Développeur informatique et voiture électrique

Quand on parle de voiture électrique, les premiers mots qui viennent à l’esprit sont souvent les mêmes, avec en tête une marque, Tesla, qui est presque devenu un terme générique, et un pays, la Chine. Pourtant, cette transition – ou cette révolution – ne se fait pas sans une contribution majeure, bien que peu visible, celle des géants de la tech, du numérique et de l’informatique, qui sont rapidement devenus des partenaires incontournables du secteur.

L’implication de ces entreprises, même s’il avait démarré bien avant l’électrique, marque une révolution non seulement pour l’industrie automobile mais aussi pour la manière dont nous concevons la mobilité. Une transformation qui ne se limite pas à la simple transition vers des véhicules plus écologiques, puisqu’elle englobe également une redéfinition complète des notions de conduite, de connectivité et d’autonomie, voire de système d’exploitation dans son ensemble.

Le croisement de la technologie et de l’automobile

Les géants de la tech, comme Google, Amazon, NVIDIA, Microsoft et autres, autrefois focalisés sur des produits électroniques grand public et des logiciels, se tournent désormais vers l’industrie automobile. Ce changement d’orientation stratégique est motivé par l’énorme potentiel que représentent les véhicules électriques, non seulement en termes de volume de marché mais aussi comme vecteurs d’innovations technologiques.

NVIDIA est l’un des exemples les plus marquants de cette tendance. L’entreprise, connue pour ses solutions graphiques, a mis au point la plateforme DRIVE AGX™, qui permet aux véhicules autonomes de traiter d’énormes volumes de données de capteurs avec une efficacité sans précédent. Grâce à cette technologie, les voitures électriques deviennent capables de naviguer dans des environnements complexes. De plus, avec DRIVE Sim™, NVIDIA propose des simulations ultra-réalistes, une alternative essentielle aux essais réels, permettant d’accélérer le développement des véhicules autonomes.

Intel, de son côté, se distingue dans le domaine du hardware, et entend jouer un rôle clé dans l’optimisation des performances des véhicules électriques et hybrides. Avec ses FPGAs (Field Programmable Gate Arrays), l’entreprise fournit des solutions qui permettent de mieux contrôler les moteurs électriques, d’améliorer la conversion d’énergie et d’optimiser la gestion des batteries.

L’engagement de Microsoft dans l’industrie automobile ne date pas d’hier puisque sa plateforme Sync équipe notamment les Ford depuis plus de 15 ans. L’implication de la firme de Redmond dans la  mobilité électrique s’illustre par son partenariat stratégique avec General Motors et Cruise, axé sur le développement de véhicules autonomes commerciaux. En tant que fournisseur de cloud privilégié de GM, Microsoft s’engage à sa façon dans la réduction des émissions de carbone.

Un autre géant, allemand cette fois, s’invite également à la table. SAP, avec sa solution E-Mobility, accompagne les entreprises dans la gestion des réseaux de recharge de véhicules électriques. Cette plateforme, intégrée à l’écosystème technologique de SAP, facilite la supervision des infrastructures de recharge et leur intégration dans les processus métiers, permettant une gestion simplifiée et une plus grande efficacité opérationnelle.

On pourrait difficilement évoquer les cadors du numérique sans mentionner Google, n’est-ce pas ? Voilà qui est fait : Google Cloud joue aussi sa partition dans l’électromobilité en collaborant avec Kaluza, une start-up britannique, pour optimiser la recharge des véhicules électriques. Grâce à l’analyse en temps réel des données sur les émissions, cette collaboration permet de maximiser l’efficacité énergétique et de réduire l’empreinte carbone. Google Cloud, avec ses outils avancés comme BigQuery et Kubernetes, soutient ainsi la transition vers une énergie plus verte.

Et Amazon alors ? Parallèlement, AWS (Amazon Web Services) explore le domaine des véhicules connectés en partenariat avec WirelessCar, une filiale de Volkswagen. En utilisant le cloud, AWS aide à améliorer l’expérience de conduite en optimisant les trajets en fonction des conditions en temps réel. Cette approche vise à répondre aux défis de l’autonomie des véhicules et de la recharge, tout en renforçant les collaborations avec d’autres grands noms de l’industrie automobile. Rappelons aussi qu’Amazon est le plus gros client de Rivian, qui lui fournit des milliers de fourgonnettes électriques pour la logistique du dernier kilomètre.

Dell Technologies quant à lui se concentre sur le soutien aux fabricants de batteries pour véhicules électriques, offrant des solutions de stockage de données adaptées aux besoins de production de masse, notamment avec ses systèmes PowerScale et ECS. C’est aussi le cas d’AMD, qui se concentre sur l’amélioration de l’expérience utilisateur à l’intérieur des véhicules électriques. Son architecture IVX permet de créer des interfaces utilisateur plus intuitives et sécurisées, tout en intégrant des systèmes avancés de surveillance du conducteur pour une sécurité accrue.

Enfin, côté optimisation de l’énergie, on peut aussi compter sur Oracle, qui, avec sa solution Opower, contribue à la gestion de l’énergie dans le secteur des véhicules électriques, en positionnant ces derniers comme des ressources critiques pour les réseaux énergétiques.

Un secteur façonné par la technologie

Ces géants de la technologie ne se contentent pas de suivre la vague de l’électrification, ils la façonnent activement. Les véhicules électriques sont dotés d’intelligence artificielle, connectés en permanence à des infrastructures cloud, et optimisés par des solutions énergétiques de pointe. Cette convergence entre technologie de pointe et automobile n’est pas simplement une question de nouveaux produits, mais bien d’une transformation profonde des infrastructures, des usages, et des modèles économiques.

Bref, si le secteur de la voiture électrique peut aisément se passer de TF1, il aura du mal à faire sans des entreprises très pointues, qu’elles soient des géants établis ou de jeunes start-up, qui elles, ont compris précisément où se situait leur avenir.