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La densification du réseau de stations de recharge aiguise la concurrence, un bon point pour l’innovation.
Il y a presque deux ans, soit la préhistoire à l’échelle temporelle de l’électromobilité tant le secteur évolue vite, nous nous interrogions sur l’avenir des services au sein des stations de recharge, et faisions le constat de la pauvreté de l’offre.
Rien de révolutionnaire, nous appelions seulement les opérateurs à juste reprendre le modèle des bonne vieilles stations-service pétrolières pour proposer des services similaires afin que l’électromobiliste ne se sente pas trop perdu ni abandonné en rase campagne pendant ses pauses recharge. Donc des toilettes et, soyons fou, de quoi prendre un café et se restaurer sans avoir à parcourir 3 kilomètres à pied dans une zone d’activité dystopique à la recherche de la civilisation perdue.
La base, quoi.
Les choses n’ont pas forcément évolué dans ce sens, mais il y a une explication. En effet, à de rares exceptions près, la plupart des stations de recharge sont implantées sur des parkings de zones commerciales, d’hôtels, ou d’aires de services autoroutières. De quoi largement trouver son bonheur pendant que la bête fait le plein d’électrons.
En fait, si les opérateurs de réseaux de recharge ont commencé à « muscler leur offre », ce n’est pas tant du côté des services connexes de confort, mais plutôt en se concentrant sur l’innovation.
Il faut dire que le secteur est devenu particulièrement concurrentiel, avec une offre qui a explosé au cours des deux dernières années, et des ouvertures de nouvelles stations de recharge – souvent à haut débit – pratiquement quotidiennes.
Et quand la concurrence arrive et se met en ordre de bataille, cela donne généralement lieu à un feu d’artifice d’innovations. Est-ce le cas dans le secteur de la recharge ? La réponse est oui, visiblement, même si on est plutôt encore sur de l’homéopathique que sur du tir nourri façon tapis de bombes.
En tout cas les signaux positifs sont là, et cela ne devrait faire que s’amplifier dans les prochains mois et années. L’occasion de faire un point – et de confirmer que ce qui semble innovant dans un secteur n’est parfois – pas toujours, heureusement – que la reproduction de recettes éprouvées inspirées d’un autre secteur, la seule condition étant d’être le premier à y penser.
La start-up Electra fonctionne comme une… start-up. En mode agile avec l’innovation dans son ADN. C’est ainsi qu’après avoir présenté il y a quelques mois une nouvelle fonctionnalité exclusive consistant à donner la possibilité de réserver directement sa borne via l’application mobile avant d’arriver pour recharger, la jeune entreprise a dévoilé récemment une nouvelle prouesse technologique, le Station Access, qui permet de recharger son véhicule électrique même lorsque le parking sur lequel sont implantées les bornes est fermé. Une nouvelle fonctionnalité qui permet de contrôler l’ouverture des barrières, portails, portes et portillons menant aux places de recharge. Notez que Tesla propose une fonctionnalité similaire, mais avec un fonctionnement différent, qui consiste à afficher sur l’écran de la voiture le numéro de code du parking lorsqu’on arrive pour charger et que celui-ci est fermé. Moins tech mais aussi efficace.
Si la plupart des réseaux de stations de recharge ne proposent aucun abri, ce n’est pas le cas du Néerlandais Fastned, qui a dès le début installé de superbes sites couverts dont la marquise est reconnaissable de loin. En outre, ce toit, en plus de protéger les clients des intempéries, permet de loger des panneaux solaires pouvant assurer la recharge de 3 à 5 voitures par jour. Et ce n’est pas tout. Fastned est à notre connaissance le seul réseau à proposer des stations « traversantes » dont les bornes sont installées dans le sens de circulation, contrairement aux autres sur lesquelles il faut se garer en bataille ou en épi. Un choix de déploiement qui permet à de longs véhicules, notamment ceux qui tractent un attelage, de charger sans bloquer les autres places.
Ionity a été le premier réseau ouvert (comprendre non-Tesla) à proposer l’authentification automatique du véhicule pour un démarrage de charge immédiat dès son branchement à la borne. Fastned a suivi peu de temps après. Pour bénéficier de ce service, il faut avoir préalablement inscrit son véhicule dans l’application, puis avoir ensuite procédé à une première charge « manuelle ». Pour les suivantes, les stations reconnaissent la voiture et l’accueillent sans qu’elle ait de nouveau à décliner son identité. Du confort et du temps gagné.
Pour Stations-e, une station de recharge doit être beaucoup plus qu’un simple ensemble de bornes destinées à fournir du jus. La vision de l’entreprise est qu’une station doit s’insérer et participer à la vie locale en fournissant des services connexes comme la connectivité optimale aux réseaux 4G et WiFi, mais aussi du click and collect ou encore de l’autopartage. Soit de véritables points de rendez-vous autour d’activités sociales qui peuvent être réalisées pendant le temps d’une recharge.
Utiliser le surplus d’énergie contenu dans la batterie de sa voiture électrique pour le redistribuer vers le réseau, c’est l’idée prometteuse du V2G, ou Vehicle To Grid. On en parle de plus en plus, mais les voiture compatibles avec ce protocole ne sont pas encore pléthore (on peut citer par exemple la Kia EV6), et les stations non plus. C’est sur ce sujet que la société Dreev s’est spécialisée, un créneau encore peu exploité mais probablement promis à un bel avenir, a fortiori en ces temps de menaces de pénurie et de flambée des prix de l’énergie. Une façon de « lisser » la demande et de la répartir en fonction des besoins.
Une idée qui peut paraître saugrenue, voire peu pertinente, mais qui est finalement peut-être plus maline qu’il n’y parait. À la fois unique et originale, la solution de Volta repose sur des bornes de recharge dotées de grands écrans numériques permettant à l’opérateur d’y diffuser de la publicité pour amortir l’installation. Quel est l’intérêt de diffuser de la pub vers des utilisateurs qui justement ne restent pas dans leur auto pendant qu’elle charge ? C’est justement parce que l’écran des bornes Volta ne cible pas l’électromobiliste en charge mais les passants qui sont à proximité. C’est alors l’emplacement qui compte, notamment sur les parkings de grandes surfaces.
Peu répandue (et quasiment inexistante en France), cette façon de mettre à profit les installations urbaines déjà existantes commence à se répandre à Berlin et à Londres. Ubitricity, fabricant de solutions de recharge pour véhicules électriques, a remporté un appel d’offres public de la ville de Berlin pour créer au moins 200 points de recharge sur des lampadaires dans les quartiers de Steglitz-Zehlendorf et Marzahn-Hellersdorf. Leur mise en œuvre s’inscrit dans le cadre d’un projet d’amélioration de la qualité de l’air financé par le gouvernement fédéral. Une façon intelligente de valoriser les infrastructures existantes sans créer de nouvelles nuisances encombrant la voir publique.
Une solution qui parait de prime abord assez étrange, voire contre-intuitive, et qui semble loin de faire l’unanimité si l’on en croit les premières réactions. À l’occasion d’une conférence sur la mobilité électrique, l’entreprise allemande Rheinmetall a présenté son concept de borne, qui s’intègre directement dans les bordures des trottoirs. L’idée est ici aussi de ibérer au maximum l’espace publique pour ne pas gêner les autres usagers. Mais de nombreuses questions se posent au sujet de l’utilisabilité de ce dispositif, ainsi que de sa fiabilité supposée hasardeuse en raison de son exposition à tous les aléas de la voie publique.
Certains y croient dur comme fer, d’autres pas une seconde. En attendant que le débat soit tranché par ici, cela ne semble plus vraiment être une question dans l’Empire du Milieu puisque de nombreux opérateurs proposent déjà des solutions de Battery Swapping, ou échange instantané de batteries. Et cela passe aussi évidemment par des stations spécialisées, qui n’ont plus pour vocation de recharger vos batteries, mais de les remplacer à la volée par des pleines, en moins de 5 minutes, soit en gros le temps d’un plein d’essence. Nous avons eu l’occasion de tester ce service en conditions réelles, et il faut reconnaitre que notre reporter a été bluffé par le dispositif. Si vous êtes encore sceptique, sachez que Nio a déjà ouvert pas moins de 800 stations d’échange de batterie Power Swap en Chine. Une broutille…
Nouveau venu sur le marché et encore peu connu, QoWatt adopte un modèle original à base de Blockchain et de NFT pour « récompenser » ses utilisateurs et être en mesure de délivrer et maintenir depuis les bornes de recharge QoWatt une électricité à 40% issue d’énergies renouvelables. Les 5 types de NFTs exclusifs offrent à leurs détenteurs des réductions allant jusqu’à 32 % sur la recharge de leur véhicule électrique. Bon, cela peut paraitre un peu abscons dit comme cela, mais un petit tour sur leur site permettra d’en savoir un peu plus.
Le secteur de la recharge des véhicules électriques est un monde un peu à part, mêlant haute technologie (apps, serveurs…), ingénierie d’infrastructures et de l’énergie, et gestion foncière. De nombreux métiers qui peuvent sembler antinomiques et qui pourtant cohabitent au sein d’une même entreprise. L’innovation doit trouver sa voie dans ce cocktail de métiers quelque peu disparate, mais ne dit-on pas justement que la créativité nait de la contrainte ?
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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