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1,2 personnes à bord en moyenne. Encore moins matin et soir aux heures de pointe à l’intérieur des grandes agglomérations françaises. L’automobile a beau être un moyen de transport très pratique et efficient pour voyager en famille, au quotidien c’est surtout pour effectuer des déplacements de quelques kilomètres seulement avec comme seule personne à bord le conducteur qu’elle est utilisée. Un gaspillage sans nom qu’il devient urgent d’enrayer pour espérer relever collectivement le défi de la mobilité durable. Les initiatives dans ce sens ont beau se multiplier un peu partout, sur le terrain, l’inertie des comportements est telle que les changements sont encore très insuffisants pour apporter une contribution visible.
C’est une réalité dont peu d’automobilistes ont conscience : les usages aberrants – tant d’un point de vue foncier, énergétique que financier, pénalisent tous les autres.
A cause des trop nombreux automobilistes qui continuent d’utiliser leur voiture seul au volant, y compris pour réaliser des trajets facilement réalisables autrement qu’en voiture, les villes françaises sont de plus en plus congestionnées, notamment aux heures de pointe. Une congestion synonyme de multiples gaspillages et nuisances qui pourraient être considérablement réduites si les règles de bon usage de l’automobile étaient respectées par tous.
A cause des trop nombreux automobilistes qui continuent de préférer l’auto à pétrole en ville, y compris lorsque des alternatives existent, la qualité de l’air demeure une préoccupation majeure dans les villes françaises tout au long de l’année ou presque.
A cause des trop nombreux automobilistes qui persistent à vouloir se stationner au plus près de leur destination finale, les élus locaux rechignent à redonner l’espace qui manque cruellement aux piétons et aux cycles pour assurer leur confort et leur sécurité, y compris en centre-ville.
A cause des trop nombreuses villes qui refusent l’idée même de faire payer le stationnement aux automobilistes, de nombreuses voitures ventouses restent stationner inutilement durant de longues périodes sans bouger au détriment d’usages bien plus utiles.
Tout au long de l’année, la congestion et la pollution engendrés par ces nombreux usages aberrants pénalisent indirectement celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix que n’utiliser leur voiture seul ou à plusieurs.
Les conséquences de ces usages aberrants ont beau être connues, matin et soir, plusieurs dizaines de milliers de litre de carburant sont lamentablement gaspillés dans les bouchons mais aussi en perte de temps et de productivité. Au-delà des problématiques sanitaires associées, se pose de plus en plus la question de l’inefficacité de la voiture individuelle en milieu urbain. Une problématique à laquelle l’électrification du parc n’apportera qu’une contribution très marginale si elle n’est pas couplée à des évolutions profondes d’usage et de propriété.
l’Île-de-France concentre à elle-seule plus de la moitié de la congestion quotidienne mesurée dans l’hexagone. Région la plus densément peuplée de France, elle est aussi celle qui démontre le mieux l’incroyable inefficacité de la voiture individuelle lorsqu’il s’agit de se déplacer seul à l’intérieur d’une zone urbaine dense, notamment aux heures de pointes. Combien d’années encore avant que les automobilistes franciliens finissent par comprendre qu’utiliser un SUV ou autre merveille du genre pour parcourir quelques kilomètres seulement à 30 km/h de moyenne est presque aussi aberrant que de s’autoriser à prendre l’avion pour relier Orly à Roissy – Charles de Gaulle ?
Constamment décrié au prétexte que c’est un mode de transport trop contraignant ou trop dangereux, le vélo – surtout à assistance électrique (!) – constitue une alternative crédible pour nombre de franciliens qui, s’il était utilisé à son plein potentiel, participerait à décongestionner le réseau routier, et dans une moindre mesure, les transports collectifs.
Si certains élus franciliens commencent à prendre la mesure des changements d’échelle à opérer en la matière, ils sont encore nombreux à se heurter à l’inertie des mentalités et au manque d’expertise de certains acteurs qui continuent à mettre l’automobile au centre des priorités.
Elles sont trop petites pour espérer y voir circuler des transports collectifs performants et efficaces mais suffisamment grandes pour y voir déambuler plusieurs milliers de voitures par jour, y compris en plein centre-ville.
Toutes bataillent ou font semblant de batailler pour maintenir l’attractivité des commerces de centre-ville tout en ayant dit amen à l’installation de zones commerciales en périphérie entièrement conçues pour l’automobile.
Dans la majorité de ces villes moyennes, les commerces de proximité sont en voie d’extinction. Les espaces publiques s’apparentent davantage à de gigantesques musées à ciel ouvert d’une époque pourtant révolue : celle du tout voiture.
Conséquence directe : y circuler à pieds ou en vélo s’apparente bien souvent à un véritable parcours du combattant tant les aménagements sécurisés et les espaces dédiés aux piétons et aux cycles font défaut. Dans nombre de ces petites villes, les dernières évolutions réglementaires en faveur des modes actifs (marche, vélo, trottinette, etc…) sont loin d’être déployées autant qu’elles le devraient. Rien d’étonnant donc à ce que l’auto à pétrole continue d’occuper la quasi totalité de l’espace public au détriment de tous les autres modes ou presque.
Si en milieu urbain, le véhicule électrique apporte un certain nombre de réponses aux nuisances causées par l’auto à pétrole, force est d’admettre que sa contribution actuelle reste très anecdotique vu les volumes dont il est question.
Là où les technologies hybrides et électriques commencent à apporter un gain substantiel comparativement à la voiture individuelle à pétrole, c’est lorsque ces technologies sont couplées à de l’autopartage ou du covoiturage systématique. Dans ce cas de figure, y compris en usage urbain, l’automobile parvient alors à rivaliser sans trop de difficulté avec les transports collectifs : plus flexible, plus rapide, plus économique, elle devient une offre de mobilité parmi d’autre potentiellement très compétitive en fonction de l’usage et des besoins auxquelles elle doit répondre.
Il suffit d’observer une entrée de ville un jour de semaine ou les abords d’une zone commerciale un samedi après-midi pour prendre la mesure de l’incroyable gabegie à laquelle des millions d’automobilistes continuent de prendre part un peu partout en France. Les appels à adopter des comportements plus vertueux ont beau se multiplier, une part non négligeable des automobilistes semble y être totalement indifférent. Beaucoup sont persuadés qu’ils n’ont pas d’autre choix que celui de continuer à gaspiller alors que les alternatives n’ont jamais été aussi nombreuses, notamment en milieu urbain, là où l’urgence à agir est la plus évidente.
Si les médias s’employaient à ringardiser l’auto à pétrole en ville avec la même énergie que celle régulièrement mobilisée pour décrédibiliser le véhicule électrique lors de longs trajets autoroutiers, on peut raisonnablement penser que beaucoup d’automobilistes finiraient par comprendre que pour circuler en ville, l’auto à pétrole est d’abord une formidable machine à gaspiller l’espace et l’énergie avant d’être un mode de transport…
Si les transports en commun, le covoiturage ou encore l’autopartage sont régulièrement cités comme étant des alternatives à développer pour faire reculer la place de la voiture en ville, force est d’admettre qu’en dehors des grandes villes où ce type d’offre existe déjà, les conditions sont rarement réunies pour que ces alternatives deviennent réalité à court et moyen terme un peu partout en France.
D’une manière générale, on peut assez simplement résumer la situation de la manière suivante : partout où la contrainte sur la possession et/ou l’usage d’une voiture individuelle est faible ou inexistante, les offres alternatives peinent à séduire les usagers au prétexte qu’elles sont généralement perçues comme trop contraignantes ou qu’elles répondent mal au besoin des personnes cibles.
Même le vélo – éventuellement à assistance électrique – qui constitue pourtant une solution très bon marché comparativement à la voiture peine à convaincre les usagers quand bien même il demeure très souvent la solution la plus efficace pour se déplacer seul en ville sur quelques kilomètres seulement.
Quant à la marche à pieds, elle fait bien entendu partie des alternatives à développer, prioritairement pour les déplacements d’hyper-proximité, ce qui la limite plus encore au monde urbain dans la très grande majorité des cas.
Partout ailleurs, et notamment en milieu rural, la voiture individuelle reste une alternative de choix. D’où l’intérêt de multiplier les initiatives en faveur de la voiture électrique, surtout lorsque la station service la plus proche se situe à plusieurs kilomètres du domicile…
Réduite souvent à tort à une voiture de ville compte tenu de son impact environnemental très inférieur à celui d’une voiture thermique, la voiture électrique a beaucoup d’atouts à faire valoir en milieu rural : recharge à domicile, coût d’utilisation, facilité d’entretien, solution de stockage pour les ménages équipés d’installation photovoltaïque en autoconsommation, etc…
Pourvu que 2018 soit l’année ou les médias vont enfin s’emparer de ces sujets et les traiter avec le sérieux qu’ils méritent !
Vive le futur sobre et intelligent !
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