsqu’on arrive en véhicule électrique, surtout avec la nouvelle R5 et la déco dessus. On a toujours une petite remarque. Jusqu’ici le retour est vraiment positif. Surtout auprès des enfants qui adorent les dépanneuses », précise le gérant de Valais Secours.

Un modèle à suivre ?

L’initiative d’Olivier pourrait inspirer d’autres entreprises. De prime abord, la R5 électrique ne semble pas être le véhicule le plus adapté pour effectuer des missions de dépannage et de remorquage. Mais son retour d’expérience prouve qu’en 2025, la plupart des métiers peuvent sauter le pas de l’électrique. Même les gros rouleurs.

Convertir sa flotte à l’électrique n’est pas seulement un choix écologique, c’est également une décision économique et un impact sur l’image de marque. Et le gérant de Valais Secours n’est pas le seul à le constater. Philippe, à la tête d’une entreprise spécialisée dans l’entretien et le dépannage des appareils de chauffage, nous avait dit la même chose.

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« Immédiatement, les économies sur les postes carburant et entretien se sont fait sentir. Nous avons aussi bénéficié d’une image positive auprès de nos clients : les Mia sont rapidement devenues les mascottes de l’entreprise », m’avait-il raconté il y a quelques mois. Il a de son côté fait le choix d’acheter quatre Opel e-Vivaro pour ses techniciens.

Bref, de plus en plus d’entreprises vont probablement être tentées de suivre cette voie. La transition vers les véhicules électriques pour les professionnels n’est plus une utopie, elle devient une réalité concrète et accessible.