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Éternel sceptique vis-à-vis de la marque californienne, Bob Lutz reste convaincu que le concept de Tesla est voué à l’échec.
Pour l’ancien vice-président de General Motors, Elon Musk « n’a pas compris que les revenus devaient être supérieurs aux coûts », soulignant les problèmes d’argent permanent du constructeur. Car si Tesla investit aujourd’hui massivement dans la recherche et la production, le temps viendra où il sera demandé à l’entreprise de dégager des profits.
« Je ne vois rien à l’horizon qui puisse résoudre ce problème, alors ceux d’entre vous qui sont intéressés par les voitures de collection peuvent s’acheter une Tesla Model S tant qu’elle est encore disponible » a déclaré l’ex-dirigeant de General Motors qui s’attend à ce que Tesla disparaisse « tôt ou tard ».
Bob Lutz anti-Tesla ? Pas totalement car les critiques sont essentiellement axées sur l’approche commerciale et stratégique du constructeur. Sur la partie technique, l’homme est plutôt fan. « Une Model S, en particulier celle avec ses performances améliorées, est l’une des berlines les plus rapides et les plus maniables que vous puissiez aujourd’hui acheter dans le monde » a-t-il déclaré lors d’un forum professionnel, n’hésitant pas à la comparer à des voitures « exotiques » valant 350.000 $. Pour autant, il ne voit pas d’avenir pour la marque californienne. « On se souviendra de la Model S comme la première belle voiture électrique rapide (…) Les gens vont dire ‘dommage qu’ils aient fait faillite’ » a-t-il conclu.
A quelques exceptions près, il est vrai que Tesla n’a engendré que des pertes depuis sa création. Rien que sur le troisième trimestre 2017, la marque a cumulé 619 millions de dollars de pertes – soit presque autant que sur la seule année 2016 – et ce malgré la hausse conséquente de son chiffre d’affaires.
A cela s’ajoute une action totalement surévaluée en Bourse. Estimée à près de 60 milliards dollars sur les marchés boursiers, la capitalisation de Tesla dépasse celle de grands constructeurs tels que Ford ou PSA qui produisent pourtant une bien plus grande quantité de véhicules. « Une bulle prête à exploser » diront les plus pessimistes.
D’où l’enjeu de parvenir à monter rapidement les cadences de production de la Model 3 pour générer du cash et compenser des dépenses gargantuesques. Le constructeur y parviendra-t-il en 2018 ? Rien n’est moins sûr, l’objectif de 5000 unités par semaine ayant été récemment repoussé à la fin du second trimestre 2018.
Et vous ? Comment voyez-vous l’avenir de Tesla ? Partagez-vous l’analyse de Bob Lutz ou êtes-vous plus optimiste quant à la capacité de la marque à générer des profits à court ou moyen terme ?
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